Phoenix : « Dans Ti Amo, on chante un paradis perdu » (Interview)

À quelques semaines de la sortie de l’album Ti Amo de Phoenix, nous avions rendez-vous avec le groupe versaillais à la Gaité Lyrique. C’était l’occasion de discuter de leur retour, du nouvel opus, de l’Italie ou encore de Daft Punk. Découvrez notre interview des prodiges de l’électro rock !

C’est durant une après midi ensoleillée à Paris que nous avons retrouvé Phoenix à la Gaité Lyrique, une salle de concert, musée et haut lieu de culture parisienne, là où le sixième opus Ti Amo a été enregistré dans la plus grande discrétion. Quatre ans sont passés depuis le précédent Bankrupt!, et suite à un début de teasing qui a commencé à la fin de l’année dernière, l’attente du retour de Phoenix commençait à être insoutenable pour les fans. Il faut dire que le parcours de Phoenix et ses 13 années de carrière a tout ce qui a de plus honorable. D’une cave à Versailles, ils ont fini au Madison Square Garden avec Daft Punk en guest surprise sur scène qui est encore aujourd’hui un des moments lives les plus mémorables de l’histoire. Ils ont très vite cartonné à l’étranger, aux States notamment, mais ont dû attendre le quatrième Wolfgang Amadeus Phoenix pour réellement décoller dans leur propre pays. Phoenix est le genre de groupe que tout le monde respecte, que tout le monde attend, sans vraiment savoir où l’attendre. C’est pourquoi notre rencontre avec Phoenix, on se sentait complètement privilégié de l’avoir obtenue et au jeu du hasard on a eu l’occasion de s’entretenir avec Laurent Brancowitz, le guitariste… puis avec Christian Mazzalai dans un second temps à cause de/grâce à une histoire obscure de valise égarée. Découvrez notre interview des prodiges de l’électro rock français.

VR.fr : Ti Amo, le prochain album de Phoenix sort le 9 juin prochain. Il est définitivement sous le signe de l’Italie, de la Dolce Vita. D’où vient cette influence ?

Laurent Brancowitz : Il vient de notre subconscient car on n’a vraiment pas décidé de le faire comme ça. Mais il nous a été offert par les muses sous cette forme. Tandis que nous étions ici à la Gaité Lyrique entrain de l’écrire, plein de mots nous sont arrivés en italien et on a accepté ce cadeau.

VR.fr : Cet album c’est une vrai déclaration d’amour, ne serait-ce que par son nom. C’est une déclaration à qui ? À quoi ?

Laurent Brancowitz : C’est une déclaration d’amour à la vie qui peut être déprimante, embarrassante mais il y a un espoir, et c’est cet espoir qu’on a envie d’attraper au vol avec ce disque. On est dans une époque un peu compliquée, où il y a beaucoup de motif de déprime je trouve, tout le monde est encore d’accord sur ce point. Mais je crois que notre réaction inconsciente a été de concentrer notre attention sur les choses qui restaient belles malgré tout, et peut-être un peu sur nos rêves d’enfance, nos rêves innocents…

VR.fr : Vous avez dit au New York Times que l’album avait une part d’obscurité. Pourtant moi j’ai beau avoir cherché, je n’ai vu/entendu qu’un album très très solaire. Elle se trouve où cette obscurité ?

Laurent Brancowitz : Moi mon sentiment est qu’elle se situe dans le fait qu’on chante un paradis, mais un paradis perdu un peu. Il y a la lumière mais nous on a écrit depuis ici, on est arrivé d’Italie, depuis l’hiver et la nuit. On sent un peu une petite mélancolie qui fait que c’est intéressant, car chanter la belle vie ça n’a aucun intérêt. Il faut qu’il y ait un rêve brisé sinon ce ne serait pas intéressant.

VR.fr : Tu n’y crois vraiment plus à ce paradis ?

Laurent Brancowitz : Non j’y crois, j’y crois de toutes mes forces mais j’ai sans doute tort.

