Après nous avoir parlé des thématiques du nouvel album, en expliquant que « Drones reflète vraiment la façon dont nous voyons le monde », le bassiste de Muse a évoqué le retour aux sources que symbolise ce septième album studio. Il nous explique qu’en 20 ans d’existence, Muse est un groupe qui n’a jamais cessé d’évoluer « Les 6 premiers albums sont étalés sur de nombreuses années, c’est pourquoi au fil du temps de nombreux éléments nouveaux et différents se sont ajoutés à notre base guitare-basse-batterie. Il y a eu un côté plus électronique, plus orchestral et classique également. Selon moi, ces éléments sont apparus dès Origin Of Symetry et ces influences nouvelles n’ont cessé de se développer encore et encore ». Jusqu’à aller trop loin ? « Quand on a fait The 2nd Law on s’est rendu compte que tous ces éléments avaient atteint leurs limites, surtout au niveau du côté électronique. Si nous avions poussé plus loin, on serait devenu un groupe de musique électronique ». Muse a donc voulu revenir à son essence première, l’essence première de tout groupe de rock « La chose que tous nos albums ont en commun c’est qu’il y a un trio à trois instruments derrière. La ligne directrice du groupe a changé au fil du temps, et ce coup-ci on a senti qu’il était temps de se recentrer sur nos instruments pour un album entier, pas uniquement sur certains titres. On voulait faire un album moins expérimental mais un peu plus consistant et correspondant à ce que l’on sait le mieux faire ».
Au moment de retracer l’évolution du groupe, Chris Wolstenholme nous rappelle que les sonorités heavy ont toujours été présentes chez Muse, y compris dans The 2nd Law « Supremacy était bien heavy ! Quand on écoute Showbiz, Origin of Symetry et dans une certaine mesure Absolution, c’est vraiment très rock. Je pense que c’est à partir de Black Holes & Revolutions qu’on est devenu plus expérimental. Mais de nombreux éléments qui étaient nouveaux sur cet album ont contribué à façonner notre marque de fabrique ». Le bassiste confie qu’il était important pour Matt, Dom et lui-même de rejouer ensemble, simplement « Le trio a toujours été là, quelquefois quand il y a tous ces trucs additionnels ça atténue la personnalité du groupe. Elle ne s’entend plus. Cette fois on a simplement pensé que la marche en avant c’était de faire un pas en arrière. Se reconnecter avec les autres en jouant notre musique ». La guitare, la basse et la batterie sans fioritures, voilà la recette concoctée par Muse pour ce nouvel opus « Dans cet album, la musique que produit chacun rencontre celle produite par l’autre de façon très prononcée. Je ne pense pas que dans The 2nd Law l’harmonie entre nous était aussi forte ».
Chris Wolstenholme ne pense toutefois pas que Muse ait essayé de recréer les sonorités de Showbiz ou d’Origin of Symetry, dans une volonté de singer son passé « Musicalement c’est très différent. Il y a tellement de choses qui se sont passées dans le monde du rock, tellement d’influences nouvelles sont arrivées. Les choses que nous essayions de faire à l’époque étaient différentes ». Il aborde à nouveau ce concept de reconnexion entre membres du groupe, pour créer une musique plus simple « Nous avons juste essayé de nous reconnecter à cette idée de trio. Quand on enlève tout et qu’on garde juste nos trois instruments, ça évoque instantanément les trois premiers albums. Mais je vous assure que c’est très différent d’un point de vue musical. Le groupe a changé sa façon d’écrire, les harmonies, les mélodies, tout a évolué ». Le britannique précise également que Drones sera un album varié, où le style sera changeant « Une chanson comme Reapers est pour moi semblable à du bon vieux classic rock alors que des titres comme The Handler et Defector sont plus dans la veine du rock alternatif ». Rendez-vous demain sur europe2.fr pour lire la suite de l’interview de Chris Wolstenholme, au programme : Technologie et contrôle des esprits.