A tout juste 16 ans, Petit Biscuit est un véritable phénomène, qui s’est fait connaître grâce à l’énorme succès du morceau Sunset Lover. Rencontre avec le nouveau talent de l’électro.
On dit souvent que le talent n’atteint pas le nombre des années. Une phrase qui convient parfaitement à Petit Biscuit. A seulement 16 ans, Mehdi Benjelloun, de son vrai nom, a multiplié les succès en postant des liens sur la page YouTube de son ami Thomas, « Electro Posé ». Au fil des morceaux, les clics se multiplient et Petit Biscuit commence à se faire un nom. C’est le morceau Sunset Lover qui va permettre à l’artiste de réellement décoller. Près de treize millions d’écoutes sur Soundcloud, plus de six millions de vues sur You Tube, classé dans le top Spotify américain, le succès fulgurant est à la hauteur du talent de ce jeune musicien. Nous avons eu la chance de rencontrer Petit Biscuit. Il revient, pour europe2.fr, sur ces débuts dans la musique, sa décision de se tourner vers la musique électro et le travail sur son premier EP, qui sort ce vendredi 13 mai.
europe2.fr : Comment t’es venu la passion de la musique ?
Petit Biscuit : La musique est très présente dans ma famille. Ma mère écoutait beaucoup de musique classique. J’ai suivi une formation classique. J’ai appris le violoncelle à l’âge de quatre ans, puis la guitare et le piano. Après, j’ai cherché à aller plus loin que la musique classique, en écoutant un peu de tout. J’étais très curieux de ce qui se passait musicalement. J’ai d’abord découvert la musique classique puis la musique électronique, vers l’âge de dix ans, qui m’a très rapidement fasciné.
VR.fr : Quels sont les artistes électro que tu apprécies et qui t’influencent ?
PB : Bonobo fait partie de mes références. Il représente une vraie transition entre musique analogique et musique électronique. La musique de Flume m’a également beaucoup aidé pour chercher mon son. C’est le premier mec un peu original que j’ai écouté dans l’électro et j’ai accroché directement. J’écoute également beaucoup The XX, qui m’a donné envie d’inclure la guitare dans mes productions. Disclosure également. Ils ont apporté un son house vraiment différent de ce qu’on avait l’habitude d’entendre.
VR.fr : Comment travailles-tu sur les morceaux ? Combien de temps cela te prend ?
PB : Je préfère travailler les morceaux les uns après les autres. Un titre définit une idée, un moment particulier. Je suis dans une ambiance particulière sur chaque track. Il y a une vraie émotion en studio que j’aime imprégner sur chaque titre. Cela peut me prendre une soirée comme un mois. C’est assez variable. J’ai commencé dans ma chambre. Et maintenant je continue à travailler dans cette pièce très intime. De temps en temps, je me rends en studio pour peaufiner les morceaux.
VR.fr : Pourquoi as-tu choisi la musique électronique comme genre de prédilection ?
PB : Je m’étais un peu lassé du solfège donc prendre ce virage électro, plus libre, me convenait parfaitement. C’est le genre où j’ai le plus de possibilités. C’est un bon moyen pour se renouveler.
VR.fr : Comment as-tu appris la musique électro ?
PB : J’ai essayé de me former tout seul. J’ai appris à maîtriser les différents outils à ma manière, sur Internet. Il faut beaucoup de patience et de la passion.
VR.fr : Quelle importance accordes-tu à tes prestations live ?
PB : C’est aussi important que le travail en studio. C’est beaucoup de travail. De par ma formation classique, j’ai voulu intégrer une vraie dimension musicale avec beaucoup d’instruments, quatre tambours, une guitare, un sampler pour les voix. J’ai vraiment envie d’identifier Petit Biscuit à une personne. Il y a une dimension beaucoup plus intimiste qui me plait beaucoup.
VR.fr : Quel est ton rapport avec les fans ? Est-ce que des gens t’écrivent ?
PB : Il y a pas mal de fans qui me parlent. J’essaie de rester assez proche de mon public parce que pour l’instant, j’en ai l’occasion et c’est important. J’ai envie de conserver cette chaleur humaine qui fait du bien. Internet est un vrai outil de communication. C’est super pratique et ça crée un vrai lien avec le public. C’est génial. Je veux rester quelqu’un de très simple.
VR.fr : Tu es au lycée, en 1ère scientifique. Comment arrives-tu à t’organiser pour continuer à étudier et travailler sur tes sons ?
PB : J’arrive à bien gérer les deux dans l’ensemble. Le but est d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire arriver à faire de la musique mais ne pas lâcher les études pour autant. Je n’ai jamais eu d’idée de ce que je voulais faire. Pour le moment, la musique prend le pas sur le reste. On verra à l’avenir.
Est-ce vrai que tes amis chantent sur tes premiers morceaux ?
PB : Oui exactement. C’est le côté un peu spontané que je voulais inclure dans ma musique. Je voulais proposer un côté fait à la maison qui était très sympa. Je continue à travailler avec eux sur certains morceaux.
VR.fr : Comment as-tu travaillé sur ce premier EP ?
PB : J’ai travaillé neuf mois sur cet EP auto-produit qui comporte cinq titres. C’est la manière la plus spontanée de proposer le fruit de mon travail aux gens. J’ai vraiment essayé de proposer quelque chose de différent. J’ai vraiment envie de le faire partager. J’aimerais bien avec cet EP contenter tout le monde. Autant les personnes qui me connaissent déjà un peu et qui pourraient être surpris par les nouveaux morceaux proposés que le nouveau public qui arrive et qui découvrirait les différentes facettes. Ce serait un vrai plaisir de séduire ces deux publics différents.
VR.fr : Quels sont tes projets pour la suite ?
PB : Je travaille sur mon premier album. Et je continue à me produire en concert dans toute la France. Je passe notamment au festival Les Vieilles Charrues en juillet. C’est vraiment incroyable de jouer dans l’un des plus gros festivals de France. J’ai hâte d’y être.