VR.fr : Le dernier album Bankrupt! est sorti il y a quatre ans maintenant. L’industrie de la musique a beaucoup changé, la façon de la promouvoir aussi, le monde a changé tout simplement. Dans ce contexte là, ressens-tu une appréhension quant à la sortie de Ti Amo ?

Laurent Brancowitz : Non. On est content, on est resté longtemps dans notre caverne où on était assez heureux, mais à un moment il faut découvrir le monde et à nouveau accumuler des expériences, des émotions pour le futur. Là on a fini un chapitre et il faut passer au suivant. Le monde a changé – est ce qu’il a changé ? – mais ça fait longtemps qu’il est en mutation permanente. Je sens que les gens ont besoin en même temps de se retrouver autour de choses qui nous mettent tous d’accord.

VR.fr : Tu penses que les gens vont ressentir quoi en écoutant cet album ?

Laurent Brancowitz : J’espère qu’ils vont ressentir une joie profonde. C’est mon rêve hein, mais je ne suis pas sûre que ça se produise.

VR.fr : C’est le cas, je te rassure. Ti Amo rend vraiment heureux je trouve…

Laurent Brancowitz : Ah ça c’est super !

VR.fr : Est-ce qu’il y a une chanson que tu aimes plus que les autres ?

Laurent Brancowitz : Les chansons qu’on aime le plus sont souvent celles qui nous sont le plus étrangères, donc celles qu’on a mis le moins longtemps à produire, celles qui sont arrivées comme un peu un cadeau de dernière minute. Là dans ce cas de figure, ça serait Lovelife. C’est une chanson qu’on a enregistrée en très peu de temps, c’est comme une musique qu’on avait découverte sur un vieux 45 tours, on a l’impression que ce n’est pas nous qui l’avons écrite.

VR.fr : De quoi parle Lovelife alors ?

Laurent Brancowitz : Elle parle de… je sais pas trop (rires) c’est un vieux 45 tours ! Si ça parle de vie sincère, c’est une chanson sentimentale romantique… de 45 tours !

VR.fr : Il y a eu des chansons que vous avez hésité à mettre sur l’album ?

Laurent Brancowitz : Oui, il y en a eu plein qui ne sont pas dessus. Il y a une lutte pour l’album qui est que tout se synthétise dans les dernières semaines. Jusqu’au dernier moment il y a des chansons entre la vie et la mort, on ne sait pas si elles vont passer le cap, on ne sait pas si elles vont survivre. Ça peut être assez stressant car on s’attache, on sait que chaque morceau, on peut nous l’arracher au dernier moment. S’il est pas assez bon, si soudain il se casse la gueule à la dernière minute. Ils ont chacun ou presque été au bord d’être perdus.

« Quand tu détruis un morceau, il y a une espèce de satisfaction primaire »

VR.fr : Combien y a-t-il eu de morceaux pour cet album ?

Laurent Brancowitz : C’est dur à dire parce qu’on a travaillé sur des centaines d’idées. Après qui arrive à un point où c’est écoutable par quelqu’un d’extérieur, il y en a peut-être une vingtaine. Pour nous dans notre tête il y a toutes ces chansons, ces petits bouts de chanson qui existent. On les a tous en tête, dans notre cerveau il y a ce trop plein d’informations qu’on va oublier bien sûr… Quoique non, je me souviens de tous les albums d’avant, donc des milliers de fragments qui sont quelque part dans les neurones et qui laissent de la place pour rien d’autre. Je ne connais pas mon numéro de téléphone par exemple, c’est vrai !

VR.fr : Pour la première fois, on retrouve un peu de français sur cet album, pour le titre Fleur de Lys ou dans des paroles de chansons. Est ce que ça veut dire que vous envisager la possibilité d’écrire en français un jour ?

Laurent Brancowitz : On aimerait bien, on l’envisage. Ça serait dur pour nous mais ce n’est pas impossible. J’adorerai, Thomas quand il chante en Français c’est assez génial !

