Rencontre avec Julia Michaels, auteur des tubes de Selena Gomez, Justin Bieber, Britney Spears et bien d'autres encore qui se lance dans une carrière solo.
En janvier dernier, Selena Gomez postait une vidéo sur Instagram où elle dansait en compagnie de Julia Michaels et Justin Tranter. Quand on est dotée du compte Instagram le plus suivi au monde (112 millions d’abonnés), autant donner un coup de pouce à ses amis. Cette introduction au single Issues de Julia Michaels a permis de faire la lumière sur une artiste dont on connaît les mots mais pas forcément la voix ! Cela fait en effet quatre ans que cette américaine de seulement 23 ans écrit, seule mais plus souvent en duo, pour la crème de la crème de la pop mondiale. Selena Gomez, Justin Bieber, Fifth Harmony, Little Mix, Demi Lovato, Britney Spears, Gwen Stefani… la liste des crédits de Julia Michaels est prestigieuse. Mais après avoir été dans l’ombre, la jeune femme a décidé de se faire un nom en interprétant elle même les chansons qu’elle écrit. Avec 12 millions de vues sur You Tube pour l’audio de ce premier single et déjà 700 000 vues pour le clip sorti il y a un peu plus de 24h, il semblerait que le public lui ait donné raison. Grain de voix intéressant, sens de la formule et look original, Julia Michaels pourrait bien être la relève de la pop. On l’a rencontrée lors de son passage à Paris il y a une dizaines de jours, l’occasion d’évoquer sa nouvelle carrière et ses débuts déjà bien fructueux dans le business de la musique.
“ Le déclic de me mettre à chanter est vraiment arrivé avec Issues. Je me suis inspirée d’une dispute que j’avais eu avec mon petit ami pour l’écrire, je pensais la donner à quelqu’un d’autre et puis finalement je n’ai pas pu me résoudre à l’abandonner. C’est une chanson tellement personnelle qu’une fois que j’ai eu fini de l’écrire, je me sentais mal à l’aise à l’idée que quelqu’un d’autre puisse la chanter. Ca a été un moment pivot pour moi, celui où je me suis dit “j’y vais” “ explique-t-elle. Ce n’est pas la première fois que l’artiste passait au chant. Après quelques apparitions sur des titres de Jason Derulo et Zedd, c’est sur Carry Me de Kygo qu’elle a fait ses débuts vocaux dans les charts. Une chanson qui s’est vite transformée en épreuve du feu pour Julia Michaels lorsque le DJ est invité à performer lors de la clôture des Jeux Olympiques 2016 de Rio et qu’il l’emmène avec lui dans ses bagages “ C’était une expérience complètement folle. On était en transit à New York, avec un retard de 19 heures, on a cru qu’on y arriverait jamais ! On a juste eu le temps de prendre une douche en arrivant, faire le soundcheck et puis il était temps de monter sur scène. Avant qu’on commence, je me revois avec mes talons super haut, complètement paniquée à l’idée de glisser sous la pluie alors que Kygo, lui, se préparait en dansant tranquillement. J’étais super nerveuse, j’ai entendu le décompte et après je ne me souviens plus de rien.”
C’est grâce à sa grande sœur, chanteuse, que Julia Michaels a été introduite au monde des auteurs de chanson. Les songwriters Joleen Belle et Lindy Robbins sont rapidement devenues ses mentors “ Grâce à ces deux femmes j’ai compris que tout le monde avait sa propre façon d’écrire et de retirer l’essence des gens. Mon premier single c’est avec Lindy Robbins que je l’ai écrit, à 19 ans, c’était pour Selena Gomez, le titre Slow Down “. Au sujet de cette dernière, elle précise qu’elle n’ont jamais cessé de travailler ensemble depuis ce moment. On lui doit tous les tubes de l’album Revival, de Good For You à Hands To Myself en passant par Me & The Rhythm. Quand on lui demande si ce n’est pas étrange d’avoir écrit au même moment pour Justin Bieber le tube Sorry elle botte en touche “ J’écris des chansons sur l’amour et les peines de coeur tous les jours donc je ne réfléchis pas vraiment pour qui je les écris”. Son collaborateur préféré est sans conteste Justin Tranter, avec qui elle écrit presque toujours à quatre mains, et pourtant ce n’était pas gagné au début ! “ J’ai rencontré Justin Tranter en atelier d’écriture, on nous on avait mis ensemble pour travailler, mais j’étais tellement nerveuse que je m’étais cachée dans un placard ce jour là ! Il s’est exclamé “cette fille est folle, est ce qu’on doit appeler quelqu’un ?” Finalement je suis sortie j’ai commencé à chanter une mélodie avec le nom d’une chanson qu’il avait proposé et il a dit “ok c’est bon, tu peux faire la folle, tu es cool en fait ! ” On travaille en duo depuis trois ans et je trouve qu’ensemble on forme un être humain quasiment parfait ! Je suis du côté de l’introspection, lui de la lumière, donc quand on écrit ensemble je m’occupe des choses plus sexuelles et émotionnelles alors que Justin prend en charge le côté fun et les hymnes. On essaye de combiner les deux autant que possible.”
Quand on l’interroge sur les chansons qu’elle a écrit et qui la rende particulièrement fière, elle explique : “ Ce sont toujours celles pour lesquelles j’ai passé du temps avec l’artiste en studio. Quand j’ai écrit Used To Love You avec Gwen Stefani, c’était notre première session ensemble, j’étais toute excitée. Elle m’a montré des notes qu’elle avait prise sur son ordinateur, un peu comme un journal intime. Une des phrases était très puissante et m’a frappée, je l’ai alors aidé à assembler les pièces du puzzle autour de celle-ci. On a passé un moment tellement intense à danser, pleurer et rire, la voir aussi heureuse, c’était génial”. La jeune femme reconnaît d’ailleurs que “C’est plus facile d’écrire pour les autres que pour moi parce que ça fait sept ans que je suis habituée à être un peu la psy de tout le monde, en les aidant dans leur introspection pour en faire des chansons. Mais maintenant que je dois fouiller en moi, c’est beaucoup plus dur, j’en ai moins envie”. Pourtant elle s’est bien attelée à la création de son propre EP, avec détermination. Il devrait sortir en avril, mais Julia Michaels ne veut pas se mettre de deadline car c’est “si nouveau” et qu’elle veut “faire les choses bien”. Elle est bien parti pour, c’est certain !