Nirvana – Unplugged in New York
La légende raconte que tout le monde, à l’époque de la sortie de ce disque live acoustique, possédait un exemplaire CD dans sa discothèque. Publié en novembre 1994, l’Unplugged in New York de Nirvana sera leur album post-mortem – Cobain est mort six mois plus tôt. On retient le cardigan devenu culte, la réinterprétation des morceaux du groupe sans électricité et ces covers incroyables de Bowie, des Vaselines ou du bluesman Leadbelly (Where did you sleep last night). Trente ans plus tard, l’album se vend encore par camions entiers, au moins d’être régulièrement dans le top 20 des vinyles les plus vendus.
Green Day – Dookie
Basket Case, Longview, When i Come Around et Welcome To Paradise… ces titres vous parlent ? Ils sont tous issus du troisième album de Green Day et c’est la première fois que les Américains accèdent à une notoriété de cette ampleur. Si vous cherchiez le son de 1994, pas besoin d’aller plus loin. Avec Blink-182, Sum 41 et Rancid, Billie Joe Armstrong et ses amis relancent la mode du pop-punk et trente ans plus tard, l’effet de mode dure encore.
Nine Inch Nails – The Downward Spiral
Les puristes ne seront peut-être pas d’accord, mais le deuxième album de Nine Inch Nails est probablement le plus célèbre de tous, notamment pour son « tube » Hurt repris plus tard par Johnny Cash. Mais attention à ne pas réduire The Downward Spiral à ce seul titre, il y a aussi deux gros pavés avec March of the Pigs et Closer.
Portishead – Dummy
Attention, cargo culte : quand le premier album de Portishead débarque le 22 aout 1994, personne n’a conscience que le groupe de Bristol va réussir à tout rafler avec deux tubes (Sour Times et Glory Box) encore plus déprimant que ceux de Radiohead. Traumatisés par le succès du titre, Portishead cherchera par la suite – et comme Radiohead – à faire tout l’inverse. Voilà certainement ce qui explique que le groupe n’ait sorti que trois albums en 30 ans de carrière, et que sa leader Beth Gibbons revienne ces jours-ci dans l’actu avec un deuxième album solo.
Hole – Live Through This
C’est ce qu’on appelle un problème de calendrier : le deuxième album du groupe de Courtney Love est sorti le 12 avril 1994, soit pile 1 semaine après le suicide de son mari Kurt Cobain. Outre ce drame personnel, l’album de Hole sera porté par des singles puissants comme le Doll Parts qui rapidement s’imposera sur toutes les radios indie de la planète. Trois décennies plus tard, on continue d’espérer un retour de Love avec son groupe d’origine.
Oasis – Definitely Maybe
Le premier album des frères Gallagher est-il le meilleur de la série ? Vaste question qui continue d’être posée sur les forums du monde entier. Ce qu’on sait, c’est qu’il s’en est vendu 7 millions d’exemplaires depuis sa sortie et qu’on ne voit pas trop quel autre groupe de 1994 peut rivaliser avec le tube Supersonic. Preuve de ce succès jamais démenti, on continue d’espérer une reformation des frangins trente ans plus tard, comme si la magie pouvait vivre pour toujours.
Johnny Cash – American Recordings
American Recordings a beau être le 81ième album (!) de la légende de la country, c’est le premier d’une longue série avec le producteur culte Rick Rubin qui contribuera largement à remettre Johnny Cash sur les rails après des années d’errement artistique. Le résultat, c’est un mélange entre titres originaux revus et corrigés et reprises de Cohen ou Tom Waits, avec un Cash comme possédé et déringardisé à tout jamais, jusqu’à sa mort en 2003.
Massive Attack – Protection
Figures du trip-hop de Bristol, les gars de Massive Attack frappent fort avec ce deuxième album commercialisé en septembre 1994 où l’on retrouve le combo magique formé de Tracey Thorn d’Everything but the girl (Protection) et Tricky à son sommet (Karmacoma). Bonus : une reprise complètement enfumée du Light My Fire des Doors par le chanteur attitré de Massive Attack, Horace Andy.
Soundgarden – Superunknown
« Black hole sun, Won’t you comeAnd wash away the rain? »… c’est probablement le premier GROS single de 1994 et on le doit à la bande de Chris Cornell, en plein déclin du grunge. Super inconnu, le groupe de Seattle ne le restera pas longtemps avec un boulet de canon aussi gros que Black Hole Sun, et Soundgarden terminera l’année 1994 en treizième position dans la catégorie des meilleurs vendeurs d’album (2,5 millions de copies écoulées). La mort de Cornell en 2017 n’a hélas fait que raviver la nostalgie de cette époque résolument nihiliste.
Jeff Buckley – Grace
Publié en plein mois d’aout, incognito, le premier album de Jeff Buckley va rapidement devenir l’un des disques majeurs de l’année 1994. En prenant le grunge à revers et en imposant un lyrisme intemporel (cf la reprise du Hallelujah de Leonard Cohen), Grace devient le disque des écorchés vif qui aiment se faire du mal et pleurer tous seuls. La suite leur donnera hélas raison : Buckley mourra deux ans plus tard en laissant cet unique disque studio à une génération qui continue de le passer en boucle.