Pourquoi Alfie Templeman va tourner en boucle dans vos oreilles tout l’été

L’artiste britannique de 21 ans sortira début juin son deuxième album intitulé « Radiosoul » sur lequel il maîtrise toujours l’efficacité pop. Portrait.

2024 sera-t-elle l’année de la consécration pour Alfie Templeman ? On a envie de répondre oui. Car cela fait maintenant six ans que le jeune Anglais, seulement âgé de 21 ans, berce nos oreilles avec des chansons bricolées et accrocheuses. Alors oui, il est désormais temps de prendre Alfie au sérieux.

On pourrait dire que le parcours d’Alfie Templeman était déjà tout tracé pour lui. Pas parce que ses parents sont des musiciens connus, ou qu’ils avaient des contacts dans le milieu, mais parce que depuis tout petit, c’est la musique qui est le moteur de sa vie. Une passion qui a commencé tôt, à l’école, avec le violoncelle. Et puis avec la batterie, la guitare — pour l’anecdote il a appris cet instrument avec des guitares pour gauchers de son père alors qu’il est droitier, la mandoline, le piano, la basse, le sitar, l’harmonica, le violon, etc.

Au même moment, le garçon se passionne pour la musique prog-rock des années 1970 (Yes, King Crimson, Soft Machine, etc.) et commence à écrire ses premières chansons. Alors forcément, quand ses amis sont encore en train de réfléchir à leur orientation professionnelle en séchant les cours, Alfie, 15 ans, sort son premier EP Like an Animal. Un disque de bedroom pop influencé par Mac DeMarco et la musique psychédélique qui permet à Alfie de faire ses premiers pas dans la musique.

Step by step

Dès l’année suivante, le jeune garçon gagne en maturité. Celui qui écoute maintenant Frank Ocean, Snoop Dogg et Dr Dre continue son éducation musicale tout en digérant ses influences pour sortir son deuxième EP Sunday Morning Cereal. Au total, Alfie publie quatre EPs en deux ans et quelques petits tubes en puissance comme Movies, histoire de diversifier sa palette de sons et afin de gagner en confiance sur son songwriting.

À 18 ans, l’Anglais est (enfin) prêt à jouer dans la cour des grands. Il revient avec un premier mini-album intitulé Forever Isn’t Long Enough. Un album enregistré aux côtés de Tom McFarland de Jungle, et avec l’aide Kid Harpoon, un proche collaborateur d’Harry Styles, qui sort Alfie de sa chambre d’ado. « J’ai composé toutes ces chansons quand j’avais 16 ou 17 ans, j’étais donc encore très jeune et je travaillais sur moi-même, et ces gens m’ont aidé à faire ressortir le meilleur d’elles-mêmes », confie le garçon dans une interview pour le magazine DIY. Alfie est maintenant un artiste pop sous le feu des projecteurs. Et oui : son premier (vrai) album va lui permettre de franchir une nouvelle étape.

Fusion des genres

En 2021, Alfie, hyperactif sur le plan musical, est obligé de mettre une partie de sa vie sur pause. Confiné, l’Anglais souffre de problème de santé mentale. « Je me défonçais parce que j’en avais marre de rester dans ma chambre. Je buvais beaucoup, j’abandonnais mes chansons et je ne faisais pratiquement rien. J’étais vraiment déprimé et j’ai perdu le sens de tout, absolument tout. Je n’avais plus rien à foutre de la musique. Ou de quoi que ce soit. Tout était gris », raconte Alfie dans cette interview.

Au bout de six mois, il remonte petit à petit la pente et rebranche ses instruments. Sur l’album Mellow Moon sorti en 2022, les chansons reflètent ses états d’âmes (Broken par exemple) mais les mélodies sont étonnamment pop. Si les influences musicales sont multiples (funk, krautrock, prog-rock, bubblegum pop, etc.), Alfie Templeman avait besoin de contrebalancer ses émotions négatives avec des mélodies solaires. L’album est aussi le reflet de la personnalité du jeune musicien, touche-à-tout et fan de musique avant tout. C’est pourquoi certains titres sonnent comme Phoenix (Do It) et que d’autres, comme Western, rappellent Gil Scott-Heron.

Le 7 juin, Alfie sortira son deuxième album Radiosoul. Un disque qu’il a enregistré avec plusieurs producteurs de renom comme Nile Rodgers, Dan Carey (Fontaines D.C. Squid) ou encore Will Bloomfield (The Vaccines) sur lequel Alfie fait du Alfie, c’est-à-dire de la pop aux accents multiples qui jongle entre le rock, la soul, le psychédélique, l’électro et le jazz.

Que trouve-t-on sur ce disque ? Un single, Beckham, qui parle d’une recherche d’appartement à Londres, et qui a été inspiré par les Beatles et des titres comme Strawberry Fields Forever ou Tomorrow Never Knows. Mais aussi le titre Radiosoul, une composition plus jazzy, ou encore Eyes Wide Shut, plus funky, qui rappelle la folie d’un jeune Beck.

Bref, tout ça pour dire que ce deuxième album devrait à priori cocher toutes les cases musicales et laisser plus de place aux expérimentations. Au point de faire partie des meilleurs albums de 2024 ?

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