Kyo en interview pour la sortie de Dans La Peau : « C’est forcément l’album le plus en phase avec ce qu’on est aujourd’hui »

Trois ans après le succès de « L’Equilibre », Kyo est de retour avec un nouvel album intitulé « Dans La Peau ». europe2.fr a rencontré le chanteur Benoît Poher pour évoquer avec lui les nouveaux projets du groupe, mais aussi ses souvenirs des débuts et sa vision de la musique aujourd’hui. 

Ils font partis de ces groupes qui ont marqué toute une génération de fans. Révélés en 2003 alors qu’ils entraient tout juste dans la vingtaine, les membres de Kyo ont connu la gloire et le succès grâce à des tubes que l’on connait tous encore par coeur. Certifié Disque de Diamant et vendu à plus d’un million d’exemplaires, l’album « Le Chemin », avait permis à Benoît Poher, Nicolas Chassagne, Florian et Fabien Dubos de décrocher trois Victoires de la Musique. Suite à l’album « 300 Lésions » le groupe s’était retiré pendant dix ans puis avait relevé haut la main le défi du come-back (« L’Equilibre », 2014) et après une longue tournée, a pris le temps de peaufiner la suite. Le retour en studio s’est d’ailleurs fait tout naturellement, comme nous l’avait expliqué Kyo lors de notre première rencontre. En septembre dernier, le quatuor a partagé « Ton Mec », un nouveau single résolument plus électro annonciateur d’un nouvel album. Bien sûr, Kyo a évolué. Mais la recette initiale elle, est restée la même. Toujours porté par des textes mélancoliques et des mélodies savoureuses, le groupe est officiellement de retour avec un cinquième opus intitulé « Dans La Peau » et disponible depuis le 8 décembre. Quelques heures avant la sortie de ce nouvel album, nous avions à nouveau rendez-vous avec le chanteur Benoît Poher qui a pris le temps d’échanger longuement avec nous sur les moments forts de sa carrière, ainsi que sur ses projets présents et futurs.

europe2.fr : Salut Benoît, enchantée! Pour commencer, pourrais-tu m’en dire un peu plus sur l’histoire du nouvel album de Kyo ?

Benoît Poher : On a commencé à composer les premiers morceaux à la fin de la tournée précédente. En fait, on n’a jamais réussi à composer en étant sur les routes parce que t’as la tête ailleurs, c’est un peu la colo tu vois. Mais là, on avait envie de se remettre à écrire rapidement. D’ailleurs, peut être que tu as senti l’influence de la scène dans ces nouveaux titres. Avant l’album « L’Equilibre », on avait pris une pause super longue alors on se posait pas mal de questions, on ne savait pas trop où aller. Là, c’était plus facile.

VR : Vous avez donc enchaîné immédiatement après la tournée ?

B.P. : Oui, presque tout de suite. D’ailleurs c’est assez symptomatique, on a fait moins de morceaux que d’habitude. Généralement, on fait 50 ou 60 morceaux par album et là on en a fait un peu moins, ce qui est le signe qu’on savait où on voulait aller. Et puis il y a cette chanson, « Ton Mec », qui est arrivée. Quand j’ai fait la maquette du morceau, j’étais un peu tendu au moment de la faire écouter aux gars parce que je ne savais pas s’ils allaient aimer le côté un peu club de la rythmique. Dans le texte, ça fait très Kyo, mais l’atmosphère générale du morceau est différente. Plus le fait que je dise seulement deux mots dans le refrain, je me suis demandé si les gars allaient kiffer ça. Mais ils ont aimé le morceau et ont eu envie de travailler dessus assez vite. Quand on faisait écouter nos morceaux à notre entourage, il y en avait deux qui revenaient tout le temps, c’était « Ton Mec » parce qu’il avait ce côté un peu frais et un peu surprenant de notre part, et « Fremen » qui est l’opposé, qui n’a vraiment rien à voir. Du coup, ça a commencé à faire l’unanimité autour de « Ton Mec » parce que « Fremen » est plus dur à imaginer en radio, même si on ne sait jamais…