VR.fr : J’ai cru déceler un petit accent anglais quand il chante en français…

Laurent : Non ! Un accent anglais ? Ça va pas non ? Ça serait horrible ! Il chante français peut-être avec un cerveau plus vraiment français. Nous on déteste ça, on appelle ça luxembourgeois ! C’est l’accent des mecs qui parlent un peu toutes les langues, mais toutes avec un accent bizarre…

À ce moment, Laurent reçoit un appel pour sa valise égarée (il nous avait déjà fait part de son petit problème avant de commencer l’interview). Il est dans l’obligation de s’absenter pour prendre cet appel, nous « prête » son frère Christian pour « deux questions » qui se transformeront finalement en toute la fin de l’interview.

VR.fr : Bonjour Christian, reprenons du coup la même question que j’ai posé à ton frère, est-ce qu’il y a une chanson sur Ti Amo que tu préfères plus que les autres ?

Christian Mazzalai : Je pense que mon frère a répondu Telefono, non ?

VR.fr : Non, raté !

Christian Mazzalai : Lovelife alors ?

VR.fr : Tout à fait, il a répondu Lovelife !

Christian Mazzalai : Je le savais, je le connais, c’est mon frère. Moi ça serait l’une des deux aussi… Du coup je vais dire Telefono ! Ce sont les deux derniers morceaux de l’album qu’on a enregistrés. Telefono, c’est une histoire très simple en fait. Je te l’expliquerais moins bien que celui qui l’a écrite, mais c’est l’histoire d’un coup de téléphone, de Thomas qui appelle son amour – va-t-il le garder ? – c’est une conversation. Pour moi ce morceau résume bien tout l’album, il est extrêmement candide, on a atteint quelque chose qu’on avait jamais réussi à atteindre jusqu’ici, en tout cas de notre point de vue. On l’a fait tellement rapidement ce morceau qu’on en est presque étranger, on l’a pas tant écouté que ça par rapport aux autres morceaux où je ne suis plus du tout objectif tellement je les ai écoutés. J’ai rêvé d’eux des milliards de fois, toutes les nuits. Alors que Telefono reste encore un petit peu magique.

VR.fr : Une chanson que tu as hésité à mettre dans l’album ?

Christian Mazzalai : Toutes. Elles sont toutes un moment presque passées à la trappe. Il y a un plaisir de créer, mais il y a un plaisir de détruire aussi. Comme pour un jouet, on le casse, tel un enfant. Tutti Frutti par exemple en fait, j’étais prêt à le mettre à la poubelle mais mon frère s’est battu pour. Je l’adore, mais on l’a enregistré tellement de fois, c’est vertigineux. Quand tu détruis un morceau, il y a une espèce de satisfaction primaire, une libération. Quand tu sors un album, c’est le moment où les morceaux ne t’appartiennent plus. Si tu m’avais vu il y a deux mois, j’étais tout blanc, j’étais malade, il y a un moment où humainement c’était très dur de tenir le cap. Passer trois années jours et nuits avec des morceaux, c’est une sorte de torture. Dans un mois, l’album ne sera plus à nous du tout, il appartiendra aux gens.

« Passer trois années jours et nuits avec des morceaux, c’est une sorte de torture »

VR.fr : Tu ressens une appréhension via à vis de cette sortie ?

