Le leader de Nirvana, décédé il y a pile 30 ans jour pour jour, restera à jamais une légende intemporelle.
Si l’on demande aux fans de musique, et de plus précisément de rock, de citer leurs légendes, vous risquez souvent d’entendre le même nom : celui de Kurt Cobain. Et c’est normal : le blondinet américain a été, et restera, une légende de la musique. Un statut qu’il n’a jamais souhaité, qui a fait de lui une icône planétaire, et qui a fini par causer sa mort le 5 avril 1994. Une date marquée au fer rouge pour tous les fans.
L’histoire de Nirvana est digne d’une success story à l’Américaine. C’est l’histoire d’un groupe underground dont les membres sont fans des Pixies, de Beat Happening et de musique punk, et qui pour une avance de 600 dollars signe avec le label Sub Pop. La formation originaire d’Aberdeen dans l’état de Washington passe ensuite 30 heures en studio pour mettre en boîte son premier album. Un coup de poker gagnant : le disque Bleach lance en quelque sorte le mouvement grunge aux États-unis — avec d’autres groupes comme Soundgarden ou les Screaming Trees — et place Nirvana sur la carte mondiale. Depuis, plus de deux millions d’exemplaires de ce premier album ont été vendus. Mais ce n’est rien comparé à ce qui va suivre.
Le tube des années 90
Deux ans plus tard, en 1991, Nirvana est de retour avec Nevermind. Sur ce disque, il y a notamment un énorme single, peut-être l’un des titres les plus emblématiques des années 90 : Smells Like Teen Spirit. La sortie de ce deuxième album propulse les Américains dans un autre monde : celui de l’ultra-célébrité. Surtout pour son leader, Kurt Cobain, qui devient le chouchou du rock et une icône à travers la planète.
Le problème ? Kurt vit mal le succès de Nevermind, un disque qu’il trouve trop lisse et trop pop. Il déteste Smells Like Teen Spirit. Sauf que dehors, les fans adorent : le disque se vend à plus de 30 millions d’exemplaires à travers le monde. Kurt ne contrôle plus rien, Nirvana est devenu exactement ce qu’il ne voulait pas : un groupe commercial.
L’album anti-Nevermind
Avant son vrai suicide le 5 avril 1994, Kurt Cobain va d’abord essayer de suicider son groupe. Face au succès de Nevermind, il va décider de revenir à ses racines punk. Il engage Steve Albini pour la production d’un nouvel album avec une idée très simple : déconstruire tout ce qui a été fait sur Nevermind. Le groupe se terre dans une petite ville du Minnesota de moins de 4000 habitants et torche en quelques jours ce qui deviendra In Utero, l’album le plus incisif du groupe. À la base, Kurt voulait nommer le disque I Hate Myself and I Want To Die. Un bon résumé du film.
In Utero sort en septembre 1993, et même s’il contient des chansons plus brutes et percutantes comme Heart-Shaped Box, Rape Me ou encore Milk It, il se vend bien. Kurt rate sa mission car il est beaucoup trop tard pour faire marche arrière : il est la plus grande rockstar vivante.
Les derniers jours
À partir de février 1994, Nirvana prend la route pour une nouvelle tournée européenne. Kurt n’est pas au top de sa forme et les prestations sur scènes sont clairement mauvaises. Ses relations avec Dave Grohl (batterie) et avec Krist Novoselic (basse) se tendent tout comme celle avec sa femme, la rockeuse Courtney Love. Le 1er mars 1994 à Munich, Nirvana donne son dernier concert. Trois jours plus tard, à Rome, Kurt fait une première tentative de suicide en mélangeant du champagne avec un médicament aux puissantes propriétés hypnotiques (du Flunitrazépam). Dans une lettre, il écrit qu’il préfère mourir que de divorcer.
Le dernier mois de la vie de Kurt Cobain n’est que la fin d’une longue descente aux enfers. La police intervient chez lui car il s’est enfermé dans ses toilettes avec une arme, ses amis essayent de lui faire une intervention pour qu’il soigne ses addictions, on le retrouve défoncé à l’héroïne et il se barre d’un centre de désintoxication à peine trois jours après son arrivée. Finalement, le 5 avril 1994, de retour chez lui, il monte au grenier, se drogue, écrit une lettre poignante, empoigne un fusil de chasse, place l’arme dans sa bouche et appuie sur la gâchette. Et ça fait 30 ans qu’il nous manque tous les jours.