Début octobre, nous avons eu le plaisir de découvrir le livre Shaka Ponk : Monkey Diary, un ouvrage qui explore l’intimité du groupe de rock français tout accompagné de rares photographies. Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Laurent Julliand, photo-journaliste à l’initiative de ce journal de tournée. L’actualité de Shaka Ponk est débordante en ce moment mais ce n’est pas une raison pour rater le Monkey Diary qui est un must pour tous les fans du groupe.
Une histoire de confiance
Entre Laurent Julliand et Shaka Ponk tout commence par une rencontre avec Frah, son voisin, en 2008. « Frah me propose d’aller faire des images à l’Elysée Montmartre. Je n’avais jamais rien écouté de Shaka. Avant même que le show commence, j’ai rencontré des gens extrêmement disponibles, ils ont tout de suite compris mon travail : ne pas m’immiscer, mais être présent partout. À l’époque, l’écran était grand comme une pièce de 5 francs. » De 2008 à 2013, le photographe a suivi le groupe partout dans ses aventures musicales sur la route du succès jusqu’à Bercy. Il a donc été un témoin privilégié du développement de leur projet. « Tout s’est fait dans un climat de confiance partagée. Je ne peux pas ramener les images que je ramène si je n’ai pas leur confiance. »
« Ils ont inventé une manière de travailler »
Laurent Julliand a donc enchaîné les tournées des albums Bad Porn Movie Trax et The Geeks and the Jerkin’ Socks. Il a ainsi pu approcher chacun des membres du groupe et en apprendre plus sur eux. En résulte un ouvrage qui nous permet d’entrevoir la vie de Shaka Ponk dans l’intimité. « Ils ont une attitude extrêmement rock ‘n’ roll. Mais y a un côté en plus. Ce n’est pas du tout sexe, drogues, rock ‘n’ roll. Ils sont concentrés et ont conscience d’une responsabilité qu’ils ont quand ils font un show. Leur ambition est de produire un bon spectacle. Ils ont une condition physique incroyable. Tout est sous contrôle. » L’auteur a aussi pu entrer dans le fameux Shaka Lab, cet endroit où tout le projet prend vie, de la musique à la vidéo. « Dans la manière de travailler ils créent un truc. Ils ont inventé une manière de travailler : tout se passe en même temps. C’est une cocotte minute permanente. »
Le facteur humain, un aspect crucial
Dans l’intimité de Shaka Ponk, Laurent Julliand a aussi pu assister à des scènes surprenantes auxquelles il ne s’attendait pas. « Les Shaka font des réunions très régulièrement. Tout est fait pour que la cohésion du groupe ne faiblisse pas. Au-delà de faire des morceaux, répéter et jouer sur scène, le facteur humain est très important. Il faut que tout le monde se comprenne. Il y a forcément des tensions, il faut s’en servir pour faire avancer le projet. Ils se mettent à poil devant les autres, ils décortiquent les choses pour que ça serve. Chacun dit ce qu’il a à dire. C’est assez étonnant. »
Shaka Ponk : Monkey Diary de Laurent Julliand est disponible aux éditions Marabout, il sera suivi le 3 novembre, date de sortie de l’album Black Pixel Ape de Shaka Ponk en avant-première aujourd’hui sur Facebook et Deezer, d’une bande-dessinée dans l’univers du groupe chez Marabout. A la fin de notre entretien, nous évoquions la possibilité d’une suite à ce Monkey Diary, une possibilité que Laurent Julliand n’écarte pas : « Il y a de la matière faite et il y a de la matière à venir. » Quelque chose nous dit que l’on retrouvera le photographe à Bercy le 20 novembre prochain !