VR : Je l’ai écoutée avant de venir, je la trouve plutôt radiophonique moi…

B.P. : Ouais tu trouves ? On commence à se poser la question pour tout te dire. En tout cas, on a eu l’accord d’en faire un clip même si ce n’est pas un single. Le grand luxe tu vois ! Parce que moi j’avais très envie de faire un clip dessus. J’ai déjà commencé à écrire des idées et ça a l’air de plaire. Le problème, c’est que quand je me relis j’ai l’impression que ça va coûter 200 000€ ! (rires) En ce qui concerne l’album, on a essayé encore une fois de varier les plaisirs au sein de notre univers qui est assez reconnaissable. J’ai l’impression qu’il y a tout de même des émotions un peu différentes, on a surtout essayé d’avoir du relief.

« Le but, c’est de ne pas avoir de regret. »

VR : J’ai vu une vidéo dans laquelle l’un d’entre vous disait qu’à 20 ans on se cherche, qu’à 30 ans les choses se mettent en place, et qu’à 40 ans on se sent enfin à sa place. Est-ce qu’on peut dire alors que ce nouvel album est le plus abouti que vous ayez fait, celui qui représente vraiment le son et l’identité de Kyo ?

B.P. : Je n’avais pas encore vu cette vidéo, je l’ai vue juste avant de venir, c’est Nico qui dit ça ! Cet album c’est forcément le plus en phase avec ce qu’on est aujourd’hui. La façon dont je m’exprime dans mes textes, c’est la façon dont j’ai envie de m’exprimer à mon âge, effectivement à l’approche de la quarantaine… Je sais que ça va venir, je ne pourrais pas y échapper !

VR : Mais de toute façon on ne vieillit pas quand on fait de la musique, si ?

B.P. : Oh si ! (rires) Je vois ce que tu veux dire, effectivement ça permet d’entretenir un état d’esprit toujours un peu ado, mais quand même… Pour revenir à l’album, on est contents et fiers de ce disque. Le but, c’est de ne pas avoir de regret donc c’est aussi pour ça qu’on a mis plus ou moins deux ans pour faire cet album, ça a été assez long.

VR : Kyo s’est fait connaitre à une époque où le rock était très à la mode. Aujourd’hui c’est beaucoup moins le cas, il n’est plus aussi plébiscité par le grand public. Penses-tu que de manière consciente ou non, cela vous a influencé au moment de la composition de cet album ?

B.P. : Ça nous influence forcément parce qu’en y réfléchissant, quand on écoute du rock c’est plutôt des vieux trucs. Il n’y pas grand-chose de nouveau en rock actuellement, médiatiquement je veux dire, ce n’est pas ce qui marche le plus en ce moment. Du coup, on écoute pas mal d’autres choses. On écoute énormément de musique, on écoute tout ce qui sort, on est assez curieux de connaitre les tendances actuelles. Alors ça a forcément influencé notre musique mais je vais te dire plusieurs choses : la première, c’est que le rock nous manque un peu.

VR : J’ai l’impression qu’en live, vos chansons restent quand même relativement rock non ?

B.P. : Sur scène ouais le naturel revient, c’est vrai ! Ce qui est drôle aussi, c’est que nous n’avons jamais composé une chanson tous ensemble dans la même salle. On a toujours composé chacun de notre côté, puis on se fait écouter nos maquettes, et ensuite chacun travaille sur le morceau des autres qu’il préfère. Ce qui est curieux pour un groupe, non ? Et je me dis que si on commence à composer véritablement en répétant, la musique sera vraiment différente de ce qu’on a fait jusqu’à maintenant. Ça m’intéresse assez d’essayer de faire ça pour le prochain album.

