En janvier 2024, au moment de parler de son nouvel album à venir, Dua Lipa avait abordé la question fatidique des influences musicales. Et après la disco, l’artiste de 28 ans avait en tête une tout autre idée : faire un disque influencé, en partie, par la Britpop, un mouvement musical britannique des années 90’s où l’on peut croiser Oasis, Blur, Primal Scream, Pulp, Supergrass ou encore Suede. Cet album serait donc « un hommage influencé par la pop psychédélique et la culture rave britannique ». En interview, Dua Lipa avait aussi mentionné le morceau I’m Free de Liam Gallagher (2022) comme une inspiration de taille.
Bref, voici pour les annonces. Mais maintenant que l’album est sorti, ces influences sont-elles réellement audibles ?
Il se peut qu’un artiste soit influencé par un genre sans que ce dernier ne s’impose frontalement sur les nouvelles compositions. C’est le cas sur Radical Optimism, qui, comme l’explique The Guardian, « sonne exactement comme un disque de Dua Lipa », et où on entend très peu de références aux groupes Britpop cités comme influence.
« Si vous cherchiez désespérément des références au passé de la pop, n’allez pas chercher dans vos CD de Screamadelica (Primal Scream) et de Blue Lines (Massive Attack), mais allez plutôt jeter un œil dans l’œuvre d’Abba qui hante les mélodies de These Walls et Falling Forever, ainsi que la mélodie de piano de Dancing Queen que l’on retrouve sur Training Season », écrit le journal britannique.
Pour Le Monde, « c’est surtout la production qui accapare l’attention, face au manque général d’inspiration. A quelques exceptions près : These Walls peut séduire pour sa slide guitar, sa mélodie et ses chœurs, comme Illusion avec son refrain aguicheur comme savaient l’être ceux de Madonna ou de Kylie Minogue au début des années 2000. Mais entre l’eurodisco façonné par Giorgio Moroder et l’accompagnement pour cours d’aérobic, la frontière est souvent ténue, ce qu’atteste Falling Forever. Et les tentatives de s’en distraire, par une boucle de guitare acoustique (French Exit) ou une espagnolade téléphonée dès son titre (Maria), ne convainquent guère. ».
Quant au magazine Numero, la déception est aussi présente : « Il faudra également se lever tôt pour trouver les références citées par la chanteuse (Primal Scream, Massive Attack, Oasis, Gorillaz, Blur, Moby) dans les titres électro-pop assez classiques de Radical Optimism. On note plutôt des notes de funk et de flamenco ainsi que des sonorités rappelant pêle-mêle les groupes de filles anglais des années 2000, Moloko (Maria) et l’Eurovision (Falling Forever). »
Bon, vous l’avez compris : les influences citées par Dua Lipa (britpop, trip-hop, culture rave, etc.) ne transparaissent pas forcément dans Radical Optimism. Cela ne veut pas dire que le disque n’est pas à la hauteur (les singles sont tous ultra efficaces, Watcha Doing et These Walls sont de bons murs porteurs), mais que l’effet attendu pour ceux qui ont connu et qui aiment la Britpop n’est pas là.
Peut-être que la prochaine fois, Dua Lipa pourrait initier une collaboration avec Liam Gallagher, Damon Albarn ou The Verve pour mettre un vrai tampon Britpop sur son album ?