Le 17 juin 2024, Sabrina Carpenter a pris la parole. Ce n’était pas pour annoncer un nouveau single, une tournée, un album ou pour revenir sur le succès de ton tube planétaire Espresso. Non, la chanteuse de 25 ans a dévoilé à Rolling Stone qu’elle avait collaboré avec le producteur Jack Antonoff sur son prochain disque Short N’ Sweet prévu pour le mois d’août. Et elle en a profité pour prendre sa défense, en disant :
« Je pense qu’il est l’une des personnes les plus talentueuses que j’aie jamais rencontrées. Lorsqu’il est dans une pièce, il est capable de toucher littéralement tous les instruments de la pièce et de leur donner un son magique. »
Okay, c’est sympa, mais pourquoi Sabrina Carpenter lui fait-elle des compliments ? Car depuis plusieurs années maintenant, des journalistes comme plusieurs fans de Taylor Swift l’ont pris en grippe, accusant le producteur d’avoir un style fade, trop reconnaissable et peu innovant.
Jack Antonoff rencontre Taylor Swift en 2012 au MTV European Music Awards qui ont lieu en novembre. Dès l’année suivante, il commence sa collaboration avec la star américaine et devient son compagnon musical principal en co-écrivant plusieurs titres avec Tay Tay. En résumé, Jack est présent depuis l’album 1989 sorti en 2014, soit dix ans maintenant. Et son style de production a vite fini par agacer. Comme le rappelle Slate, en 2022, après la sortie de Midnight, la journaliste culturelle Jill Krajewski a publié sur Twitter : Jack Antonoff ternit les contours de chaque pop star qu’il produit, il doit être arrêté ». Une autre journaliste, Nina Corcoran, emboîte le pas en écrivant : « S’il vous plaît, si vous êtes un artiste, je vous supplie d’engager quelqu’un d’autre que Jack Antonoff pour produire votre album ».
Enfin, une vidéo virale d’un Néo-Zélandais, Caleb Gamman, a enfoncé le clou. Dans celle-ci, on peut voir Caleb tenter de deviner quelles chansons ont été produites ou non par Jack sur l’album Midnight le plus rapidement possible. Une manière de montrer que sa patte est malheureusement trop reconnaissable.
Dans un article pour Vice, Caleb Gamman décrit les éléments distinctifs de la production de l’Américain : clarté vocale ; utilisation des mêmes samples de batteries ; une basse électrique douce, etc. Le Néo-Zélandais aborde même des points plus techniques comme des oscillateurs désaccordés, l’utilisation d’un vocoder ou encore une séparation stéréo dans le mix final. Caleb s’est rendu compte des tics musicaux de Jack en écoutant aussi les autres albums produits par l’Américain, pour Lana Del Rey, Lorde, Carly Rae Jepsen, St. Vincent ou encore Kevin Abstract. Un article publié dans The Drift Magazine abonde en ce sens : « Il y a quelque chose dans la production d’Antonoff qui est à la fois instantanément identifiable et impersonnel ». Depuis ses débuts, l’Américain a produit plus de 300 morceaux.
Côté Swifties, Jack Antonoff ne fait pas non plus l’unanimité. Les commentaires sont souvent les mêmes : ils ne veulent pas que le producteur touche aux ré-enregistrements des albums de Taylor, que sa production peut ruiner un disque ou qu’il tourne en rond musicalement depuis Reputation en utilisant les mêmes méthodes pour chaque nouvel album. Et pas seulement sur les disques de Taylor Swift d’ailleurs, mais aussi sur ceux de Lorde ou de Lana Del Rey par exemple. En résumé, au bout de dix ans de collaboration, les Swifties ont envie de nouveautés et semblent être lassés du style de Jack Antonoff.
Les critiques n’ont pas disparu quand Taylor Swift a sorti son onzième album The Tortured Poets Department sur lequel Antonoff a été impliqué. Sur Twitter, un internaute écrit :« En écoutant l’album, je comprends et partage soudain toutes les critiques que j’ai entendues ces dernières années à l’encontre de Jack Antonoff ».
En fait plus le temps passe et plus les fans sont nombreux à haïr le plus proche collaborateur Taylor Swift. Après une décennie musicale ensemble, il est peut-être temps de mettre fin à cette collaboration. À priori, les Swifties ne devraient pas trop le regretter.