Part-Time Friends : « On est jamais meilleur que quand on est tous les deux » (interview)

Le duo pop-folk formé par Pauline et Florent jouait au MaMA Festival la semaine dernière, l’occasion pour europe2.fr de leur poser quelques questions sur leur premier album, leur relation, leurs rêves et des beaux projets qui les attendent. Découvrez notre interview de Part-Time Friends !

Pour l’édition 2016 du MaMA Festival, il y avait du beau monde. Le festival itinérant dans le Nord de Paris propose à ses participants de se balader de salles en salles à la découverte des talents de demain, des étoiles montantes mais aussi de têtes d’affiche qui n’ont (presque) plus rien à prouver. Parmi tous ces artistes on retrouvait Part-Time Friends, un duo pop-folk français super attachant dont le premier album Finger Crossed est sorti en mars dernier. Quelques heures avant leur show au Bus Palladium le mercredi 12 octobre, europe2.fr est allé rencontrer Pauline et Florent pour en savoir plus sur ce premier opus, leur relation si particulière, leurs rêves, leurs espérances et les beaux projets qui les attendent dans les mois à venir. Découvrez notre interview avec Part-Time Friends !

europe2.fr : Comment a commencé l’aventure Part-Time Friends ?

Pauline : On s’est rencontré en 2007 à Aix en Provence, on était en communication. Florent avait déjà un groupe de musique, de rock n’ roll et ils cherchaient quelqu’un pour écrire un petit peu, et moi j’avais quelques poèmes qui trainaient, et pouf !

Florent : On a travaillé des chansons ensemble, et une fois que c’était fini je lui ai proposée de venir chanter. Et elle n’est plus jamais partie, alors que les autres sont partis eux. Après on s’est disputé et on ne s’est pas parlé pendant 1 an, puis on s’est reparlé quand on est allé tous les deux faire nos études à Paris. On avait des amis en commun, on s’est revus, et ce qui nous mettait le moins mal à l’aise à l’époque, c’était de faire de la musique ensemble. On s’est remis à faire des chansons tous les deux, dans un style folk, et c’est là qu’est né le nom Part-Time Friends aussi. C’est pas un faux nom, c’est né de vraies blessures et de vraies disputes.

VR.fr : Ce nom fait justement référence à la chanson « Anyone Else But You » des Moldy Peaches… Cette chanson a une signification particulière pour vous ?

Pauline : On écoutait beaucoup Adam Green à l’époque, du coup on a fait une contraction de la phrase « Part time lovers and full time friends », et on a trouvé que ça collait très bien avec notre histoire.

Florent : C’est un peu l’idée de base de Part-Time Friends, deux personnes avec une guitare qui essaient de faire des chansons. Et ça l’est toujours.

VR.fr : Vous vous voyez faire de la musique un jour sans l’autre ?

Florent : C’est déjà arrivé, et je pense que ça arrivera. Mais moi je suis intimement convaincu comme pour des groupes qu’on aime, qu’on est jamais meilleur que quand on est tous les deux. Même quand on se parle plus, et ça arrive régulièrement, faire de la musique c’est jamais un problème, et c’est même très facile en fait.

« On est jamais meilleur que quand on est tous les deux »

Pauline : Je suis d’accord sur le fait que ce qu’on fait de mieux on le fait ensemble, après ça nous a pas empêché d’en faire à côté. Florent jam avec ses copains, moi je chante pour d’autres groupes… Moi j’ai besoin de faire d’autre chose à côté, mais ce que je fais de mieux, je le fais avec Florent.

VR.fr : Vous avez évoqué déjà plusieurs fois que vous êtes souvent en conflit, est-ce que ça nourrit votre musique toute cette friction ?

Pauline : Oui, je m’en suis rendue compte là, cet été, Florent est venu en Corse pour qu’on travaille des chansons, et c’est vrai qu’il y a des belles chansons qui sont nées d’une dispute qu’on a eue cette année.

Florent : C’est rigolo, j’y pensais il y a deux ou trois jours et je me disais qu’on a comme une relation amoureuse de laquelle on ne peut pas totalement se séparer, surtout qu’il se passe des trucs cools en ce moment pour le groupe. Les ¾ des chansons du premier album n’ont pas été écrites sur nous, mais sur nos histoires d’amour par exemple. Et toutes les paroles quand tu les prends, elles pourraient parler de nous. C’est cool, mais ce n’est pas comme si on faisait exprès de se disputer hein !

Votre premier album « Finger Crossed » sonne très mélancolique, on a cette impression qu’il raconte une histoire quand on l’écoute, est-ce le cas ?

Pauline : Peut-être qu’il y a une continuité dans le fond…

Florent : Il y a une continuité chronologique, même si les chansons ne sont pas dans l’ordre, chronologiquement il parle de notre vie séparément et tous les deux aussi. Mais oui une histoire, ça raconte la nôtre.

VR.fr : Quelles en sont les grandes lignes alors de cette histoire ?

Florent : Qu’on s’est fait plaquer comme des merdes ! (rires)

Pauline : L’amour a une place centrale, mais on parle aussi de voyage, vouloir être ailleurs. « On The Road » qui ouvre l‘album est une chanson sur les voyages et l’évasion. « The City » est une chanson que Florent a écrite en arrivant à Paris, une ville qu’il trouve assez oppressante, qu’il n’arrive pas à suivre. C’est très personnel en fait.

Florent : Très personnel, très égoïste peut-être mais en même temps ça pourrait parler de n’importe qui. Ça parle de tout le monde en fait.