Christian Mazzalai : Appréhension, oui toujours il y en a. On a grandi à Versailles, on a toujours fait de la musique, on a toujours été les moutons noirs, on ne faisait pas de la musique pour les autres gens du lycée, on a toujours fait de la musique pour nous-mêmes de manière égoïste. C’est inexplicable, c’est notre vie, ça a toujours été quelque chose qu’on partageait tous les quatre. Chaque album on les fait à chaque fois de cette manière. Notre stratégie c’est… il faut juste que ça plaise aux trois autres. Si ça plait aux trois autres, c’est gagné et ça suffit. Et après comme ça, on se dit que si ça nous plait, ça plaira à quelqu’un d’autre. Mais à partir du moment où tu penses à ce que l’autre va penser en dehors de nous, artistiquement tu es mal. Donc appréhension oui et non, quoiqu’il se passe on est content. Pour nous personnellement on a bien fait, après le succès ça permet d’avoir encore plus de liberté artistique. Avec Wolfgang Amadeus Phoenix notre plus grand succès, ça nous a permis d’avoir encore plus de liberté. Pour ça oui, j’espère que ça va marcher mais sinon, si les gens n’aiment pas, ce n’est pas très grave.

« On a toujours fait de la musique pour nous-mêmes de manière égoïste »

VR.fr : Bon peut-être que je vois des signes partout mais… est-ce que la pyramide lumineuse qu’on voit derrière vous dans le clip de J-Boy fait référence à celle de Daft Punk, et est un message subliminal annonçant la tournée Alive 2017 ?

Christian Mazzalai : Ils ont joué une fois avec nous à New York, et depuis tout le monde croit qu’ils vont rejouer avec nous. C’est ça qui est bien, ça créé une tension ! S’il y a un signe à voir ? Non même pas, mais peut-être que tout est lié… Qui sait ? En tout cas ils nous ont prêté leur studio pour finaliser les mix de Ti Amo. On a toujours une étroite relation, mais après je ne sais pas du tout ce qui en est pour leur tournée…

VR.fr : Vous avez repris la route des concerts le mois dernier, qu’est-ce que ça fait de retrouver son public après tout ce temps ?

Christian Mazzalai : C’est formidable ! Qu’est-ce que je peux dire sans que ça fasse trop cliché ? « Mon public m’a manqué », ce genre de phrase… Refaire des concerts, c’est la récompense de tout ce travail. Faire une tournée, c’est un peu une vie rêvée. Voyager avec ses copains d’enfance, faire une ville par jour, dormir dans une sorte de tour bus, découvrir à chaque fois une nouvelle ville. C’est le meilleur moyen de voyager, tu ne te sens pas touriste t’as l’impression que tu fais partie de la ville. Et le soir c’est l’apothéose ! Ça peut-être un échec énorme parfois, ou alors le meilleur moment de ta vie. C’est une vie à l’excitation extrême, à l’opposé d’une vie de moine dans un studio où on est juste tous les quatre. On a besoin des deux. À la fin d’une tournée on a qu’une seule hâte, c’est de se retrouver tous les quatre et reconstruire quelque chose de neuf. Mais là en ce moment, on est parti pour redécouvrir le monde.

VR.fr : Vous avez pas mal bossé la scénographie de cette tournée… Peux-tu nous la décrire plus en détails ?

Christian Mazzalai : Ouais, il y a des photos… Attends je vais te les montrer !

(part chercher son portable avec les photos)

Christian Mazzalai : C’est une idée qu’on a eu il y a deux ans, on l’a testée à Miami. Il y a un miroir en fait, un miroir à 45° qui reflète la scène. T’as l’impression que c’est droit mais on nous voit de haut. Et en dessous de nous, il y a un écran qui montre aussi des images qui se projettent du coup dans le miroir et qui font une illusion d’optique. C’est un truc qu’on a piqué dans un spectacle des Folies Bergères dans les années 30. Il y avait des spectacles avec des filles allongées, et avec le miroir on a l’impression qu’elles étaient debout. C’est une illusion d’optique, c’est ça qui nous plait, c’est que c’est un truc ancestral de réflexion de miroirs et on a essayé d’en faire un truc gigantesque personnel.

« On a piqué l’idée de notre scénographie à un spectacle des Folies Bergères »

VR.fr : Pourquoi avez-vous eu envie d’une scénographie plus élaborée que sur les précédentes tournées ?

