Le premier album de Kungs "Layers" sort demain vendredi 4 novembre et à cette occasion nous sommes allés interroger le jeune producteur pour en savoir un peu plus sur cet opus, mais aussi sur ses débuts, ses projets et ses rêves. Découvrez son interview !
Il n’a que 19 ans, et pourtant, Kungs commence à se faire un nom dans le monde entier notamment grâce à son premier single This Girl qui a connu un succès retentissant cet été. Qui n’a pas dansé sur ce hit aux douces mélodies estivales et trompettes entêtantes ? Le vendredi 4 novembre sera à marquer d’une pierre blanche pour Valentin puisque ce sera le jour de sortie de son premier album Layers, un disque qui nous confirmera ou non que le jeune homme originaire d’Aix-en-Provence n’est pas que l’artiste d’un seul tube ! Peu de temps avant la date fatidique, nous sommes allés interroger Kungs pour en savoir un peu plus sur cet opus et sa production, mais aussi sur ses projets à venir. Découvrez son interview !
europe2.fr : Salut Valentin, ravi de faire ta connaissance ! Ton premier album « Layers » sort dans moins de deux semaines, comment te sens-tu ?
Kungs : Je me sens très excité, j’ai vraiment hâte que les gens découvrent l’album. J’ai eu beaucoup de retours pour l’instant de la part de certains médias, de mes proches, de mon label… On est plutôt confiant et j’ai vraiment hâte de le sortir, ça a été beaucoup de boulot donc maintenant je relâche un peu la pression et j’attends de voir ce que les gens en pensent.
VR.fr : Tu as produit le titre « Melody » avec Luke Pritchard, le chanteur des Kooks qui est, me semble-t-il, l’une des idoles de ta jeunesse. Comment s’est passée votre rencontre ?
Kungs : J’avais très peur au début, parce que pour moi c’est un peu une légende, c’est lui qui a beaucoup influencé ma musique, et c’est lui qui m’a fait rêver durant plusieurs années quand j’étais plus jeune. J’avais donc un peu peur de le rencontrer, mais il s’est révélé être quelqu’un de super humble et super sympa. La rencontre s’est faite très naturellement, on a fait du son ensemble toute la journée autour de quelques bières, c’est quelqu’un d’adorable. Maintenant j’ai son numéro, on s’envoie souvent des textos et on discute ensemble !
« Luke Pritchard, le chanteur des Kooks, est un peu une légende pour moi »
VR.fr : Quels sont les autres artistes qui ont influencé ta musique ?
Kungs : Indochine, j’ai toujours été un grand fan. Avec mon père je suis allé voir leur concert, c’était mon premier d’ailleurs. Sinon beaucoup d’artistes électro aussi, notamment les Daft Punk qui pour moi sont des légendes vivantes. Un groupe australien qui s’appelle Rüfüs qui est pas très connu en Europe mais qui a sorti un album qui s’appelle Bloom et qui est un album incroyable. Des artistes comme Flume aussi qui est pour moi le meilleur producteur en ce moment. J’ai aussi beaucoup écouté de soul, de blues, beaucoup de rap, mais du rap US. J’ai toujours été passionné par les instrus des morceaux du rap US comme ceux de Kid Cudi ou Mac Miller qui ont été vraiment une grande inspiration pour moi.
VR.fr : Ça te plairait d’être un artiste français qui devienne international, à l’image des Daft Punk ou David Guetta ?
Kungs : Complètement ! En ce moment mon projet Kungs est entrain de prendre une tournure internationale grâce à This Girl qui a cartonné dans le monde. Grâce à ça, ça me permet de voyager. Là j’ai fait une tournée aux Etats-Unis récemment et le morceau est super connu là bas aussi. J’arrive aujourd’hui à faire des tournées en Europe et à faire en sorte que les gens me connaissent et se déplacent pour venir me voir, que ce soit en France ou en Allemagne, Suisse, Italie… C’est incroyable, et maintenant le but c’est que ça dure, et de sortir d’autres morceaux à l’international.
VR.fr : Tu as toujours su que tu voulais faire de la musique ton métier ou c’était plus un loisir ?
C’était vraiment un loisir à la base, je m’étais jamais dit dans ma tête « plus tard je veux devenir un artiste, faire de la musique, être dj » ou quoique ce soit. Pour moi c’était vraiment juste du kiff quand je rentrais du lycée, le soir je faisais du son pour rigoler. Donc c’était juste du loisir, je partageais mes sons avec mes potes et ça s’est arrêté là. Ça a pris une tournure un peu plus professionnelle avec This Girl et c’est là où je me suis dis « pourquoi pas en faire mon métier ? » À partir de là, j’ai accepté ce rôle là et ça se passe très bien.
« Je vis très bien mon succès »
VR.fr : Ton premier single « This Girl » a été certifié 14 fois disque de platine et comptabilise plus de 140 millions de vues sur YouTube, tout le monde a dansé sur ce titre cet été… Comment vis-tu tout cet engouement autour de toi à un si jeune âge ?
