Quand la rumeur d’un concert de Muse à la Tour Eiffel s’est répandue, c’est l’internet tout entier qui en a été retourné. Twitter a littéralement crashé, les évènements Facebook comptait plus de 70 000 intéressés et pour finir, nombreux étaient ceux qui étaient prêts à affronter la foule en délire d’une fan zone pour aller applaudir Matt Bellamy et sa bande. Hier, 28 juin 2016, ils était des milliers amassés au Champ de Mars pour vivre ce concert exceptionnel, concert qui, probablement, restera gravé. Pourquoi ? Parce que quoiqu’on ait pu voir, quoiqu’on ait pu apercevoir ou entendre de loin, Muse à la Tour Eiffel, c’était quelque chose à faire dans sa vie.
X Ambassadors s’est chargé d’ouvrir le bal, une bonne façon de réveiller le public probablement endormi sur la pelouse (un show pareil, aussi conséquent, ça demande d’avoir une longueur d’avance). Vers 22h, Muse arrive sous les acclamations du public et commence le show tant attendu. Côté setlist, ils mettent Drones à l’honneur dès l’ouverture et il n’y a rien de surprenant à ça. Psycho est de loin l’un des meilleurs titres pour mettre une foule dans l’ambiance – c’est assez percutant et énergique pour donner le ton de la soirée. Après avoir investi pas moins de six fois l’AccorHotels Arena, on aurait presque l’impression qu’en France, ils jouent à domicile. On reconnaît aussi des morceaux plus anciens, prisés par les fans de la première heure, comme Plug In Baby ou encore Map of The Problematic, datant de 2006. Qu’on se le dise, pour jouer à la tour Eiffel et faire ressentir quelque chose à ceux qui ne voient le concert que sur écrans géants, ils faut en avoir dans les amplis. De notre point de vue, même si quelques artistes l’ont fait avant eux, Muse était en tête de liste pour donner un live aussi conséquent. Matt Bellamy l’a dit lui-même avant son live a Glastonbury ; Muse est l’un des seuls groupes de rock au véritable sens du terme encore présents sur la scène musicale. Et c’est vrai. Le show est énergique, millimétré et rock ‘n’ roll – tout ce que l’on attendait d’eux.
Alors bien sûr, la scénographie a dû être adaptée au lieu. Si vous êtes venus dans l’espoir de voir les effets spéciaux mis en place sur la tournée, mieux valait rester chez vous parce qu’inévitablement, vous auriez été déçus. Comme à Glastonbury, il a fallu faire quelques adaptations, quelques concessions, mais là encore, on n’est pas surpris – on s’en doutait. Ceux qui ont la chance de les voir cet hiver auront forcément noté des différences mais, cela compte t-il vraiment ? Dans la mesure où Muse enchaîne tous ses plus grands tubes, on n’a même pas le temps d’y faire attention. Venus défendre Drones en priorité, ils jouent des morceaux issus de l’opus comme The Handler, Dead Inside ou ence The Globalist avant de taper dans le dur et de tout miser sur des classiques. Supermassive Black Hole, Hysteria, Time is Running Out ou encore Starlight. Pas de scène à 360° mais notons tout de même que les écrans géants ont clairement contribué aux effets et a donné une certaine dimension au concert. Tour Eiffel ou pas, Muse fait dans le show. Ca a toujours été le cas et après ça, quelque chose nous dit que ça le sera toujours.
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— Laurent (@laurentpat) 28 juin 2016
Dans la foule, on se déchaîne, on hurle, on chante, on se libère et on crie quand le frontman fait la conversation entre deux titres. Sachez le, Muse « vous aime ». Certains ont pu penser que c’était peut-être un peu expéditif mais de notre point de vue, ce n’était pas gênant. Muse est venu, ils ont vu et ils ont vaincu – Paris était à leurs pieds et ça, le rappel le prouve. Mercy (dont nous avions un aperçu live grâce à Glastonbury) ou encore Uprising suffisent à achever les quelques milliers de personnes présentes (nous n’avons pas compté, trop peur d’avoir le tournis). La journée du 28 juin restera dans les mémoires pour les Musers qui ne reverront probablement jamais Muse se produire dans un endroit pareil tandis que ceux qui leur étaient indifférents sont sûrement repartis avec la conviction que c’est un groupe fait pour le live. Ils sont fait pour la scène, pour s’y produire et pour faire vibrer un public. Après débriefing, à la rédaction, on admet qu’on aurait voulu un feu d’artifice histoire de finir le tout en beauté mais ça, ça n’aurait été que la cerise sur le gâteau. N’en demandons pas trop non plus. Il y a sûrement des déçus, des gens qui n’ont pas pu voir grand chose depuis la pelouse mais ne regrettez pas. Parce que dans quoi, dix ans ? En y repensant, vous vous direz « damn, j’ai eu de la chance ».