The Last Dinner Party est-il le groupe de rock féminin que 2024 attendait ?

Elles sont cinq, elles font du rock qui sonne comme un mélange entre Kate Bush, les Sparks et Queen, elles s’habillent comme des personnages d’un livre d’Emily Brontë et leur premier album « Prelude to Ecstasy » est bien placé pour devenir l’un des albums de l’année. Ready pour The Last Dinner Party ?

Pour The Last Dinner Party, tout commence en 2020. Abigail Morris, Lizzie Mayland et Georgia Davies font connaissance à l’université, à Londres. Elles ont tendance à fréquenter les mêmes salles de concerts et à kiffer les mêmes groupes qui montent, par exemple HMLTD, Black Midi ou encore Squid.

Les filles se sentent inspirées par cette nouvelle scène anglaise qui fusionne les styles (le jazz, le rock, l’ambient, la pop, la musique expérimentale, etc.) et décident de se lancer à leur tour. Elles recrutent Emily Roberts et Aurora Nishevci pour compléter la formation, choisissent un nom et commencent à répéter. Rapidement, elles font leur début sur scène, écumant les petites salles londoniennes durant 12 mois non-stop. La température commence donc petit à petit à monter et avec elle, le plaisir à entendre des femmes dans le rock, un milieu encore beaucoup trop masculin.

Début du buzz

En l’espace de quelques mois, tout s’accélère pour le groupe. Elles signent avec le label Island Record, elles intègrent une énorme société de management (Qprime, qui s’occupe des carrières de Metallica ou de Muse) et s’incrustent en couvertures de magazines sans avoir sorti officiellement une seule chanson. The Last Dinner Party se retrouve même à jouer en première partie des Rolling Stones à Hyde Park, mais aussi de Florence & The Machine et Nick Cave.

Dès la sortie de leur premier single, Nothing Matters, en avril 2023, la presse s’emballe à son tour. La musique, leur style vestimentaire — à la fois old school et gothique — et leurs prestations sur scène, très théâtrales, sont les éléments essentiels à un cocktail explosif. The Last Dinner Party donne tout :  « Il y a en ce moment des groupes qui deviennent de plus en plus cinématographiques. Le truc post-punk où un gars fait du parlé-chanté sur des guitares semble s’estomper. J’ai l’impression qu’on entre dans une ère maximaliste », confiait en interview la chanteuse du groupe, Abigail Morris, au magazine Dork.

Filles du grunge et du baroque

Le premier album du groupe, intitulé Prelude to Ecstasy, est sorti le 2 février 2024, soit trois ans après les débuts. Un disque produit par James Ford (Arctic Monkeys, Gorillaz, Dépeche Mode) où se mélangent un univers glam rock, de la pop baroque et des solos de guitare de feu — la guitariste Emily Roberts a joué dans un groupe de reprises de Queen avant d’intégrer The Last Dinner Party.

Les thématiques sont quant à elles en lien avec l’identité — certaines des filles du groupe sont queers ou non-binaires, les violences, la luxure et l’amour. On Your Side renvoie à Kate Bush, Portrait of a Dead Girl est à mi-chemin entre Lana Del Rey et Nico, Gjuha est une ballade médiévale toute douce chantée en albanais, Caesar on a TV Screen est un tube radio et Nothing Matters comme My Lady of Mercy possèdent ce côté plus grunge qui fait du bien aux oreilles. 

Alors, The Last Dinner Party, futur grand groupe ? Encore trop tôt pour se prononcer, mais les cinq filles ont en tout cas pris le meilleur départ possible (comme Wet Leg) pour une plus grande parité dans le monde du rock.

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