Panic! at the disco : « Avec Victorious, je voulais quelque chose qui soit un peu plus hip hop » (Interview)

Il y a pile une semaine, Panic ! At the Disco faisait escale à Paris – l’occasion pour europe2.fr de poser quelques questions à Brendon Urie, frontman qui n’a jamais rien lâché.

Avec cinq albums à son actif, Panic ! at the Disco peut se vanter d’être présent dans le paysage musical depuis dix ans. Death of a Bachelor, dernier album de la formation, sonne un peu comme une consécration pour Brendon Urie qui a prouvé de quoi il était capable en solo. Ce disque, il l’a travaillé et enregistré seul, prouvant que les turbulences traversées par le passé ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Le 24 mai dernier, ils étaient de passage dans la capitale, l’occasion pour nous de poser quelques questions au leader.

VirginRadio.fr : Death of a Bachelor est sorti en janvier dernier ; Lors d’une précédente interview, tu as avoué que cette fois, tu avais enregistré presque tous les instruments tout seul – ce qui est conséquent. Quand on travaille sur un album comme celui-ci tout seul, qu’est-ce qui est le plus marquant ?

Brendon Urie : J’aime jouer de la batterie, c’est vraiment sympa. J’ai apprécié le processus en lui-même parce que je venais de déménager et comme j’ai acheté un piano, j’ai commencé par écrire beaucoup avec cet instrument. J’ai passé énormément de temps seul à écrire, sortir, passer de la batterie à la guitare au chant – c’était vraiment génial de pouvoir faire ça, je me sentais libre.

VR : Est-ce qu’il y a un titre qui compte plus que les autres ?

Brendon Urie : Celle que je préfère, c’est le titre éponyme, Death of a Bachelor. J’aime vraiment cette chanson.

VR : Le clip de Don’t Threaten Me With a Good Time est sorti la semaine dernière. C’est surprenant, différent et tout de même drôle ! Est-ce qu’il y a un souvenir de tournage qui te restera gravé en mémoire ?

Brendon Urie : J’étais nu la plupart du temps et il faisait incroyablement froid à l’extérieur. C’était vraiment étrange parce qu’on l’a tournée à Los Angeles et je pensais qu’il ferait chaud et pour je ne sais quel raison, il faisait froid – j’étais donc nu à l’ extérieur et on me disait ‘okay, maintenant, il faut que reste au sol’ et j’y suis resté pendant au moins un quart d’heure et on m’a dit ‘oh ! on ne voulait pas dire qu’il fallait le faire maintenant, ce sera pour plus tard’ et j’ai répondu ‘mais pourquoi ? Pourquoi vous me faites ça ?! Je vous hais les gars !’ C’était marrant , c’était complètement dingue d’avoir ces tentacules.

VR : C’est un clip drôle, certes, mais il est surtout étrange ! Quelle est la chose la plus bizarre que tu n’aies jamais faite ?

Brendon Urie : Je ne sais pas vraiment ce qui pourrait être considéré comme ‘bizarre’, je suis plutôt un mec bizarre moi-même, mon humour l’est assez. Ce n’est pas vraiment étrange mais on a joué pour pour le Hangout Fest (en Alabama, ndlr) -c’était vraiment sympa- et ensuite, on a pris l’avion pour rentrer vers Atlanta et venir ici. J’étais dans cet avion avec cette femme assez âgée ; elle était adorable et vraiment drôle. On a commencé à parler et à boire tous les deux et j’ai fini par me saouler avec elle – c’était génial , on avait de super conversations , c’était vraiment cool – c’était aussi bizarre parce que je n’aurais jamais pensé boire autant de whisky avec une femme plus âgée que moi !

VR : Tu es un grand fan de Frank Sinatra et ça se sent dans l’album (Death of a Bachelor & Impossible Years, par exemple). Est-ce qu’il y a un titre de lui qui tu aurais aimé avoir écrit toi-même ?

Brendon Urie : Il y en a vraiment beaucoup , j’étais justement en train de l’écouter avant de descendre. Il y en a une qui s’appelle Oh ! Look at me now – il n’était pas vraiment songwriter, ce qui pour moi, est vraiment cool parce qu’il donne l’impression de l’être. Ce que j’aime, c’est qu’il se retrouvait tellement dans ce qu’il chantait qu’on pouvait croire qu’il avait écrit ses chansons. Pour moi, c’est un vrai exemple à suivre.