« Quand tu écris, c’est thérapeutique pour toi-même. »

VR : Vous avez sorti vos premiers albums au début des années 2000, au moment de la crise du disque. Quel regard portes-tu sur les évolutions de l’industrie de la musique aujourd’hui ? Tu te sens plutôt optimiste ou plutôt sceptique ?

B.P. : Je ne suis pas vraiment sceptique. C’est vrai qu’on a eu de la chance, quand on a sorti « Le Chemin » et « 300 Lésions », c’était vraiment la fin de l’âge d’or du disque. A cette époque, chaque année, tu avais des artistes qui faisaient des scores énormes. Nous, on a eu la chance de pouvoir profiter de ça. Evidemment aujourd’hui, on ne parle plus du tout des mêmes chiffres mais tous les professionnels du secteur disent qu’à terme l’âge d’or va revenir, grâce au streaming notamment. Le truc c’est que nous les artistes, on ne profite pas encore vraiment de ce nouveau modèle. Tout est en train de se construire aussi, c’est tout nouveau. Donc pour l’industrie de la musique, je ne me fais pas de soucis. En ce qui nous concerne non plus, parce qu’on aura toujours la scène. Tu ne pourras jamais pirater un concert, tu ne pourras jamais remplacer la sensation d’être à un concert. Je me souviens qu’à l’époque où ça vendait beaucoup de disques, on m’avait dit qu’en moyenne, un français achète un disque et demi par an. C’est tellement peu, j’avais trouvé ça hallucinant ! Aujourd’hui, je ne sais pas combien il y a d’abonnés aux sites de streaming mais c’est énorme. Ces gens payent 10€ par mois, t’imagines la différence ? Donc je pense que jamais la musique n’a été autant consommée qu’aujourd’hui. Finalement, je m’aperçois que je suis très optimiste !

VR : Vous avez des fans très fidèles qui vous suivent pour certains depuis plus de quinze ans. Beaucoup vous remercient de les avoir aidé à traverser des périodes difficiles. Vous mesurez l’influence que peuvent avoir vos chansons ?

B.P. : On s’en rend compte grâce aux messages sur les réseaux sociaux notamment. A l’époque, on nous le disait quand on allait rencontrer les gens à la sortie des concerts, on avait déjà ce genre de témoignages. C’est assez hallucinant pour nous, tu ne sais jamais trop quoi dire, t’es à court de mots quand on te dit des choses comme ça. Maintenant avec les commentaires sur les réseaux sociaux, on en voit encore plus. C’est fou parce que quand t’écris, c’est thérapeutique pour toi-même. T’as un truc qui a besoin de sortir et on a cette chance et cette possibilité de pouvoir coucher nos mots sur de la musique. Ça te fait du bien à toi-même alors quand tu réalises que tu peux avoir une utilité et que ça peut être thérapeutique pour d’autres gens, c’est génial. Ça veut dire qu’en plus d’être un kiff pour toi, ça peut être plus fort que ça encore. Comme quoi, le pouvoir de la musique est vraiment fou.

VR : Et toi, de qui est-tu fan ? D’où te vient l’inspiration quand tu composes aujourd’hui ?

B.P. : C’est difficile à dire parce qu’il y a ce que j’écoute pour écrire, ce qui est à 80% des BO de films. Pour les thèmes, c’est tout ce que j’observe, tout ce que je vis ou vivent mes proches. Le terme d’éponge est finalement assez approprié, en tout cas moi c’est vraiment comme ça que je ressens les choses. Même un truc anodin peut être un déclic, c’est pas très conscient. Tu vis plein de choses et souvent t’as une idée qui te trotte dans la tête. Parfois je me fais flipper moi-même, c’est-à-dire que ça m’est arrivé plusieurs fois de me réveiller en pleine nuit et d’avoir deux phrases qui me viennent, que je note sur mon téléphone. Et je me dis « merde, je suis encore en train de bosser en dormant ! » Donc je réfléchis à des textes la nuit sans m’en rendre compte, c’est pas du bon sommeil ça ! (rires)

« J’ai eu envie à un moment de retrouver une vie un peu plus normale pour me rendre compte à quel point on avait vécu des trucs hallucinants. »

VR : Vos chansons parlent beaucoup d’amour. Est-ce que tu pourrais écrire sur autre chose ou c’est vraiment le sentiment amoureux qui t’inspire ?

