« Dernière chance de les voir en concert ». Je ne vais pas te mentir, quand j’ai vu passer ça dans mon feed Instagram, je l’ai mal vécu. Mais, vraiment mal. Un dernier concert de Panic, c’est comme mater le dernier épisode de Friends, c’est comme revoir Titanic en sachant très bien que la fin ne sera pas différente, c’est comme réaliser que tu as eu ton bac il y a plus de 10 ans. Oui, je te parle d’un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître et oui, mes références n’auront de sens que chez les millennials- ou presque. Parce qu’à l’Accor Arena le 1er mars dernier, l’on retrouvait une majorité de nostalgiques qui, a 15 ans, écoutait I Write Sins Not Tragedies en se trouvant bien plus cool que la moyenne.
Après 18 ans de carrière, Brendon Urie (inébranlable leader de panic! At the Disco) a annoncé que cette tournée serait la dernière, qu’aucun album ne succèderait à Viva Las vengeance et que, tu l’auras compris, le groupe ne serait plus. Alors pour beaucoup, c’était presque un devoir de passer les porte de l’Accor Arena et de dépenser l’argent que les ados qu’ils étaient n’avaient au stand du merch (parce que, « it wasn’t a phase, mom »).
Dix -huit ans de carrière en deux heures
Loin de moi l’idée d’être dramatique mais, avant de revenir sur la dernière performance parisienne du groupe (*cries in millennials*), laisse moi te résumer les 18 ans de carrière de Panic! At the Disco. Lorsque je passais mon brevet, Panic!, ovni musical, s’imposait sur la scène emo avec son khôl, son décor tout droit inspiré du Moulin Rouge et I Write Sins Not Tragedies. En 2008, quand certains s’inquiétaient de Thalès et de Pythagore, d’autres pleuraient la disparition du « ! »qui faisait toute la différence (les priorités). Quand j’ai passé mon permis, Brendon Urie et Spencer Smith sortaient Vices & Virtues (porté par l’inoubliable Mona Lisa) et, tu t’en doutes, I Write Sins Not Tragedies est la première chanson que ma voiture n’ait jamais connue. En 2013, j’ai validé mon master en décortiquant chanson par chanson Too Weird To Live, Too rare du Die. Je pourrais rester là à te raconter toute ma vie (et la leur au passage) mais je pense que tu as saisi l’idée : nous avons tous grandi avec, de près ou de loin, Panic! At at the Disco. Alors évidemment, évidemment, qu’on allait tous emmener notre adolescence, notre nostalgie et nos larmes de trentenaires à cet ultime concert.
Pour assurer sa première partie, Panic! A choisi Fletcher. La jeune artiste – que certains auront peut-être aperçue lors de la soirée de Nouvel An organisée par Miley Cyrus – a pioché dans ses meilleurs morceaux pour chauffer la foule parisienne. Au programme, Guess We Lied, Sting, Conversations ou encore Serial Heartbreaker pour mieux donner le ton de la soirée. Celle qui se présente comme une artiste qui « écrit beaucoup sur ses ex » a su accrocher (et retenir) le public français qui, avouons-le, n’est pas toujours le plus facile (avant de me contredire, souviens-toi que nous sommes ceux qui, dans cette même salle, n’avions pas su rattraper Shy’m). FLETCHER a (brillamment) fait le show pendant près de 40 minutes avant de laisser place à Panic! At The Disco.
Venu défendre Viva Las Vengeance, le groupe n’en n’a pas oublié ses anciens tubes. Après une entrée (fracassante) sur Say Amen, Urie enchaîne avec Hey look Ma, I made it, devant une foule plus qu’enthousiaste. Avant d’entrer de le vif du sujet (et de présenter l’opus plus en profondeur), on aura droit à Don’t Threaten Me With a Good Time , This Is Gospel et Miss Jackson – le tout accompagné d’une scénographie parfaite et d’un orchestre.
Viva Panic! at the disco
Evidemment, le nouvel (et dernier) album de PATD n’est pas en reste : Viva Las Vengeance , Middle of a Breakup, Don’t Let the Light Go Out (qui inspirera le public à jouer avec la torche d’Iphone) … les morceaux s’enchaînent, prouvant – une fois de plus – la capacité de panic! à donner vie à ses morceaux hors du studio. Viva Las Vengence a son heure de gloire et, après plus d’une heure de show, le groupe repart sur les classiques qui, tu t’en doutes, on su traverser les années, les époques et les styles : Girls/Girls/Boys, House of Memories (qui s’offre d’ailleurs une seconde jeunesse grâce à Tik Tok), Nine in the Afternoon… on aurait presque pu croire que la foule chantait plus fort que l’artiste.
Difficile d’ignorer I Write Sins Not Tragedies (le fameux !) qui fera trembler les murs de l’arena. Après avoir remercié le public pour ces « dix huit ans » (oui, c’est douloureux), le groupe quittera la scène après une performance phénoménale de High Hopes.
Tu l’auras compris, on aura, à ce concert, autant apprécié découvrir le nouvel album que de se replonger dans dix-huit ans de culture emo. Condenser presque 20 ans de carrière en deux heures reste périlleux mais le groupe passé le challenge avec brio. Urie ne quittera pas la scène sans remercier les fans pour « ces dix-huit ans » et, de notre côté, on a plus qu’à se repasser les sept albums en boucle.
*crédit photos : Farah Siblini.