Pete Doherty : Quand l’enfant terrible fait revivre le Bataclan (live report)

Hier soir mercredi 16 novembre, Pete Doherty était sur la scène du Bataclan pour le second concert de réouverture de la salle. Retour sur cette soirée riche en émotions où la musique et la joie ont résonné.

Quand Pete Doherty a annoncé un concert pour la réouverture du Bataclan, on s’est dit qu’on pouvait difficilement manquer le show. Sans revenir sur les tragiques événements qui ont eu lieu dans cette salle (nous ne sommes pas là pour ça), on se devait de revenir un jour dans ce haut lieu de la musique à Paris, ne serait-ce que pour notre amour de la musique et la fête. Et un concert du leader des Libertines nous semblait être une des meilleures occasions pour y retourner, Pete Doherty n’a pas joué en solo dans la capitale depuis un bon moment et on connaît son amour pour Paris. Lui saurait comment rendre hommage sans tomber dans le larmoyant. Pourtant hier soir en nous rendant au Bataclan, c’était non sans la gorge nouée que nous sommes rentrés dans la salle fraichement rénovée.

Pete Doherty arrive un peu en retard, mais on s’y attendait, on connaît la bête. Avant son entrée sur scène, une femme nous demandera d’observer une minute de silence en hommage aux victimes. La salle se tait, l’ambiance est lourde jusqu’à l’arrivée de Pete sur la Marseillaise qui détend l’atmosphère, toute la salle chante à gorge déployée avec le Britannique. Il commencera son set par son dernier single I Don’t Love You Anyone (But You’re Not Anyone) que le public connaît déjà bien. Si le titre figure sur le prochain album solo de Pete Doherty Hamburg Demonstrations qui sort le 2 décembre, il le joue en live depuis plusieurs années déjà. Le rockeur enchaîne ensuite avec Last of the English Roses, qu’on avait plus entendu depuis bien des années.

C’est alors que le public du Bataclan a peut-être eu la surprise de sa vie (oui, on a tendance à extrapoler les faits quand il s’agit de Pete Doherty), contre toute attente, Carl Barât son acolyte des Libertines monte sur scène lors de la prestation déchirante de You’re My Waterloo. Rappelons que ce titre a été écrit par Mr Barât himself pour son frère jumeau décédé. La foule est en ébullition, on a le droit à un mini-show des Libertines, qui font habituellement des Zéniths et les grandes scènes de festival, dans une ambiance intimiste. C’est énorme ! Carl accompagnera Pete lors d’un second titre, Up The Bracket, le duo fait le show en chantant dans le même micro et en s’embrassant à moitié (comme d’hab’) puis s’en ira discrètement. La star ce soir c’est Pete Doherty et il ne veut pas lui voler la vedette.

Ce concert quelques semaines avant la sortie de son prochain opus est aussi l’occasion de nous en présenter quelques chansons en avant-première, un avant-goût qui nous annonce déjà l’un des meilleurs albums de cette fin d’année. À l’image de son premier album solo, Doherty reste dans un univers touchant teinté de poésie mais propose une instrumentale plus rock et plus rythmée. Il rendra hommage aux victimes du 13 novembre en baragouinant quelques mots incompréhensibles en Français et se lance alors dans le très émouvant Hell to Paya t the Gates Of Heaven. Jusqu’à présent on avait fait la fête avec l’enfant terrible mais cette soirée est au recueillement également. Le British s’amusera à introduire quelques extraits de Music When The Lights Go Out des Libertines et Live Forever d’Oasis dans certaines chansons, nous laissant tout juste le temps d’entonner les refrains. Un peu frustrant, mais très efficace.

Carl Barât reviendra lors du rappel que le public aura réclamé pendant un long moment avant que la salle ne s’éteigne de nouveau. Il chantera sur Albion, une performance inédite car Carl Barât n’a, semblerait-il, encore jamais chanté en live sur ce morceau des Babyshambles. Pete et Carl créeront ensemble l’hystérie une dernière fois sur Time For Heroes avant que Barât ne laisse de nouveau sa place discrètement à son ami. Le concert s’achèvera sur un majestueux Fuck Forever de circonstance où Pete Doherty et le public ont tout donné à l’unisson

On ne va pas se mentir, Pete semblait plutôt attaqué hier soir, il ne tenait pas tellement droit sur scène, a loupé quelques prestations en oubliant de chanter sur certains couplets et avec un jeu de guitare un peu douteux à quelques moments. Il aura balancé également sa guitare deux fois dans le public, son harmonica aussi (mais demandera à ce qui lui rende, pas faut pas déconner quand même) et son micro à maintes reprises au grand désespoir de son technicien mi-amusé par les frasques de l’enfant qu’il doit gérer. Mais Pete aura été à son image, inconstant, imprévisible, mais terriblement attachant et fédérateur. Hier soir on a bu, on a ri, on a pogoté, on a chanté (faux) et c’était tout ce qu’on voulait pour faire revivre le Bataclan.

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