Madeon : « Je rêve d’une collaboration avec Paul McCartney » (Interview)

À l’occasion de sa venue aux Vieilles Charrues 2015, Madeon s’est confié au micro de Europe 2 sur son live, son album, ses expériences et ses rêves. Découvrez son interview sans plus attendre !

Madeon, alias Hugo Leclercq s’est produit sur la scène du Graal, hier soir, lors de la troisième journée des Vieilles Charrues 2015, aux côtés de Calogero ou encore George Ezra. Quelques heures avant son live, Hugo nous a fait le plaisir de (re)passer au micro de Europe 2. Le jeune Nantais de 21 ans dont le premier album Adventure est sorti en mars dernier, nous a parlé des Vieilles Charrues bien sûr, de la préparation de son show, de l’identité visuelle de son album, de ses expériences et de ses rêves aussi. Car oui, Madeon a encore des rêves malgré sa carrière déjà impressionnante. Découvrez notre entretien avec le jeune prodige !

Es-tu déjà venu au festival comme spectateur ?

Non je ne suis jamais venu au festival, j’en ai entendu beaucoup de bien, ça fait très longtemps que j’vais envie de jouer ici. Ce n’est pas très loin de là où j’habite, je suis parti de la maison il y a quelques heures, c’est émouvant et familiale

Tu es nantais et il y a beaucoup d’artistes des Vieilles Charrues cette année, qui viennent de là-bas aussi que penses-tu de la scène nantaise actuelle dont tu fais partie ?

C’est vrai qu’il y a un truc assez magique, il y a beaucoup de groupes comme C2C qui viennent de Nantes mais qui fait de la musique depuis longtemps, qui a vraiment exploser plus récemment.

Comment prépares-tu le set de ce soir ?

Depuis quelques mois j’ai arrêté les dj sets, et j’ai vraiment voulu faire un live électro autour de mon album. Je veux vraiment que ma musique soit un show de Madeon. Ça a été beaucoup de travail de préparation, et je suis très content de revenir en France et de présenter dans tous les festivals qui me tiennent à cœur. J’ai commencé à le tourner aux Etats-Unis ce show, ça va être fidèle à ma musique.

Peux-tu nous décrire la scénographie ?

Moi j’ai construit l’album autour d’un symbole qui est ce diamant avec ces deux chevrons, qu’on retrouve sur la pochette, dans les clips, un peu partout. La scénographie est construite autour de ce symbole là aussi et est fait d’écran LED géant. Je suis entouré de mes machines, de mes launch pad, d’un clavier, d’un micro et je joue ma musique.

Comment tu prépares cette mise en scène ?

Ça a pris beaucoup de temps car je voulais quelque chose de live et flexible, qui me permettent de changer les choses et d’avoir un show lumière et vidéo qui suit et qui me suit dans mes impros aussi. Ça a été beaucoup de défis techniques, c’était assez compliqué. On a passé beaucoup de temps à la maison et à Londres à répéter, donc là maintenant c’est un show qui a mûri.

Tu es beaucoup aidé ?

Ce qui m’amuse le plus c’est de découvrir des choses à faire donc j’essaie d’intégrer toutes mes passions et mes centres d’intérêts dans le projet. Par exemple, j’aime bien faire du graphisme donc je réalise toutes mes pochettes d’albums, de singles, tous les visuels et aussi une partie du visuel du show en 3D. C’est quelque chose qui m’amuse, pour moi c’était aussi l’occasion de découvrir comment programmer un show vidéo, comment on peut faire les choses à la fois artistiquement et techniquement. Du coup j’aime faire beaucoup de choses moi-même simplement car j’aime découvrir des choses.

Comment t’es venu l’idée de ce diamant dont tu parlais ?

Je l’ai trouvé un peu progressivement. Il y a quelques années, je tournais avec simplement un écran carré qui donnait un losange, et puis j’ai dessiné des choses et des idées et je suis tombé sur ce symbole qui me semblait assez puissant, assez mystérieux, j’ai eu l’impression pouvoir lui conférer du sens en fait. À travers les clips, j’essaie de lui donner une sorte de connotation, d’impact dans l’univers de Madeon. J’ai envie que les gens qui sont intéressés par ma musique, par les clips et tout ce qu’il y a autour, retrouvent ce symbole et que ce soit puissant. Je veux qu’il y ait un univers cohérent.

Et qu’est-ce qu’il t’évoque ce logo ?

Il s’évoque le temps, la chronologie, l’unidirectionnalité du temps… Je ne sais pas pourquoi, il y a des formes comme ça qui me touchent et cette image me touche.

Ton image est-elle importante ?

Oui c’est sûr, ça vient après la musique. Je suis très inspiré par les visuels pour créer la musique, je collectionne des photos et des peintures que je retrouve sur internet et c’est ça qui m’inspire. Il me semble naturel de les mettre en image après coup.

En ce moment tu enchaînes les festivals, tu as aussi beaucoup tourné aux Etats-Unis… Tu as fait des centaines de dates américaines, qu’en as-tu retiré comme expérience ?

J’ai eu beaucoup de chances de tourner aux Etats-Unis très tôt et j’ai été moins présent en France, j’attendais que mon album sorte pour avoir quelque chose de plus mûr, donc je suis très content de revenir en France, de faire tous ces festivals cette année, c’est vraiment magique mais j’ai beaucoup d’attachements aux Etats-Unis où j’ai beaucoup joué. Je me sens très bien accueilli là-bas aussi.

Un moment marquant aux Etats-Unis ?

Oui, j’ai eu la chance de jouer à Coachella deux fois, qui est un festival magnifique. J’ai également joué au New York Stock Exchange à Wall Street, qui n’est pas du tout une salle de concert, qu’on a transformé en salle de concert. C’était assez expérimental et drôle. L’occasion de dire que la musique, ça peut se faire partout.

Tes collaborations font rêver…

J’ai travaillé pour d’autres sur leur album, comme le dernier album de Lady Gaga, Coldplay, Two Door Cinema Club aussi, et c’est extrêmement intéressant car il faut que je m’efface, que je comprenne ce que eux veulent faire, comment je peux les aider à faire la musique qu’ils veulent. Je suis un outil d’une certaine manière. Et pour mon album, j’ai eu Passion Pit, Dan Smith, Mark Foster… Pleins d’artistes que j’aime beaucoup, et là c’est un processus différent : me retrouver en studio, d’expliquer ce que j’avais envie de faire et le faire ensemble physiquement, humainement autour d’instruments, et pas simplement s’envoyer des e-mails.

De quoi rêves-tu encore ?

Mon rêve ultime c’est Paul McCartney, je suis un énorme fan des Beatles. Je suis allé le voir en concert récemment et j’en suis encore ému. Il y a toujours des choses inaccessibles, et celle-ci en fait partie.

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