Christian Mazzalai : Là c’est simple aussi hein, c’est des idées simples qui vont faire leurs effets j’espère. C’est assez unique je pense. On est assez content de nous parce que c’est personnel. Le fait est qu’on a la chance pour pouvoir jouer dans des grandes salles comme Bercy, on essaie de le prendre comme un outil de jeu et d’essayer de faire quelque chose de neuf qui n’a jamais été fait sur une scène comme Bercy par exemple. C’est quelque chose de personnel, chaque image, chaque lumière on l’aura travaillée personnellement. On aura vraiment tout fait sur cet album, jusqu’au lightshow.

VR.fr : Vous avez une sacré tournée qui vous attend dans les mois à venir, mais mis à part les festivals, on ne retrouve qu’une date française à Paris le 29 septembre prochain. Ce n’est pas beaucoup…

Christian Mazzalai : Il y en aura d’autres en France après normalement, si tout se passe bien !

VR.fr : Vous faites partie de ces groupes français au succès plus important à l’étranger, notamment aux États-Unis, qu’en France… Comment l’expliquez-vous ?

Christian Mazzalai : C’est plus aux journalistes de l’expliquer. Je sais pas, nous on veut surtout pas essayer de comprendre, ça serait malsain et surtout ça ne sert à rien. Le succès c’est quelque chose d’imprévisible. Pourquoi ? J’en sais rien !

VR.fr : Vous sentez du coup plus de distance avec votre public français ?

Christian Mazzalai : Non, au contraire ! Peut-être sur le premier album oui, mais à partir du deuxième, il y a toujours eu une relation puissante, c’est un peu comme un petit secret caché. Quelque part ça nous plait bien, on est plus peinard en France. On a le beurre et l’argent du beurre, des disques qui marchent et en même temps on peut se promener tranquillement à Paris, personne ne nous embête. Après on fait quand même des grandes salles comme Bercy, pour moi ce n’est pas un échec, même jouer dans une salle plus petite comme La Boule Noire, c’est déjà un succès énorme. Le simple fait de pouvoir vivre de notre musique, c’est énorme. Qu’est-ce qu’un succès ? Qu’est-ce qu’un échec ? C’est très relatif. Aux États-Unis, même si c’est un des pays où on marche le plus, il y aura toujours une ville où on est pas connu, toujours une ville qui te ramène les pieds sur terre. T’as beau remplir une arène dans une ville, tu vas jouer dans un petit patelin au milieu des États-Unis, ça sera parfois un petit club, parfois pas rempli. C’est la vie, la magie de la vie, qu’il y aura toujours un moment qui te remettra les pieds sur terre.

« Notre relation avec le public français, c’est comme un petit secret caché »

VR.fr : Durant ces derniers années d’enregistrement, vous avez pu écouter un peu ce qui se passait côté musique en France ? Qu’est-ce que vous pensez de la nouvelle scène ?

Christian Mazzalai : Oui oui tout à fait. En enregistrant ici au 7e étage, on avait accès à tout le bâtiment. On pouvait rentrer au quatrième par une porte cachée. On pouvait espionner les groupes pendant leurs balances, voir les concerts. On a vu Dodi El Sherbini par exemple ou Moodoid… On a pu voir plein d’artistes de cette scène française, j’ai un bon espoir en elle, je l’aime bien !

VR.fr : Après la tournée, quels sont vos projets ? Vous allez encore attendre quatre ans pour sortir un nouvel album ?

Christian Mazzalai : On a en sait rien, on en a aucune idée. Pour la première fois on a plein de morceaux qu’on a pas utilisés, pas finis à 100%. C’est la première fois que ça nous arrive, normalement on a plus rien en stock à la fin d’un album. On pense du coup peut-être sortir un album avec les morceaux restants, tout est possible !

Sortie de Ti Amo prévue pour le vendredi 9 juin // Phoenix en concert à Garorock, Beauregard, Eurockéennes, Musilac, Vieilles Charrues, Lunallena et le 29 septembre à l’AccorHotels Arena à Paris

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