B.P. : C’est ce qui domine chez Kyo depuis le début oui, mais j’essaye ardemment de parler d’autre chose. Pas par principe, mais parce que j’en ai vraiment envie. Et je n’y arrive pas. Je n’y arrive pas pour l’instant parce que quand je traite de sujets de société, de choses qui me touchent et dont j’ai vraiment envie de parler, j’ai beaucoup de mal à être pertinent. Je n’arrive pas à avoir la sensation, dans le message, d’apporter véritablement ma pierre à l’édifice. Donc ça ne se retrouve pas sur l’album parce que je pense que quand tu parles de relations humaines, c’est très personnel et à la fois assez universel, c’est tout le paradoxe. Mais tu es légitime d’en parler puisque c’est ce que tu ressens, ce que tu vois, ce que t’observes. T’as le droit de l’exprimer et si ça plait aux gens, tant mieux. Quand tu parles de faits de société, si c’est mal fait c’est la honte, tu te fais laminer. Donc je me suis toujours dit qu’il fallait que ce soit irréprochable, et je travaille là-dessus. Avant même la peur de ce qu’on va en dire, je n’arrive pas encore à être satisfait de ce que j’écris. Mais ça va venir !

VR : Ça fait 20 ans que tu joues dans Kyo. Est-ce que ça a été à la hauteur de tes rêves ?

B.P. : Oh bah ouais, carrément ! (sourire) On était tellement débiles quand on était gamins qu’on était persuadés qu’on allait de toute façon devenir des rockstars. Ce qui est ridicule bien sûr, parce que c’est un métier tellement difficile que tu n’as aucune certitude. Mais en même temps, je ne connais aucun artiste qui a réussi dans la musique sans être persuadé qu’il avait vraiment quelque chose d’intéressant à proposer et à faire. Nous quand on était gamins, on était sûrs qu’on allait vendre des centaines de milliers de disques ! Alors quand on l’a fait, c’était… indescriptible. Je pense que la longue pause de Kyo, elle est aussi due à ça. C’est-à-dire que même si on avait travaillé dur, que notre premier album n’avait pas du tout marché, que les choses s’étaient avérées plus difficiles que ce qu’on s’était imaginés… Je ne dirai pas qu’on a trouvé ça normal, mais il y avait un côté « je vous l’avais bien dit », tu vois. On était évidemment complétement euphoriques et on se disait que c’était dingue, mais comme on l’avait toujours plus ou moins dit à tout le monde, quitte à ce qu’on se foute de notre gueule… Je pense que c’est plus tard qu’on a véritablement réalisé le côté extraordinaire de ce qui nous arrivait. Je n’engage que moi parce que finalement je ne sais pas trop ce que les gars pensent de ça, mais moi je sentais qu’il y avait un problème dans le fait qu’on trouve ça normal. J’ai eu envie à un moment de retrouver une vie un peu plus normale et ça m’a permis de regarder tout ça avec plus de recul et de me rendre compte à quel point on avait vécu des trucs hallucinants.

VR : Est-ce qu’il y a un souvenir en particulier qui a marqué ta carrière jusqu’à présent ?

