Devant l’accueil plus qu’enthousiaste d’un public particulièrement éclectique, Loïc Nottet donnait hier soir sa toute première représentation parisienne dans une salle archi sold-out. Il faut dire que depuis sa victoire à l’émission Danse avec les Stars, le chanteur originaire de Charleroi occupe une place de choix dans le cœur du public français. « Selfocracy », véritable concept-album composé d’hymnes électro-pop et de musiques cinématographiques, s’est hissé à la 4ème place des charts en France tandis que le single « Million Eyes » a récemment été certifié Disque d’Or. A tout juste 21 ans, Loïc Nottet a déjà tout d’un artiste complet et un univers singulier bien défini. Rien de surprenant donc au fait qu’il ait participé de près à la conception intégrale de son spectacle, des effets visuels aux chorégraphies en passant par sa tenue de scène. Les lumières s’éteignent sur les coups de 20h30 lorsque la voix captivante du morceau éponyme vient faire état de ce culte de l’apparence qui pousse les individus à ne vivre que pour leur image.
Le show débute par une vidéo projetée en fond sur un écran géant. On y aperçoit le reflet de Loïc, prisonnier de son image démultipliée par les dizaines de miroirs qui l’entourent. Les miroirs et le reflet qu’ils renvoient, thèmes phares de « Selfocracy », sont justement exploités tout au long du spectacle de manière subtile et bien pensée. Sur scène, deux musiciens et deux danseurs évoluent autour du chanteur tels ses doubles démoniaques. Sa voix cristalline, longtemps objet de nombreuses critiques, est aujourd’hui son atout le plus précieux. Chaque note sonne comme un cri du cœur. Lorsqu’il chante, Loïc Nottet pose ses tripes sur la table, il raconte des histoires tant avec sa musique qu’avec son corps. Parce que bien sûr, la danse se retrouve au cœur du spectacle. En véritable performeur, le Petit Prince de Danse avec les Stars mêle prouesses vocales et chorégraphies contemporaines avec un naturel déconcertant et enchaîne les pirouettes à en faire pâlir Billy Elliott de jalousie. A tel point qu’il paraitrait presque frustré dans l’espace restreint que lui offre la petite scène du Trianon.
Porté par des projections vidéo du plus bel effet, l’album est interprété dans son intégralité, en suivant la tracklist. Une trame logique puisque le disque est conçu comme un conte musical. Tantôt agile et possédé sur « Poison » et « Hungry Heart », tantôt grave et bouleversant sur « Whisperers » et « Wolves », Loïc Nottet se révèle littéralement. Cette grosse production n’empêche pas le chanteur de rester proche de son auditoire. Avec une candeur rafraichissante aujourd’hui bien trop rare, il discute et plaisante avec le public comme s’il le recevait dans son salon. Des breaks qui peuvent parfois sembler un peu trop longs, mais permettent à l’artiste de reprendre son souffle entre deux prestations particulièrement physiques. Spontané et charismatique, Loïc Nottet éblouit par sa technique vocale et sa grâce naturelle. Il quittera d’ailleurs la scène sous une standing ovation après avoir offert un dernier rappel sur « Rhythm Inside », titre qui l’avait révélé lors de sa participation à l’Eurovision 2015. Alors que sa première tournée débute à peine, l’artiste présente un show déjà presque parfaitement rodé, entre musique, danse et arts visuels. C’est dire le potentiel du garçon… Le Selfocracy Tour se poursuivra d’ailleurs jusqu’à la fin de l’année puisqu’après la salle Pleyel le 26 mai prochain, de nouvelles dates ont été ajoutées à sa tournée française. Une chose est sûre, le petit Loïc est destiné à de bien grandes choses…