« Nos chansons parlent de tout le monde en fait »

Pauline : Il y a quelques jours encore, une copine qui s’est faite larguer m’a appelée en pleurs et parlé d’une chanson qu’elle écoutait en boucle et dans laquelle elle se reconnaissait trop. Même si c’est horrible dans un sens, je suis contente que des gens puissent se reconnaître dans nos musiques.

Florent : Oui il y avait eu une autre fille qui nous avait dit ça aussi je me souviens… Bon bah si tu te fais larguer, garde notre CD sous la main ! Mais il y a quand même des chansons joyeuses dans l’album hein, même si c’est très mélancolique je suis totalement d’accord avec ça.

VR.fr : Ce soir vous jouez au MaMA festival, qu’est-ce que ça vous fait ?

Pauline : On est très content de jouer à ce festival, surtout que c’est dans le cadre de notre label Un Plan Simple. C’est un peu une soirée en famille, on va s’amuser avec Marvin et Keep Dancing.

Florent : En plus ça va faire un moment qu’on n’a pas fait de concert à proprement dit, et on a commencé la musique pour faire des concerts. Quand on ne savait pas en faire, on a fait un concert d’ailleurs. On est toujours très contents d’en faire, des sessions acoustiques aussi. Régulièrement je regarde la session qu’on a faite pour le Lab de Europe 2 qui est marrante, je me rends compte que quand on fait de la musique, on est toujours très content de la jouer en live.

VR.fr : Vous avez d’autres dates de festivals prévues prochainement ?

Pauline : Des festivals, non mais on joue à la Flèche d’or le 17 novembre prochain, venez tous !

VR.fr : Vous ne jouez pas encore très souvent en festival, non ?

Florent : Pas beaucoup non, mais on a la chance d’avoir eu un très très très bon plan synchro qui vient de tomber, en télé France et monde bientôt. Ce n’est pas une mais trois chansons qu’ils ont pris et on ressort l’album en janvier, il y a plein plein de choses qui vont se passer j’espère. En tout cas c’est une volonté, on aimerait faire le plus de concerts possibles, tourner…

VR.fr : C’était donc ça la « big big news » à cause de laquelle vous avez décalé votre date à la Flèche d’or le mois dernier ?

Pauline : Oui, tout à fait !

VR.fr : Vous qui aimez particulièrement les lives, comment vous préparez vous avant un ?

Florent : On répète comme tout le monde !

Pauline : On répète la veille et avant de monter sur scène on se tapote dessus. C’est une technique de Feu Chatterton qui se tapotent entre eux. Sinon on joue « What Makes You Beautiful » des One Direction !

Florent : On a la chance d’avoir un guitariste, un ingé son et un bassiste qui sont des potes et c’est cool, on s’amuse bien c’est sympa. Ce n’est pas anxiogène. Les derniers concerts qu’on a faits, j’ai remarqué qu’on est vraiment content, rassuré d’être avec les gens qui sont sur scène.

« Avant un concert, on se tapote ou on joue « What Makes You Beautiful » des One Direction »

VR.fr : Une salle ou un festival où vous rêveriez de jouer ?

Florent : Le Trianon, l’Elysée Montmartre, Coachella…

Pauline : We Love Green, même si j’ai été un peu déçue l’année dernière par la boue, comme je suis végétarienne c’est un peu mon festival ! Ah sinon il paraît que The Real Deal à La Rochelle, c’est très cool. C’est petit, on y est super bien accueilli apparemment. Ou Le Ballà Boum Festival, qui est un festival en Corse où on aimerait beaucoup jouer. Glastonbury aussi !

Florent : En fait on aimerait bien faire tous les festivals !

VR.fr : Il est peut-être un peu tôt mais avez-vous déjà commencé à penser au second album ?

Pauline : Oui, quand Florent est venu passé quelques jours en Corse cet été, c’était pour commencer à écrire l’éventuel deuxième album. On ne se fait pas trop de soucis pour les chansons.

Florent : Les chansons sont là, on est toujours inspiré, on est toujours content de les faire tous les deux. Et c’est rigolo, je trouve que c’est les meilleurs moments qu’on passe tous les deux. T’as des couples comme ça qui ont besoin de se retrouver, nous c’est pareil. On a déjà 6-7 chansons, et au moins autant qui sont sur le feu donc on aimerait beaucoup pouvoir faire un deuxième album. On espère que cette synchro va nous donner le droit de le faire.

VR.fr : Il s’oriente vers quelque chose qui se rapproche du premier ou allez-vous tenter quelque chose de différent ?

Florent : On va à peu près faire la même chose, mais on va évoluer, ce sera dans la continuité. Moi ça m’a toujours embêté les groupes qui changeaient complètement. Je pense que d’une part on ne peut pas changer tout d’un coup. Ce sera un album pop, folk, rock, il y aura peut-être plus d’électro… On verra !

« Pour nous une bonne chanson se fait en guitare voix »

Pauline : On va faire des chansons en guitare voix, si ça marche on garde, si ça marche pas on jette. Pour nous une bonne chanson se fait en guitare voix.

VR.fr : Pour finir, quels sont vos projets pour 2017 ?

Florent : Faire des concerts, faire des festivals, tourner, voyager… On ne joue pas encore à l’étranger mais on espère qu’avec la pub ce sera le cas.

Pauline : J’espère qu’il y aura bien un pays qui va nous inviter, on serait content d’aller n’importe où en fait.

Florent : Vivre des trucs cools en live, voyager, bouger, s’éclater !

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