Kungs : Je le vis bien, très bien. Je suis entourée des bonnes personnes. Je suis entouré par mon tour manager qui est à la base mon meilleur ami, ça se passe super bien. J’ai ma famille aussi qui me suit à fond. Mais ça a été assez compliqué parce que je me suis retrouvé d’un étudiant à Aix qui avait une date tous les trois mois à une date par jour limite cet été. Ça a complètement changé ma vie, tout de A à Z.
VR.fr : Quand on écoute la version originale de « This Girl », on sent vraiment que tu as apporté ta patte dans ton remix, on pense notamment à ce rythme house accéléré ou encore les trompettes que tu ajoutes… Comment te sont venues ces idées ?
Kungs : C’est venu assez naturellement, à Aix il y a un an, c’était un peu avant l’été dernier. J’ai trouvé ce morceau là, je l’ai directement téléchargé et mis sur mon logiciel pour faire de la musique. Je me suis juste amusé sur l’ordi en découpant les différents morceaux, les parts de guitare etc. Je l’ai fait en plusieurs semaines, je m’arrêtais de travailler dessus parfois, puis je revenais dessus, je partais… Les trompettes c’était un peu du hasard, j’ai découpé des airs de trompettes que j’ai mis côte à côte puis j’ai mis la basse qui allait avec etc. J’ai juste fait ça pour m’amuser et c’est là que je donne le meilleur de moi-même, quand je fais un morceau avant tout pour m’amuser, sans me prendre la tête en me demandant si ça va plaire aux gens.
« Je donne le meilleur de moi-même quand je fais un morceau avant tout pour m’amuser »
VR.fr : Tu as pu voyager un peu partout dans le monde grâce à tout ce succès, y a-t-il un pays dont le public t’a plus marqué que d’autres ?
Kungs : Le public américain oui, pour moi c’est un public très ouvert d’esprit. J’ai joué dans un club à San Francisco et là j’ai pris une grosse claque parce que je me suis rendu compte que j’étais vraiment attendu. Le show était sold out, le club était blindé, les gens étaient super chauds. Comme il y avait une super ambiance, je me suis dis que j’allais essayer de passer des sons plus pointus que d’habitude en France ou ailleurs, et les gens ont super bien répondu, ils ont été très réceptifs. Le public américain m’a beaucoup marqué, j’ai hâte d’y retourner pour jouer là bas !
VR.fr : Ton album est pratiquement composé uniquement de collaborations, te vois-tu chanter un jour sur tes propres morceaux ?
Kungs : Pour l’instant pas du tout ! J’ai essayé quelques fois de chanter sur mes productions mais c’est pas incroyable, surtout que je n’ai pas de micro professionnel, je devais le faire avec mes écouteurs d’iPhone et ça rendait vraiment dégueulasse. Je chante super faux, c’est horrible. Donc pourquoi pas prendre des cours de chant un jour si j’ai le temps et essayé de perfectionner ça, chanter sur une prod ça peut être vraiment marrant, mais pour l’instant non en tout cas.
VR.fr : Contrairement à beaucoup d’artistes électro, tu proposes une scénographie relativement sobre, penses-tu rester sur ce modèle ou la faire évoluer dans l’avenir ?
Kungs : Je ne compte pas du tout rester sur ce modèle là. Avec la sortie de l’album, je vais travailler sur la scénographie. Le 3 novembre je fais une release party au Yoyo, et là on a bossé sur une grosse scénographie avec des écrans, des jeux de lumières et pour faire venir des artistes sur scène. J’aurai sûrement un pad pour jouer des percussions aussi. Pour moi la scénographie c’est l’étape supérieure, c’est avec ça que je vais arriver à des festivals de grosse envergure comme les Francofolies, ou des festivals à l’étranger comme Lollapalooza, Tomorrowland… C’est comme ça que je vois les choses, arriver à des gros festivals et proposer un show visuel qui va avec parce que ça fait à mes yeux la moitié du taf. Si j’arrive derrière mes platines avec une scénographie super simple ils vont être déçus et se dire que je n’ai pas vraiment bossé dessus.
« Avec la sortie de l’album, je vais travailler sur la scénographie (…) c’est l’étape supérieure »
VR.fr : Quels sont tes projets et tes bonnes résolutions pour 2017 ?
Kungs : Mes projets sont déjà de prendre des vacances en janvier. On peut mettre ça dans la case bonne résolution aussi, parce que ça fait un moment que je n’ai pas pris de vacances et que je ne me suis pas reposé ! Là je vais bien profiter pendant un mois, partir au ski des trucs comme ça… Puis retour au taf, faire des tournées en Australie, en Asie, on prévoit de découvrir de nouveaux territoires où je ne suis jamais encore allé. Puis faire de la promo pour l’album. Il sort le 4 novembre et je pense que je vais faire de la pub pendant une bonne année. Ça va être super ! Et comme bonne résolution ? Peut-être moins faire la fête !