Ça y est on est remis de nos émotions après le show de Justin Timberlake au Super Bowl 2018. Plutôt réussie, même si les habituels grincheux ont insisté pour dire que ses performances n’étaient pas aussi spectaculaire que celles de Mickael Jackson ou Beyoncé, la mi temps a permis de rappeler que l’artiste est un véritable showman, capable de danser aussi bien, parfois même mieux, qu’il ne chante. Le show de JT a d’ailleurs permis de booster les ventes de son nouvel album. Dévoilé deux jours avant le Super Bowl, celui ci devrait finir premier des ventes aux Etats-Unis cette semaine. Mais alors que vaut ce Man of The Wood, cinquième album studio de Justin Timberlake ?
Justin Timberlake qui se réinvente en homme des bois cela avait de quoi nous inquiéter. Après l’accueil en demi teinte réservé au Joanne de Lady Gaga, on était pas certain qu’un virage country réussisse au petit prince de la pop ! Finalement, c’est plus vers l’americana (mélange de folk, country, rock et rhythm & blues) que JT se tourne sur Man of The Woods, sans mettre de côté son amour de la pop et du R&B. D’ailleurs, cet album marque le retour de la collaboration entre Timberlake et les Neptunes (Pharrell Williams et Chad Hugo), le duo n’avait plus produit de chansons de l’artiste depuis Justified (2002) suite à une brouille entre Pharrell et le label de Timberlake. Timbaland, producteur historique de l’artiste est donc en retrait avec 4 chansons produites contre 9 pour les Neptunes, sur un total de seize chansons.
Beaucoup moins ambitieux que son prédécesseur, le double album The 20/20 Experience, Man of The Wood n’en est pas moins un bon cru pour Justin Timberlake. Ses envies d’hommage à ses racines du sud des Etats-Unis, en tant qu’enfant du Tennessee, ne l’empêchent pas de signer de vrais bangers pop comme Supplies et Midnight Summer Jam. Le côté Amérique profonde se ressent avec le nom de certains chansons Flanel (l’étoffe des chemises de bûcheron) ou Montana (état montagneux du nord ouest des Etats-Unis), cette dernière n’aurait d’ailleurs pas dépareillé sur le Random Acess Memories des Daft Punk (auquel Pharrell a collaboré, CQFD), qui, reconnaissons le, ne sont pas les plus intéressant de l’album.
Justin Timberlake apparaît plus cheesy que jamais, embrassant à pleine bouche ses statuts de mari énamouré sur Man of The Woods, dont la mélodie rappelle Steal My Kisses de Ben Harper, et de papa poule sur Young Man, qui sont par ailleurs des chansons très réussies. Man of The Woods ne restera pas dans les annales comme le meilleur album de Justin Timberlake, pas plus qu’il ne bouscule la pop mainstream comme Future Sex/Lovesounds en son temps. Difficile pourtant de bouder son plaisir à l’écoute d’un opus où l’artiste se montre au naturel tout en s’amusant. C’est donc avec plaisir qu’on retrouvera l’artiste sur la scène de l’AccorHotels Arena (Paris) en juin prochain !