Pourquoi il faut oser Hozier

120 millions, 2,5 milliards…. non, il ne s’agit pas des derniers sommes gagnées à l’Euromillions, mais de quelques unes des statistiques d’Hozier. Le premier chiffre, c’est le score réalisé par son dernier single Too Sweet (120 millions d’écoutes en 20 heures), le second, c’est le nombre de streams de son plus gros hit Take me to church. Dix ans séparent les deux titres. Une décennie que l’Irlandais a clairement passé à faire son trou au sommet des charts.

Trois albums en 10 ans

Le problème avec Hozier, au regard de sa relative discrétion, c’est qu’on aurait vite fait de croire qu’il s’agit d’un producteur électronique habitué des studios mais incapable de jouer quoi que ce soit avec ses dix doigts. Une très grosse erreur.

Fils d’un ancien batteur de groupe de blues, Andrew Hozier-Byrne a commencé par jouer dans un groupe de soul puis s’est initié tout seul à la guitare et au piano. Biberonné à Queen et Pink Floyd, il s’éloigne néanmoins rapidement de la trajectoire classique et comprend qu’intégrer ses passions (le jazz, le gospel) à des productions modernes survitaminées lui permettra d’ouvrir une plus grande porte. Banco : son Take Me to Church sorti voilà pile 10 ans tire dans le mille grâce à ses paroles sur les discriminations LGBTQ+. Premier hit viral sur YouTube. Et début d’un succès depuis ininterrompu.

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Branché mais pas trop, Hozier devient rapidement la coqueluche d’une nouvelle génération. On sait peu de choses de lui ? Tant mieux. Le musicien originaire du Nord de l’Irlande en profite pour se placer sur la bande originale de Tarzan et, comme tous les artistes de son époque, reste dans l’actualité avec la sortie de singles et d’EPs, pour éviter qu’on ne l’oublie. Moralité : seulement 3 « vrais » albums en 10 ans de carrière, mais une somme de tubes (Work Song, Like Real People do, Almost) qui dépassent les 100 millions d’écoutes sur Spotify.

Des hits TikTok

Engagé pour les droits humains et pour le climat, pas vraiment folk mais pas vraiment électronique non plus, Hozier c’est d’abord la victoire d’une authenticité qui a toujours su éviter les mauvais compromis. Son arme : une voix chaude typiquement américaine qui va lentement conquérir l’Amérique du Nord. Le meilleur exemple, c’est son dernier single Too Sweet qui a commencé par s’imposer sur TikTok où les fans ont massivement utilisé un court extrait d’abord diffusé par erreur dans un podcast avant la sortie de l’EP Unheard.

L’heureuse conclusion de tout cela pour Hozier, c’est que cette adhésion du public a permis au titre de grimper rapidement dans le classement, au point de permettre au musicien de décrocher un nouveau record. Too sweet est devenu numéro 1 du Billboard Hot 100, dépassant ainsi son autre tube d’il y a 10 ans, Take me to church. Et c’est la première fois qu’un Irlandais décroche cette place depuis Sinéad O’Connor avec Nothing Compares 2 U. C’était en 1990, soit l’année de naissance d’un certain… Hozier.

A 34 ans, il est actuellement le chouchou des playlists et un nom populaire qu’on peut citer en soirée sans honte. Belle victoire pour celui qui a certainement encore plus d’un tour dans sa guitare.