Maroon 5 :  Red Pill Blues, un sixième album qui réserve quelques surprises (critique) 

Maroon 5 dévoile Red Pill Blues, un sixième album disparate mais néanmoins réussi et avec lequel le groupe d’Adam Levine parvient encore à nous surprendre. 

Maroon 5 dévoile ce vendredi 3 novembre, Red Pill Blues. Un sixième album dont on avait un peu de mal à comprendre à quoi il ressemblerait tant les extraits dévoilés semblaient disparates. Le groupe a touché un peu à tout au cours de ses 15 ans d’activité discographique, passant du soft rock folk au R&B et à l’EDM. Soit autant d’explorations permettant d’en faire de dignes représentants de la pop générique actuelle. Ce qui est certain c’est que les débuts de Song of Jane sont loin derrière eux, leur nouvel album continuant à creuser le sillon d’une électro pop aux accents R&B. Après les petites déceptions Don’t Wanna Know et Cold, c’est finalement What Lovers Do feat SZA qui a été choisi comme lead single, donnant le ton.

C’est la première fois que le groupe invite autant d’artistes sur un de leurs albums ( SZA, Kendrick Lamar, ASAP Rocky, Future, Julia Michaels et LunchMoney Lewis). Un phénomène qui a toujours existé dans le hip hop et le R&B et qui se fait de plus en plus courant dans la pop. D’après les membres du groupe c’est parce qu’ils en sont justement à leur sixième opus qu’ils ne se sentent plus obligés de faire un album qui serait 100% « du Maroon 5 ». Quitte à perdre leur identité ? Les fans peuvent se rassurer le groupe ne s’est pas renié mais les featurings ne font pas forcément les meilleures chansons et même si on adore Julia Michaels ( par ailleurs programmée en première partie sur la tournée américaine du groupe), la catchy Help Me Out n’est pas la chanson la plus intéressante de l’album pas plus que Don’t wanna Know malgré la présence de Kendrick Lamar, rappeur le plus coté du moment.

C’est une autre chanson co-écrite par Julia Michaels, ainsi que co-produite et co-crite par le jeune Charlie Puth, qui retient l’attention. La très sensuelle Lips On You, dont certaines intonations évoquent le sommet du genre, Wicked Games de Chris Isaak, permet de rappeler qu’Adam Levine est doté de l’une des plus belle voix masculines de la pop américaine actuelle. Autre morceau à susciter l’enchantement, Bet My Heart, une chanson d’amour (comme la majorité des chansons de l’album) qui, sous ses nappes électro lancinantes, cache une ligne acoustique qui rappelle d’où vient Maroon 5. Pour ceux qui voudrait d’ailleurs absolument retrouver les auteurs de She Will Be Loved et This Love, c’est du côté de Denim Jacket qu’il faudra lorgner.

Les quelques véritables surprises de l’album se situent du côté de morceaux aux teintes psyché comme sur les titres Plastic Rose, dont le potentiel tubesque nous semble plus évident qu’un Don’t Wanna Know, et sur Closure où le groupe s’offre huit minutes de divagations à la guitare et à l’orgue sans aucune paroles. Autant de preuves que Maroon 5 ose encore tester des choses, et s’amuser avec les sonorités. Ce sera peut être plus compliqué pour eux de repartir à la conquête des charts avec ces chansons là mais cela confirme que Red Pill Blues est bien plus intéressant que ce qu’il peut laisser paraître après une première écoute.

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