B.P. : C’est impossible de choisir, il y en a tellement ! (il réfléchit) Ce que je vais dire est très classique mais pour moi le plus marquant, c’est par exemple la première fois que j’ai entendu une de mes chansons à la radio. T’es dans ta bagnole avec tes potes et t’entends le morceau qui passe, ça c’est un grand moment ouais. Alors bien sûr c’est pas un hasard, t’écoutes la radio sur laquelle on t’avait prévenu que ça devait passer ! (rires) Il y a aussi les premiers concerts en tête d’affiche, les gens qui chantent tes paroles… Honnêtement si je devais choisir un souvenir, je crois que je choisirais le moment où on nous a dit que « Le Graal » était le morceau français le plus diffusé à la radio en 2014. Ça, c’était vraiment une belle récompense parce qu’on flippait tellement de revenir et que tout le monde nous ait oublié… On ne faisait pas les malins du tout cette fois. On en a vu tellement des artistes au top qui vendent énormément de disques et qui sur l’album d’après, s’effondrent totalement. Ça doit être extrêmement difficile, déstabilisant et blessant, et surtout tu ne dois pas comprendre. On avait très peur de vivre ça, on se demandait ce qui se passerait ensuite si ça arrivait parce qu’une fois que t’as fait un flop c’est ultra difficile de revenir, les médias ne veulent plus de toi. On était fiers de l’album mais on flippait beaucoup, et quand on m’a dit ça, je me suis dit qu’on arrivait encore à toucher des gens avec notre musique, qu’on n’était pas encore has-been… On a beaucoup de chance !

« Le concert à Bercy, ce sera forcément spécial ! »

VR : Tellement de chance que vous allez jouer à l’AccorHotels Arena l’année prochaine ! Comment on appréhende un show comme celui-là ?

B.P. : On est en train de réfléchir à ça en ce moment. La tournée va commencer en mai donc on travaille en partenariat avec des mecs dont c’est le métier et c’est hyper intéressant, il y a une partie créative vraiment passionnante. Pour ce qui est du concert à Bercy, ce sera forcément spécial. On ne sait pas encore si ce sera une évolution de ce qu’on aura mis en place pour la tournée ou si ce sera un truc vraiment spécifique. Mais ce sera particulier, déjà parce qu’on ne l’a jamais fait, et aussi parce que c’est très grand ! On a fait un petit teaser récemment pour annoncer cette date à l’AccorHotels Arena et on est allés dans la salle vide, c’était carrément impressionnant ! Mais je suis assez confiant, on va travailler dur pour faire un show à la hauteur de la taille de la salle.

VR : Je me permets de te poser la question parce que je sais que vous avez écrit une chanson pour Johnny Hallyday il y a quelques années [Ma Religion Dans Son Regard, ndlr]. Est-ce que tu as envie de dire quelque chose à son sujet ?

B.P. : On l’a rencontré une fois. On lui avait écrit ce morceau et il avait voulu nous rencontrer. Je pensais que je n’allais pas être trop impressionné, je suis arrivé assez détendu. Il tournait le film Jean-Philippe à ce moment-là donc c’était sur le tournage, il nous attendait dans sa loge. Je te jure que putain, il se passait un truc quand il était dans la pièce. Il avait une présence de fou, un charisme, il était assez grand avec ce regard glaçant. J’avais la sensation d’être tout petit. Et puis ensuite il a été très cool, on est allés dîner dans un resto et on s’est beaucoup trop marrés. Il était vraiment très drôle, très fun, on avait pas mal picolé et on a rigolé toute la soirée. C’est vraiment un super souvenir !

On arrive à la fin de l’interview mais aussi à la fin de l’année. Quels ont été tes coups de cœur musicaux en 2017 ?

B.P. : J’ai bien kiffé le dernier Orelsan, comme beaucoup de gens je crois ! Et puis aussi le petit dont tout le monde parle en ce moment, Eddy de Pretto. J’ai pris une grande claque, il est à fleur de peau, il propose quelque chose d’hyper intéressant. Et enfin il y a aussi l’album de G-Easy qui sort vendredi prochain. Le mec est une sorte d’Elvis du rap, je suis ultra fan !

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