Ce week-end, tous les aficionados de la musique indé se sont bousculés à la Grande Halle de La Villette à Paris pour assister au Pitchfork Festival, tout droit importé de Chicago. L’événement à la renommée mondiale a été originellement créé par la magazine du même nom et constitue un rendez-vous musical incontournable outre-Atlantique. C’est pourquoi, parmi le public du Pitchfork Paris compte presque plus d’étrangers que de Parisiens. Tous voulaient applaudir MIA pour son unique date en France cette année, ou retrouver l’élégant Chet Faker reconverti en Nick Murphy, tout en dansant all night long sur les sets des artistes électro les plus réputés du moment tels que Moderat, Acid Arab ou encore Motor City Drum Ensemble. europe2.fr était au Pitchfork durant les 3 jours de festival, et vous raconte ses péripéties.
Jeudi soir, on arrive tout juste à temps pour le concert de Suuns, un groupe de rock canadien qui avait fait sensation en 2013 avec un second album Images du Futur brillantissime. Leur univers très sombre et inquiétant a continué son bout de chemin avec la sortie de leur troisième opus Hold/Still cette année faisant de leur passage au Pitchfork un set à ne surtout pas manquer à nos yeux. Suuns est le genre de groupe qui déroute, leur musique passe à travers tout notre corps et le fait vibrer de part et d’autre. C’est à la fois sensuel, douloureux, intriguant, et en live c’est une jolie claque qu’on se prend. Même si le public ne s’agite pas encore tellement, il s’abandonne totalement au jeu de Suuns.
Chet Faker renommé désormais Nick Murphy a été l’un des artistes marquants de cette première soirée, mais pas forcément dans le bon sens du terme. Avec ce changement de nom, on s’attendait à un virage musical radical de sa part, comme l’annonçait le premier extrait Fearless de son prochain album. Cependant, on ne sait pas trop où voulait nous emmener l’artiste australien. Finalement les nouveaux titres de Nick ne diffèrent pas tellement de l’univers de ses premiers disques, on les trouvera même moins riches que leurs prédécesseurs. Le tout est gentillet, et le chanteur en fait des tonnes finalement pour pas grand chose. Il gesticule, fait le crooner devant un public pas vraiment adéquate et peu réceptif qui est resté sur sa faim.
Flavien Berger qui a été pendant un moment le petit protégé de Christine And The Queens a certainement été notre plus beau souvenir du vendredi. L’artiste de 28 ans est unique et ne peut laisser personne indifférent. On peut détester le genre car trop excentrique, mais nous, on a flashé sur la présence et l’originalité du chanteur. Armé de son micro, ses boites à rythmes et sa table de mixage, Flavien réussit à emporter la foule avec ses mélodies électro expérimentales et ses chansons très imagées. La scène, il a l’air d’avoir ça dans le sang, lâche quelques petites anecdotes par ci par là durant tout le show, et descendra même parmi le public durant Trésor. Du jamais vu à cette heure-ci au Pitchfork !
M.I.A. était la grosse tête d’affiche du festival, et très attendue par ses fans français qui ne l’avaient plus vu en live dans la capitale depuis deux ans. Si visuellement, il n’y avait rien à dire, tout était mis en œuvre pour nous faire vivre un show à l’américaine (bien que la chanteuse soit britannique), la prestation en elle-même était bien décevante. Déjà, MIA a raccourci le show, semblerait-il qu’elle était malade, et qu’à cause de cela, elle n’a pas pu rencontrer la presse. Elle semblait assez affaibli par rapport à d’habitude, et c’est sa danseuse/choriste qui animait la foule la plupart du temps. La Britannique a bien sûr joué ses plus gros tubes Paper Planes et Bad Girls, ainsi que les titres phares de son dernier album AIM dont le polémique Borders. Les transitions étaient parfaites également, mais il manquait quelque chose. Un peu plus de MIA peut-être, on avait l’impression que la chanteuse, plutôt effacée hier soir, n’était qu’une pièce du show… On mettra ça sur le compte de la maladie !
MCDE c’était bien d’la balle ! #p4kfest #paris #live #work
A photo posted by Hélène Ccw (@heleneccw) on Oct 30, 2016 at 5:51am PDT
Enfin le plus beau moment du week end à nos yeux a été le live de Motor City Drum Ensemble, une vraie ode à la joie. En son set même, le producteur allemand joue la carte de l’éclectisme, on y retrouve des sons orientaux, de musiques du monde, de la funk, du disco, du hip hop ou encore des morceaux techno purs et durs. L’artiste ne se limite pas à un univers, il pioche dans tous les styles et nous fait ressentir son amour pour la musique sous toutes ses formes, la fête, la danse, la vie. On n’a pas pu s’empêcher durant tout le long de sa performance, un condensé de bonheur à l’état pur. Quels ont été vos moments marquants du Pitchfork Festival 2016 ?