Starboy de The Weeknd est dans les bacs et c’est un bon album, un très bon album. Difficile de dire après quelques écoutes seulement si c’est le meilleur de sa carrière comme le chanteur l’affirmait il y a déjà quelques mois mais il finira à coup sûr dans nos tops de fin d’année. Entre les singles officiels ( Starboy, False Alam ), les chansons révélées en avant-première ( I Feel It Coming et Party Monster), les leaks ( Rockin’) et autres extraits entendus dans son mini film Mania ( Secrets, Sidewalks..), on craignait n’avoir plus grand chose à découvrir de Starboy. D’autant plus qu’avec un total de 18 chansons, on pouvait craindre un opus compact où l’artiste n’aurait pas su faire de choix mais il y a finalement peu de chansons vraiment anecdotiques dans ce troisième album.
En s’associant avec Max Martin, à la prod de quatre chansons de l’album, l’intention de The Weeknd est claire : recréer la magie de Can’t Feel My Face, première collaboration entre le canadien et le magicien suédois. C’est criant sur Rockin’ qui est sans conteste l’une des meilleures chansons de l’album mais aussi la plus pop que The Weeknd ait jamais interprétée. En surfant sur la disco, l’artiste excelle avec ce tube en puissance qui aurait été un meilleur choix de premier single que l’éponyme Starboy.
L’album s’ouvre et se referme sur les prods des Daft Punk (Starboy / I Feel It Coming) mais si The Weeknd a bénéficié de la présence du mythique duo français, attirant peut être un public plus large que le sien et en quête des trop rares Daft Punk, force est de constater que Starboy et I Feel It Coming tout en étant des chansons de très bonnes factures ne sont pas les plus intéressantes de l’album. Guy Man et Thomas Bangalter se sont clairement plus adaptés au son The Weeknd que ce dernier à leur univers. Même quand Diplo est crédité sur un titre ( la trippante Nothing Without You) on peine à reconnaître la signature du DJ star de Major Lazer. Mais il n’y a pas que Max Martin qui ait réussi à imposer sa patte, celle du félin Cashmere Cat est très reconnaissable sur 4 titres également. Avec Die For You, le norvégien signe un titre que l’on verrait bien prendre la relève de Earned It et squatter la bande-son d’un certain Fifty Shades Darker… Autre pépite produite par le DJ, Attention, une chanson au tempo lent mais où la merveilleuse voix de The Weeknd fait frissonner.
The Weeknd est par ailleurs resté fidèle à son motto, celui de ne pas faire dans la surenchère de featurings ( un problème récurent dans l’univers du R&B et du rap). Kendrick Lamar , Future ( All I Know, chanson weekndesque très/trop classique) et Lana Del Rey (Stargirl sans grande ampleur) sont de la partie, des artistes avec qui il a déjà collaboré par le passé. On savourera d’ailleurs que sur le titre Sidewalks The Weeknd ironise « Personne ne m’a fait à part la rue parce que trop de gens pensent qu’ils m’ont fait. Eh bien, s’ils m’ont fait qu’ils viennent me remplacer ». Une attaque probablement dirigée à l’encontre de Drake, son mentor d’autres fois, et à qui il pourrait bien piquer la place en devenant l’artiste le plus en vue en 2017…
The weeknd – Secrets ???? pic.twitter.com/dYBNRyRgAm
— ZaruL (@zarul_jim) 25 novembre 2016
Le brio de The Weeknd c’est de faire passer la pop du côté obscur de la force. Loin d’une Rihanna laissant perplexe ses fans avec un album plus exigeant et moins tubesque (ANTI) ou d’une Lady Gaga qui s’est jetée dans le rock et la country ( Joanne) en y perdant de son âme, The Weeknd ne se plie pas aux exigences de la pop, c’est la pop qui s’adapte à son univers. A l’image de Secrets, le chef d’oeuvre de l’album qui est une chanson composée à l’origine pour être country avant d’être transformée en tube new wave.