Dans la nuit du mercredi au jeudi, entre stupeur et soulagement, le nouvel album de Rihanna ANTI a été dévoilé dans son intégralité et gratuitement sur la plateforme TIDAL. Avec pas moins d’un million d’exemplaires téléchargés en vingt-quatre heures, le huitième album solo de la chanteuse a été soumis à de nombreuses analyses, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis sont loin d’être unanimes. Voici une petite dissection de ce que l’on pourrait appeler l’essentiel d’ANTI. Et ce qui est peut-être le plus appréciable dans cet opus, est qu’il laisse enfin chanter Rihanna. Ne vous attendez pas à des titres d’ambiances tel que Bitch Better Have My Money, non, cet album chante et raconte l’amour, celui qui fait mal.
LOVE ON THE BRAIN
À la première écoute de ce titre, on a tout d’abord du mal à croire que c’est un titre de Rihanna : Duffy, Alicia Keys, peut-être, mais pas Rihanna. Avec son grain de voix presque méconnaissable, elle livre une performance vocale comme on ne l’avait jamais encore vraiment entendu. Dans Love on the Brain, elle se confie sur cette histoire d’amour , amour destructeur dont elle ne peut se passer, malgré le mal que cela lui cause. Le titre emprunte aux chanteuses soul des années soixante l’âme nécessaire à la profondeur de la chanson. Quelques fans ont remarqué de nombreuses similarités avec la chanson Superpower de Beyoncé, notamment au niveau du tempo utilisés, empruntant également au titre Stop de Sam Brown d’autres petits détails. « Le grand art est celui dont les imitations sont légitimes », ne l’oublions pas (Paul Valery).
NEVER ENDING
C’est peut-être l’un des titres les plus honnêtes de toute sa discographie, où la fragilité de la chanteuse nous touche de près. Accompagnée d’une simple guitare acoustique, elle nous fait voyager au fil de la ballade, dans les recoins cachés de ses souffrances, ses peines et ses vices. ANTI est un album sur l’amour, oui, mais l’amour destructeur à la façon Rihanna, saupoudré de douleurs planantes et bien encrées. « Rien ne se termine vraiment jamais, cette fois-ci, cela me détruit ». Ce titre vaut le détour, parce qu’il nous rapproche au plus près de la chanteuse, qui se dévoile complètement, différemment de ce que l’on voit d’habitude…
HIGHER
L’équipe de la rédaction aurait pu vous parler d’un titre comme Close to You, également très touchant et honnête, mais on ne pouvait passer à côté de Higher. Il est, à l’instar de Love On The Brain, une sorte de ballade vintage, où l’on pourrait imaginer la chanteuse avec de jolies tenues de l’époque, dans un cadre idyllique, dansant la valse avec son prince, un joint à la main. Mais Higher, ce n’est pas vraiment ça. Ce titre met en scène la solitude de la chanteuse après une soirée arrosée cherchant de la compagnie auprès d’un homme, qui visiblement lui fait tourner la tête et la comble, physiquement parlant. Rihanna nous livre une performance vocale assez poignante, notamment lorsqu’elle se lance dans les aigüs et que sa voix se casse, elle nous parle, et on l’écoute. Higher est une petite perle qui nous transporte vers un lieu triste et bien plus sombre que ce que l’on pourrait penser. L’album de Rihanna arrive-t-il à la hauteur de vos espérances ?