Le dernier clip de Maroon 5, Animals a defrayé la chronique. Accusée de promouvoir les violences envers les femmes, la vidéo du groupe d'Adam Levine est-elle si choquante ? europe2.fr décrypte l'objet du scandale
Maroon 5 aime choquer son public mais il ne s’attendait peut-être pas à ce que son clip Animals déclenche une telle polémique. La vidéo, réalisée par Samuel Bayer, met en scène Adam Levine, employé d’une boucherie. Attiré par l’une des clientes, interprétée par Behati Prinsloo, mannequin et épouse du chanteur, il décide de la suivre partout. Il finit par la retrouver dans une boite de nuit et tente de la draguer. Pendant sa « filature », plusieurs images montrent le chanteur dans une salle réfrigérée remplie de carcasses de viande. Alors que le stalker essuie un rejet de la part de la jeune femme, il s’imagine faire l’amour avec elle dans un grand bain de sang. Si l’on se réfère aux paroles de Animals, la chanson parle d’un homme qui laisse libre court à ses instincts bestiaux et redevient l’animal qui est en lui. Il est le prédateur, elle aime être sa proie et les deux aiment faire l’amour comme des bêtes. De là à parler de prédateur sexuel, il n’y a qu’un pas que Maroon 5 n’a pas hésité à franchir avec son clip.
L’idée du morceau n’est pourtant pas de rendre sympathique et normal le viol ou le harcèlement mais d’expliquer à quel point l’attraction sexuelle peut faire de nous des animaux. Là où la vidéo est maladroite c’est dans sa mise en scène très racoleuse qui peut paraître plutôt déplacée pour un tel sujet. Le propos du morceau est déjà suffisamment violent et il n’était nullement nécessaire de rajouter des carcasses d’animaux et des hectolitres de sang sur des corps nus. Le montage très pop du titre prolonge également le sentiment de malaise. Cette mise en scène a profondément choqué la RAINN (Rape, Abuse, Incest, National Network) qui a déclaré que « la banalisation de crimes comme le harcèlement ne devrait pas avoir sa place dans l’industrie du divertissement ». Quant au National Sexual Violence Center, il estime que la vidéo dépeint le leader de Maroon 5 traitant sa femme « comme un morceau de viande », d’après des propos accordés à TMZ. Comme quoi même quand on s’appelle Adam Levine, jouer avec sa femme dans un clip sensuel et bestial n’est pas forcément une bonne idée.
A trop vouloir faire le buzz, Maroon 5 est peut être allé trop loin dans ses idées comme l’explique un journaliste du Guardian » Je suis sûr qu’Adam Levine et sa bande pensent qu’ils ont fait quelque chose d’audacieux mais il n y a rien d’alternatif dans le fait de montrer des femmes, harcelées, suivies, pourchassées et violées parce que cela arrive tous les jours ! « . Le sens original de la chanson est donc totalement détourné par des mauvais choix pour un clip qui fait désormais presque office de plaidoyer pour la cause des délinquants sexuels. Au vu de la vidéo, d’après le journal anglais The Independent « Le message de la chanson paraît clair : les prédateurs sexuels ont une luxure naturelle, animale qu’ils ne sont biologiquement pas capables de contrôler » rapporte le périodique. Sur Twitter, les réactions sont plus virulentes, accusant Maroon 5 de banaliser et sexualiser la violence envers les femmes au nom de l’argent. Si le groupe n’a pas encore réagi à la polémique, espérons que cette polémique les fasse réfléchir à deux fois avant de tourner leurs prochains clips.