The Shins est de retour avec un cinquième album, Heartworms. Un bel objet pop aux accents psychédéliques et baigné de mélancolie. Un joli retour de James Mercer avec ce groupe qu’il incarne à lui seul.
Il y a cinq ans, presque jour pour jour, que The Shins sortait Port of Morrow. Un album de rupture, alors que James Mercer s’était séparé de tous ses compagnons des débuts, et où il abordait frontalement son intimité. Depuis l’âme des Shins s’est offert une nouvelle pause musicale avec Broken Bells, son sideproject avec Dangermouse, suivi d’une tournée et d’un peu temps pour profiter de sa vie de famille. Avec Heartworms, il revient encore avec de nouveaux musiciens, mais lorsque l’on a rencontré l’âme des Shins pour une interview, un mois avant la sortie de l’album, celui-ci se débattait encore avec la notion de groupe. Tout en reconnaissant en pointillé qu’il était seul aux commandes. Peu importe au final, avec Heartworms on a bien entre les mains un album des Shins. C’est un retour à la poésie des débuts avec toujours plus d’expérimentation musicale, un virage déjà pris sur Port of Morrow où James Mercer tripatouillait des instruments électroniques.
Quand on sait que l’artiste voulait que cet album soit à la fois un doux souvenir des premières heures des Shins tout en y apportant de la nouveauté, le pari est réussi. A l’image de Cherry Hearts, qui a tout des intonations d’une chanson des Shins du début mais nappé d’effets plus psyché que jamais. Heartworms confirme que James Mercer sait comme personne tirer de lumineuses mélodies de la mélancolie. Le tempo est clairement plus optimiste sur cet album que le précédent. Mention spéciale à Name For You, irrésistible chanson écrite pour les filles de Mercer et où l’américain combat les clichés sexistes. Quel plaisir également de retrouver, So Now What, chanson composée pour la Bande Originale du film Le Rôle de Ma Vie ( Zach Braff). A cette belle chanson sur la vie de famille, succède The Fear, dernier titre de l’album où le songwritter évoque ses anxiétés, tout en rappelant que la peur aide à avancer. Celui qui est toujours un peu stressé à chaque sortie d’albums ne devrait pourtant pas tant s’inquiéter. Avec ce bel album, ses fans se retrouveront en territoire connu.
En concert le 28 mars au Trianon (Paris) // album dsitribué chez Columbia (sortie le 10/03)