Linkin Park, le groupe de toute une génération

Jeudi soir, le monde de la musique a été ébranlé : Chester Bennington s’est donné la mort. Avec lui, c’est toute notre adolescence qui s’est envolée. Parce que Linkin Park, c’était le groupe de toute une génération. 

Vendredi matin, le monde entier ne parlait que de ça. Impossible de faire un pas sans entendre son nom, impossible de ne pas croiser quelqu’un qui nous dise « j’écoute Linkin Park depuis hier, je ne réalise pas ». Parce que non, on ne réalise pas. Pendant près de 20 ans, Chester Bennington a été la voix de Linkin Park, il a été celui qui mettait des mots sur nos maux d’ados. Chester, on avait l’impression qu’il comprenait et qu’il criait au monde ce que nous, on ne pouvait pas dire. Et rien que pour ça, il s’est automatiquement placé en héros d’une génération – et non, on n’exagère pas.

Hybrid Theory, c’est probablement l’album qui nous aura le plus marqués. En même temps, pour n’importe quel fan de la formation, c’est un disque à placer au sommet de la pile. Hybrid Theory, c’est l’album qui a un peu révolutionné le nu metal, qui le rendait peut-être un peu plus accessible. Mieux, il l’a démocratisé. On a commencé par celui-ci et peu à peu, on a exploré, on a écouté des artistes ou des albums que l’on n’aurait jamais imaginé avoir entre les mains. Crawling, One Step Closer ou Papercut, ce sont des morceaux qu’on écoutait tellement fort qu’on s’en déchirait les tympans.

En partant, Chester Bennington a emmené avec lui nos premiers souvenirs de concerts et tous ces moments passés à crier pour se défouler. Evidemment, on n’avait pas sa voix. Evidemment, il couvrait la nôtre. Mais ça faisait tellement de bien d’hurler et de sortir vidé de ses concerts, comme si on avait fait ce que l’on avait à faire. A l’époque, les « kids » (comme diraient nos voisins américains) avaient besoin d’un exutoire, ils avaient besoin de savoir que quelqu’un, quelque part, comprenait. Et par chance, il y avait Linkin Park.

Mais le plus beau là-dedans, c’est que même si on a troqué nos converses et nos Docs Martens pour des chaussures de ville, même si on a enlevé le khôl bien trop noir sous nos yeux, une partie de nous restera toujours cet ado là, celui qui s’est construit avec Linkin Park. Même si les premiers albums ont marqué nos jeunes années, on les a suivis de loin en vieillissant. Mais c’était toujours le même sentiment en concert. Il y a eu Bercy en 2014, il y a eu le Download Festival il y a un mois à peine. Sur le dernier album, One More Light, Chester chantait « Who cares if one more light goes out? » (« on se fiche qu’une lumière de plus s’en aille »). Eh bien nous, on ne s’en fichait pas. Nous (et par « nous » nous entendons les fans, les médias, les artistes et tous ceux qui, un jour, ont écouté Linkin Park), on ne l’oubliera pas. On n’aura pas réussi à sauver Chester Bennington mais Chester, lui, il en aura sauvé plus d’un.

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