S’il y a une chose que l’on peut dire d’emblée après avoir écouté Honeymoon, c’est que le cinquième album de Lana Del Rey porte bien son titre. Langoureux et onirique, on imagine sans mal le découvrir dans les bras de sa moitié au coin d’un feu dans un chalet retiré. Lana Del Rey a laissé tombé les accents folks d’Ultraviolence pour revenir à la pop douce de Born To Die. Et ça lui réussit plutôt bien, annoncé par un long teaser dévoilé en début de semaine Honeymoon comporte quelques pépites qui devrait faire mouche. Découvrez la critique du dernier album de Lana Del Rey.
La première des quatorze pistes qui composent Honeymoon est la chanson qui a donné son titre à l’album. Lana Del Rey donne le ton de cette lune de miel avec un morceau puissant musicalement épuré mais vocalement efficace. Cet Honeymoon efface à lui seul les critiques virulentes sur la justesse de sa voix qu’avaient essuyés la chanteuse à l’époque de Video Games. La deuxième chanson Music To Watch Boys To est plus cadencée tandis que Terrence Loves You qui la suit s’apparente plus à Honeymoon. Le single est déjà sorti et la familiarité du morceau permet d’ apprécier d’autant plus le côté envoûtant. La guitare sèche prédomine et donne au morceau un côté suranné qui n’est pas pour déplaire.
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God Knows I tried est sans doute avec Art Deco les deux chansons les moins réussies de l’album. Sans véritables identités musicales, les deux morceaux n’attirent pas réellement l’attention et se noie dans le flot des douze autres compositions. Aux antipodes, High By The Beach et Salvatore sont deux hit en puissance. Le premier est sorti il y a quelques semaines et s’est fait remarqué grâce à l’allitération entêtante de son refrain. Le second Salvatore dévoilé, il y a quelques jours sur une radio anglaise avait attiré l’attention par sa mélodie lancinante et efficace et son refrain en italien qui reste longtemps (très longtemps) dans la tête. Aussi ne soyez pas étonnés de vous retrouver à entonner des « Salvatore » plusieurs heures après avoir écouté la chanson !
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Freak est la chanson la plus moderne de Honeymoon. Ses accents électro et plus rythmés que ses comparses en font le morceau le plus dynamique de l’album et sans doute le plus lumineux. Le petit interlude Burnt Norton parlé est la plus étrange des créations de Lana Del Rey et n’apporte qu’un intérêt moindre à l’ensemble. Religion reste dans la ligne musicale de Salvatore en nous accueillant par des notes de guitare sèche tandis que The Blackest Day, la chanson qui la suit, s’appuie sur des sonorités plus électroniques. Cette dichotomie musicale (ancienne/moderne) est définitivement l’une des plus grandes qualités de Honeymoon. Une différence que l’on retrouve également entre 24 et Swan Song, la première se permettant même de lorgner vers des sons hispaniques.
Enfin le cinquième album de Lana Del Rey se termine en apothéose avec la reprise extrêmement travaillée de Don’t Let Me Be Misunterstood de Santa Esmeralda. Une version plus lente avec une ligne musicale réalisée à l’orgue et au violoncelle qui clôture à la perfection ce joli travail. Le seul bémol de Honeymoon est de manquer d’aspérités. Si les sonorités plus anciennes côtoient avec harmonie les sons plus modernes, l’ensemble aurait gagné à un peu plus de diversité…