 » Je me dirais sûrement ‘ne t’inquiète pas, sois toi-même' »

VR : Panic ! At the Disco existe depuis dix ans. Avec le recul et l’expérience, est-ce qu’il y aurait un conseil que tu voudrais donner à celui que tu étais quand tu as commencé ?

Il y a probablement une tonne de choses que j’aimerais me dire, à commencer par éviter quelques problèmes vestimentaires ! Mais si je pouvais , je me dirais de me faire un peu plus confiance. A cette époque, je prétendais avoir confiance, c’est différent. Le groupe me disait, « tu dois être ce personnage, tu dois avoir cette assurance, tu doit presque être un c*nnard, tu dois être ce gars là » et je disais « okay, si tu le dis » et je le faisais parce que je ne savais pas quoi faire d’autre. Je me dirais sûrement « ne inquiète pas, tu es bien, sois toi même » .

VR : En avril dernier, tu as rejoint Halsey sur la scène de Coachella et avant de chanter, elle a avoué que Panic ! l’avait inspirée, que le groupe lui avait donné envie de faire de la musique. Quel effet ça fait de devenir l’inspiration de la génération d’artistes à venir ?

Je ne sais jamais comment recevoir ça, c’est vraiment étrange. Mais c’est logique, je pense. Le groupe existe depuis tellement longtemps ! Mais c’était vraiment sympa de la rejoindre. Ca l’était encore plus parce que je suis un grand fan de ce qu’elle fait, son album est tellement bon ! J’aime tout ce qu’elle fait et c’est vraiment génial quand tout se passe naturellement . Etre fan de quelqu’un et être son ami , c’est encore plus spécial.

« Admirer un artiste et être ami avec lui, c’est encore plus spécial »

VR : Cet été, Panic ! part en tournée avec Weezer. Comment tu te sens par rapport à ça ?

Brendon Urie : C’est vraiment bizarre de jouer avec Weezer, c’est exactement comme Halsey et moi qui jouons ensemble. J’aimais tellement ce groupe ! J’écoutais le Blue album quand j’avais dix ans et je l’apprenais la guitare et la batterie , j’étais vraiment amoureux de ce disque . C’est vraiment bizarre de se dire qu’on va partager l’affiche. Techniquement, on partage cette tournée – mais c’est celle de Weezer, je serai juste là. C’est la chose la plus cool que j’ai faite

VR : Il y a la tournée avec Weezer, le succès de Death of a Bachelor, les festivals… est-ce qu’il y a des challenges que tu voudrais relever avant de mourir ?

Brendon Urie : Il y a tellement de choses que je voudrais faire ! Je voudrais bien faire quelque chose à Broadway, une comédie musicale. Je voudrais bien tourner un film, aussi. Il y a un truc que j’ai toujours voulu faire, c’est doubler une voix de dessin animé !

VR : Chez Europe 2, on aime créer des playlist. Si tu étais à la tête d’une radio pour la journée, qu’est-ce que tu passerais ?

Brendon Urie : Je commencerais par diffuser Queen et je passerais à Rage Against The Machine et Queen of the Stone Age. J’aime aussi le hip hop donc je pense que je passerais Kendrick Lamar, ASAP ROCKY, Kanye West, NOFX et Fall Out Boy parce que c’est la famille !

« Ce qui est bien avec le hip hop, c’est que l’on dit à quel point on est génial, pas comme avec le rock »

VR : Quand est-ce que tu t’es senti un « Killer King » pour la dernière fois ( Killer King = victorieux, paroles de victorious – ndlr) ?

Clairement, cette chanson veut dire « je suis le meilleur », beaucoup de chansons de rock n’ont pas ça parce que c’est souvent triste. Je voulais faire quelque chose de plus hip hop dans la mesure où dans ce genre là, on dit toujours à quel point on est génial. Killer King, c’est aussi une réponse à Queen, pour Killer Queen (chanson de Queen, ndlr). J’adore faire ça !

Après nous avoir montré qu’il maitrisait les bases du français ‘bonjour, s’il vous plait, merci beaucoup » – le tout dit d’un trait-, nous l’avons laissé vaquer à ses occupations. La suite, vous la connaissez ; Panic ! at the Disco a enflammé la Cigale. On en retiendra sa bonne humeur communicative et la rapidité avec laquelle il a intégré le peu de français que nous lui avons appris.

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