Vianney a pris le pari de publier un album en plein confinement mais surtout, alors que les rayons dits « non-essentiels étaient fermés ». Visiblement, la prise de risque a payé : l’opus s’est glissé en tête des ventes et ce, la semaine juste après sa sortie. Actuellement privé de scène en raison de la pandémie de Coronavirus, l’artiste a pris le temps de se confier à Apple Music. Au programme, ses morceaux mais aussi la vulnérabilité mais aussi les critiques qui, parfois, attaquent les artistes.
- « Le bon sentiment, c’est quelque chose qui nous élève »
Sortir un album signifie s’exposer aux critiques. Bonnes ou mauvaises. Ce sujet, Vianney l’a déjà abordé il y a peu, exprimant son point de vue sur la question. A une époque où la sur-exposition (notamment via les réseaux sociaux) est omniprésente, difficile d’y échapper. Pour l’interprète de Pas Là, il y a un temps pour tout et surtout pour la critique : « C’est vrai qu’on a laissé une certaine presse considérer que le bon sentiment, c’était un défaut à un projet artistique. C’est-à-dire, tu lis « pétri de bons sentiments », c’est cruellement négatif ! », explique t-il. « Et c’est assez triste, parce qu’on n’a pas besoin de ça en ce moment, je pense réellement qu’on n’a jamais besoin de ce cynisme-là. Ça fait perdre confiance en beaucoup de choses, perdre foi en beaucoup de choses, belles, qu’on peut apporter à travers la musique, la littérature, le cinéma. Le bon sentiment, c’est quelque chose qui nous élève, moi, je pense ».
Il poursuit : « Donc c’est un truc qui se cultive, ça ne veut pas dire que c’est évident. Moi, je me lève le matin, je ne suis pas guilleret, tu vois, à vouloir aimer tout le monde. En revanche, j’essaye tout de suite de voir ce qu’il y a d’appréciable. Et c’est ça, le truc, c’est essayer de voir ça ! C’est ça qui m’importe ! C’est pas dire que tout est beau, c’est pas vrai du tout ! En revanche, que dans le chaos, il y a des petites lumières auxquelles il faut se raccrocher et il faut focaliser là-dessus. »
Et cet optimisme contagieux, cette poésie, c’est justement ce qui fait de Vianney un artiste unique. Il est de ceux qui n’ont pas peur d’exposer leurs sentiments et encore moins leur vulnérabilité : « Je pense qu’en fait, tous, on a nos vulnérabilités », explique t-il. « La puissance totale n’existe pas, je suis sûr ! Et c’est vrai que je me dis souvent, parfois quand je vais parler dans les collèges et tout, on parle du thème, « La réussite », qui est un mot hyper étrange. Il faut l’aborder doucement, ce truc-là. Et bien moi, j’aime bien leur dire qu’il n’y a pas… que moi, je me prends des tôles aussi, que j’ai des vrais doutes, que j’ai des moments de tristesse, j’ai des moments compliqués. Et pourtant, on vit un rêve avec mon équipe depuis des années ! Depuis cinq ans, c’est génial ! On hallucine de ce que nous permettent de faire les gens, ce public ! Donc c’est à la fois génial et à la fois, de dire que voilà, il y a des moments où on se sent quand même vulnérable et c’est l’humain qui est comme ça ! »
Vous le savez, Vianney a ainsi choisi de sortir son troisième album dans une période plus que difficile : « Parce qu’il s’appelle « N’attendons pas » et que le message, c’est ça. Et que même le contexte fait que ça ne doit pas nous freiner, nous arrêter. Donc, on a maintenu ce cap-là, donc je suis hyper heureux et fier de ça ! », s’exclame t-il. « Donc je suis déchiré entre ça, réellement, qui fait que le matin, cet album, pour moi, il a une saveur encore plus dingue que les autres. Parce que le contexte, et tout le métier qui souffre, toute la France qui souffre. Donc, j’ai ce truc-là, si tu veux, je suis tiraillé. J’essaie de voir le positif et je me dis que le positif, en ce moment, c’est ceux qui sortent des livres, des séries, des films, des albums ! Finalement, les évasions qu’on a en ce moment, c’est ça ! »
N’attendons Pas est disponible depuis le 30 octobre dernier et si vous ne l’avez pas encore écouté, on vous conseille vivement de le faire !