Dire que Kyo célèbre les 20 ans de son premier album en fanfare serait un euphémisme. La formation qui a clairement marqué le paysage musical français est, depuis quelques mois, en tournée. Après avoir sillonné la France cet été pour mieux enflammer les festivals, après une première date mémorable au Zénith de Paris en décembre dernier, Ben Poher et sa bande se sont offerts un tout nouveau concert à la Villette. Au programme, un public survolté et surtout, des invités iconiques.
Certains se sont levés à 5h du matin pour être sûr d’obtenir une (bonne) place dans la fosse tandis que d’autres ont préféré prendre leur temps avant de repartir tout droit en 2003. Bière dans une main et cornet de frites dans l’autre, le public de Kyo patiente sagement après une première partie assurée par Alice et Moi. Si Kyo a accompagné toute une génération force est de constater qu’avec les années, la musique du groupe a su s’imposer et ce, auprès de toutes les générations. Il y a des fans trentenaires qui sont venus entre potes pour mieux hurler Le Chemin, des plus jeunes qui, à même pas quinze ans, connaissant déjà toutes les paroles du premier album. En tout cas, tous sont venu pour enflammer un Zénith déjà bouillant lorsque le groupe entre en scène.
« Est-ce qu’il ya des gens qui s’identifient à nos morceaux ? » – Ben Poher
Pour mieux mettre à l’honneur cet album emblématique d’une génération, le groupe déroule presque religieusement sa tracklist – et c’est tant mieux. Se suivent donc Le Chemin (dont chaque parole est scandée par le public), Je Cours ou encore le cultissime Dernière Danse. Le premier opus défile vite (si vite que l’on ne réalise pas vraiment ce qui se joue) et, en moins de temps qu’il faut pour le dire, Kyo chante déjà Je Saigne Encore – après avoir annoncé que l’on « chanterait encore quelques chansons tristes ». Et justement, c’est tout la force de Kyo : mettre des mots sur les maux de toute une génération. Lorsqu’il demandera si, dans la salle, certains s’identifient à la musique du groupe, Ben Poher répondra -non sans humour- « vous avez des vies de merde !« . On ne va pas se mentir, tout n’est pas toujours rose mais c’est toute la beauté de la chose, finalement – avoir la bande-son qui va avec.
Évidemment, Kyo ne fera pas l’impasse sur ses classiques : après une courte pause, le groupe enchaîne avec Le Graal, Contact ou encore Mon Epoque… avant de faire monter quelques invités (surprenant) : est-ce que Sita est montée sur scène pour mieux interpréter une version Acoustique du Chemin ? Evidemment que oui. Est-ce que le public était en feu ? Affirmatif. Aussi, Nuit Incolore viendra interpréter Je Cours – morceau chargé de promouvoir la nouvelle édition de l’opus.
La bonne nouvelle pour les parisiens (déjà) nostalgiques, c’est que Kyo n’a pas fini de célébrer cet album : Le 7 juin 2025, toute la bande fera escale à l’Accor Arena pour un concert qui, déjà, s’annonce iconique.