Cher Matthew, j’espère que tout va bien. Tout d’abord, je tenais à te souhaiter un bon anniversaire, et pour fêter tes 37 bougies tu as décidé d’emmener Chris et Dom dans les locaux de Europe 2 pour aller à la rencontre de tes fans. A trois ans de la crise de la quarantaine, tu te portes plutôt très bien. Avec ce septième album Drones, vous nous avez rappelé pourquoi on aime tant Muse. Pour ses vos mélodies surpuissantes, votre univers conspirationniste et votre créativité débordante. Les années ont beau passé, le talent demeure. On pourrait même dire qu’il continue de croître. Elle est loin l’époque de Showbiz, où tu chantais « I have played in every toilet but you still want to spoil it » sur Muscle Museum, nous suppliant de vous accorder un minimum d’attention. Aujourd’hui Muse est l’un des groupes les plus reconnus au monde. Assagi, (tu casses moins de guitares) mais pas pour autant apaisé, tu es toujours inquiet pour l’humanité. A l’image de tes cheveux, passés du noir au bleu en passant par le rouge au début des années 2000, ta musique a changé. Pas ton talent.
Rock alternatif, progressif, électronique, classique, symphonique, acoustique, tu as prouvé que tu aimais conquérir des territoires inconnus. A peine sorti de l’adolescence tu faisais éclater ta rage dans Showbiz, avant d’entrer dans les ténèbres de l’âge adulte d’Origin Of Symmetry. La technologie se développe à la même vitesse que ton goût pour la grandiloquence, à croire que tu as accepté de prendre part à cette course folle. Absolution et Black Holes and Revelations terminent le travail entamé une dizaine d’années auparavant : Muse est au sommet. Mais pourquoi se contenter de recycler ses gros riffs quand on peut poursuivre son exploration de l’univers musical ? Resistance et The 2nd Law font débat, mais tu prouves au monde qu’un groupe est amené à évoluer, à expérimenter, à ne pas se reposer sur ses acquis. Le lendemain de la sortie de Drones, tu fêtes ton trente-septième anniversaire. Un album en forme de retour aux sources pour boucler la boucle ? Non, il reste tant à faire.
Avec Dom et Chris tu nous régales depuis plus de vingt ans. Muse est plus de la moitié de ta vie. Comment aller encore plus loin ? En continuant à faire ce que tu fais de mieux. Composer, écrire, te documenter sur des sujets inquiétants, en faisant exploser des stades au détour d’une intro de Plug In Baby. Que tu chantes l’amour absolu ou l’apocalypse planétaire, ta justesse demeure immuable. Elu deuxième meilleur guitariste de tous les temps par le prestigieux NME, tu as fait prendre une guitare à des milliers d’adolescents, fascinés par ta dextérité et tes œuvres. Je fus l’un d’eux. Et même si ta musique t’appartiendra toujours, tu peux être fier de nous avoir déjà laissé un tel héritage. Ce n’est pas pour autant que ta conquête est terminée. Non Matthew, elle ne fait que commencer. Joyeux anniversaire Monsieur Bellamy.