La déclaration n’a pas dû plaire à Taylor Swift : dans une interview accordée au média américain Billboard, Billie Eilish n’y a pas été de main morte le 28 mars dernier, pour tacler le manque de sens écologique de ses collègues. Au programme : des prises de position sur la pollution (un sujet sur lequel la musicienne est engagée depuis longtemps) et une petite pique adressée à tous ces artistes et labels pressant les versions vinyles de leurs albums en différentes couleurs et formats afin de booster les ventes.
C’est en fait : la chute du marché CD à l’échelle planétaire, couplée à la domination du streaming, amène tout le milieu musical à repenser les modes d’écoute. Et pour ça, il y a le vinyle; un support qui résiste au temps et peut compter sur un regain d’intérêt depuis plusieurs années. Il n’en fallait pas plus pour inciter les poids lourds du secteur à saturer les usines de production avec des déclinaisons à outrance de leurs 33 tours (comme les Rolling Stones par exemple, avec 43 versions différentes de leur Hackney Diamonds !). Alors forcément, puisqu’il est question d’écologie, Eilish sort le bazooka :
“On vit à une époque où, pour une raison ou une autre, il est très important pour certains artistes de produire toutes sortes de vinyles et d’emballages différents. […] Je ne peux même pas vous dire à quel point c’est du gaspillage […] Ça m’énerve que l’on en soit encore à un point où l’on se préoccupe autant des chiffres et de l’argent — et ce sont tous vos artistes préférés qui font cette merde”.
Dans le viseur, tout le monde pense évidemment à Taylor Swift, dont les ventes vinyles se sont élevées à plus de 3,5 millions rien que pour 2023. Mais pour Eilish, le problème va bien plus loin que ça.
Billie n’est pas l’ennemie du vinyle (ni de Taylor)
Dans une story Instagram, l’auteur de Lost Cause remet les pendules à leur place et précise que sa déclaration n’était pas adressée à Taylor Swift et son système de production industrielle. L’Américaine précise au passage que selon elle, tout le monde est coupable de cette dérive consistant à presser des vinyles comme des bonbons, en différentes couleurs et différents modèles, par goût du jeu d’abord, mais aussi par appât du gain : proposer un disque en différentes versions permet de booster les ventes chez les fans, parfois prêts à payer des sommes astronomiques pour compléter leurs collections. « Ce sont des problèmes systémiques à l’échelle de l’industrie. Et lorsqu’il s’agit de variantes, de nombreux artistes les publient – y compris MOI ! » précise-t-elle.
Pour preuve, le dernier album de Billie, Happier than ever, est disponible en 8 versions vinyles. Un fait rappelé par les internautes (et les fans de Swift) qui n’a pas échappé à Eilish qui précise que ceux-ci ont été produits à partir de matières 100% recyclées et de canne à sucre. Pas de petite victoire quand on parle d’écologie et qu’on cherche à être plus heureux que jamais.