Tout ça ne nous rajeunit pas (n’espérez même pas que je vous avoue mon âge) mais il y a dix ans, Panic ! at the Disco était là, bien présent dans le paysage musical. Certes, la scène emo punk (à laquelle la formation était apparentée à l’époque) était plus prisée aux Etats-Unis que dans notre pays (au grand dam des emo kids) mais les faits sont là, Panic at the Disco a quelques années au compteur, cinq albums dans ses cartons et pour finir, est passé par une poignée d’épreuves décisives. Bien que le groupe ait toujours eu un impact dans son genre, il n’a pourtant jamais autant reconnu, à croire qu’il fallait au moins en passer par là.
2006 – I Write Sins Not tragedies
Quand on écoute A Fever You Can’t Sweat Out pour la première fois et qu’on a quinze ans, on ne sait pas trop quel est cet ovni qui a atterri dans notre lecteur CD (oui, en 2004, Apple ne nous avait pas aussi équipés qu’aujourd’hui). Ca sonne un peu comme Fall Out Boy (en même temps, c’est de la même famille) et les titres des chansons sont tellement longs qu’ils auraient pu être signés par Pete Wentz (essayez de dire « « There’s A Good Reason These Tables Are Numbered Honey. You Just Haven’t Thought Of It Yet » d’une traite, pour voir) mais pourtant, ce n’est pas exactement la même chose. La plume de Ross est plutôt incisive, cynique et affûtée – du moins, pour un pour un gosse de 15 ans- et parfois, on lui reprochera même d’être misogyne. Pourtant, force est de constater que le kid de Las Vegas se débrouille bien et qu’avec son groupe, il a su faire voir au monde qu’au Nevada, on ne fait que jouer au casino. Sur scène, Brendon Urie est dans son élément, se faisant le porte parole du guitariste, encore un peu trop timide pour chanter ses propres paroles. Nous sommes en en 2005-6 et Panic ! at the disco n’est plus un nom étrange dans les listes d’albums des disquaires, c’est un phénomène qui commence à grandir.
2016 – Victorious
En dix ans, Panic ! at the Disco a perdu trois de ses membres originaux (quatre si l’on compte Brent Wilson), a supprimé puis repris son point d’exclamation, s’est essayé à peu près à tous les genres possibles mais quand on écoute Death of A Bachelor, dernier album en date, on aurait presque l’impression qu’il fallait en passer par tout ça pour en arriver là. Aujourd’hui, la fanbase de l’époque est intacte et une nouvelle génération d’ados prend la relève, au point de se jeter sur les tickets de concerts comme si c’était le Saint Graal. Certains auront reprocher au Frontman d’avoir pris toute la place mais de notre point de vue, Urie est le survivant de ces chaises musicales particulières. Il aurait très bien pu vivre sur les royalties que lui rapportent I write Sins Not Tragedies sans se soucier de rien mais à la place, il a choisi de prendre les restes de son groupe pour le faire renaître de ses cendres. Le résultat est plutôt bluffant, au point que ceux qui découvrent le groupe seulement maintenant se mettent à creuser un peu. Oui, Brendon Urie a une voix incroyable, il porte les costumes comme personne et peut se vanter d’être plutôt agréable à regarder mais à côté de ça, il est surtout celui qui, même dix ans plus tard, poursuit le rêve de quatre gamins américains.
Pour rappel,Panic ! at the Disco a annoncé de nouvelles dates pour Novembre 2016.