Dans le cadre d'une enquête du JDD consacrée à la hausse des prix des places de concerts, Nicola Sirkis (Indochine) s'est confié.
Face au prix exorbitants de certaines places de concerts, Nicola Sirkis (Indochine) se dit « atterré »
Difficile d’échapper à la flambée des prix lorsqu’il s’agit de places de concerts : alors que l’inflation fait rage dans le pays mais aussi, dans le monde entier, le monde du divertissement n’est pas épargné. Si beaucoup évoquent la pandémie qui a maintenu les artistes loin des salles pour expliquer des prix parfois exorbitants, force est de constater que de nombreuses places de concerts sont presque devenues un produit de luxe. Et justement, de quelques artistes s’en prennent à Ticketmaster qui, depuis quelques mois, gonfle ses prix. Alors que Robert Smith s’est dressé contre le géant de la vente, Hayley Williams, elle, a récemment appelé Ticketmaster à se « ressaisir ».
« Il faut quand même rester digne »
Alors que les prix s’envolent chaque jour un peu plus (il suffit de voir les tarifs pour le concert de BLACKPINK au Stade de France, par exemple), Nicola Sirkis s’est confié au JDD – dans le cadre d’une enquête menée par le journal : « Nous vivons dans un système d’économie libérale, les producteurs et certains artistes veulent du profit. Pas moi, pas à n’importe quel prix. Il faut quand même rester digne », déclare t-il, se disant « atterré » par la situation.
Comme le souligne Purecharts, il fallait (au maximum) débourser 48 euros pour le 13 Tour. Ensuite, pour le Central Tour, il fallait compter entre 60 et 85 euros pour un concert de 3 heures : pour le leader d’Indochine, il s’agit ici d’une décision « éthique, sociale, morale et même philosophique . La musique est pour nous un art du partage et de la communion. Nous avons toujours été vigilants sur le prix de nos places. Les seuls concerts où nous ne pouvons pas imposer nos tarifs sont ceux des festivals, mais nous vérifions à chaque fois qu’il n’y pas d’abus ».
[INTERVIEW] – Le leader d’Indochine, qui plafonne ses tarifs, dénonce les abus de certains de ses collègues. Pour lui, «aucun argument n’est pertinent sauf celui de vouloir gagner de l’argent».
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Il poursuit, évoquant les tournées prévues suffisamment en avance pour maintenir un équilibre : « Mais nous ne faisons pas ou peu de bénéfices et cela se répercute sur nos cachets. Il m’arrive d’ailleurs de ne pas en prendre ». Aussi, Sirkis souligne qu’ « aucun argument n’est pertinent » pour justifier de telles hausses, hormis « vouloir gagner de l’argent » : « Il y a toujours eu des billets chers, mais c’était exceptionnel. Mon premier concert, les Rolling Stones en 1976, c’était 42 francs [soit 6 euros, ndlr]. A l’époque c’était vraiment énorme. (…) Ce qui change aujourd’hui, c’est que ça devient la norme ».
Pour l’artiste, « tout le monde veut être VIP, mais tout le monde ne peut pas s’offrir les places premium. Payer 800 euros pour entrer sans faire la queue, avoir droit au merchandising avant tout le monde et partir avec un bracelet, ça frise l’escroquerie. Ça me dégoûte d’autant plus de la part de certains que je ne soupçonnais pas de ne pas être sincères… »
En juin prochain, Indochine se produira à Londres avant de se lancer dans une tournée des festivals. Retrouvez toutes les informations ICI.