Muse : « Parfois ce qui rend une chanson géniale ce sont ses imperfections » (Interview)

Suite de notre interview de Chris Wolstenholme, le bassiste de Muse. Nous parlons aujourd’hui de la collaboration du groupe avec le producteur Robert Lange, ainsi que de l’expérience au chant de Chris durant The 2nd Law.

Drones doit marquer un véritable retour aux sources dans la riche discographie de Muse. Chris Wolstenholme nous l’a expliqué « On voulait revenir à un trio guitare-basse-batterie ». Pour réussir ce retour à une musique plus brute, le groupe s’est attaché les services du producteur Robert Lange, l’homme qui a notamment produit le mythique album Back in Black d’AC/DC. Connu pour être exigeant, Robert Lange a toutefois surpris le bassiste « Il est perfectionniste, mais pas comme j’imaginais qu’il le serait. Il est très old school dans ses méthodes, il ne s’appuie pas à fond sur la technologie. Je pense qu’il saisit parfaitement l’importance des sentiments humains dans la musique. C’est l’un de ces mecs qui ne recherchent pas la perfection, il recherche juste les bonnes sensations ». Robert Lange voit la musique comme une expérience sensorielle avant tout, et non comme une quête absolue de précision et de perfection. Chris résume parfaitement le travail entre le groupe et Robert Lange en ces termes « Parfois ce qui rend une chanson géniale ce sont ses imperfections ».

Robert Lange a fait bosser le groupe britannique comme jamais, les fans se souviendront peut-être de la photo postée par Matthew Bellamy sur le compte Instagram du groupe, montrant ses doigts en sang « Il nous a fait faire beaucoup de prises. C’est quelque chose que nous n’avions pas fait sur les albums précédents. Pour certaines chansons on a fait jusqu’à une trentaine de prises ». Cette collaboration a permis au groupe de trouver une véritable consistance pour Drones, un album qui reflète la vision du monde de Muse, comme Chris nous l’explique « Les moments où il nous ralentissait légèrement, ce n’était pas délibéré de sa part. C’est juste une histoire de sensations. Il voulait que l’album respire, qu’il ait un vrai flow. Dans de nombreux albums qu’il a produit, typiquement Back in Black d’AC/DC tu as une véritable cohérence, il a la capacité de capter le moment présent pour ancrer la musique dans le temps. Quand tu écoutes The 2nd Law il y a une multitude d’élements qui correspondent à des moments différents. Pour Drones nous voulions capturer un moment précis, un instant ». Ce que Robert Lange a fait avec brio « Avec l’intégralité de l’album enregistrée dans un studio, au niveau des sonorités c’est très cohérent du début à la fin. Après avoir fait The 2nd Law, c’était important pour nous que le concept du nouvel album ne se concentre que sur une seule chose ».

Puisque Chris compare Drones et The 2nd Law, nous ne résistons pas à la tentation de lui demander ce qu’il a pensé de son expérience au chant sur les titres Liquid State et Save Me, figurant dans le dernier album en date « C’était une super expérience d’écrire pour The 2nd Law, mais je n’ai pas vraiment apprécié le côté chant. J’ai toujours trouvé que c’était une distraction qui m’éloignait de la basse, particulièrement en live ! Pour être honnête, je ne m’y suis jamais vraiment habitué ». Devant notre étonnement, Chris continue sa confession « Du début à la fin de la tournée, j’ai passé toutes les premières moitiés des concerts à être inquiet à l’idée de jouer Liquid State ou Save Me. C’était uniquement après avoir fait ces deux chansons que je pouvais commencer à m’éclater. J’ai hâte de partir en tournée sans avoir à chanter, vraiment je n’étais pas à l’aise avec ça » nous explique-t-il en rigolant. Il nous apprend également qu’il ne se sentait pas légitime pour écrire sur Drones « Matt avait un concept très précis pour cet album. C’était évident qu’il avait une histoire très forte pour Drones. Ça aurait été comme si un auteur écrivait un livre et qu’un autre auteur écrivait uniquement un chapitre du bouquin. Ça n’aurait pas été cohérent, je n’ai pas senti qu’on en avait besoin sur cet album. J’ai vraiment pensé que ce n’était pas nécessaire ». Rendez-vous demain sur europe2.fr pour lire la suite de notre entretien avec Chris Wolstenholme, avec au programme la recette de longévité de Muse !

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