Écrit par marinepn - Publié le 19 Avr 2021 à 14:30

Alors que le streaming modifie considérablement notre façon de consommer la musique, des artistes tels que Vianney ou encore Björn Ulvaeus (ABBA) appellent à une meilleure répartition. 

Le streaming a considérablement modifié notre façon de consommer la musique : grâce à de nombreuses plateformes, la musique est dorénavant à portée de clics. Si, sur le papier, ce tout nouveau système virtuel semble béni, il présente tout de même quelques failles pour les artistescomme la répartition des revenus. « Si j’écoute chaque mois 20 fois les Beatles et que la fille de mon voisin, ado et fan de Justin Bieber, l’écoute 5 000 fois, le pauvre Paul McCartney ne touchera quasiment rien de mon abonnement », a notamment expliqué le membre fondateur d’ABBA au Parisien en expliquant le système d’abonnement aux plateformes.

En France par exemple, l’Administration des droits des artistes et musiciens interprètes explique que sur un abonnement 9,99 euros, « 46 centimes sont à partager entre tous les artistes de la plateforme ». C’est (trop) peu, on vous l’accorde. Voilà pourquoi de nombreux artistes militent pour une bien meilleure répartition des revenus issus des plateformes de streaming. C’est d’ailleurs le cas de Vianney qui pencherait pour un système plus « juste » : « Pour cela », explique t-il, « il faudrait déjà que les majors et autres acteurs du disque prennent le sujet à bras-le-corps. Et, bien entendu, je rêve que mes copains artistes, qui bénéficient de ce système autant que moi fassent aussi entendre leur voix. Il nous faut faire cet effort, au nom de tous ces projets plus alternatifs qui génèrent un certain flux mais n’en retirent aucun bénéfice ».

S’il reconnait faire partie des artistes « privilégiés« , Vianney semble (pour cette raison) déterminé à oeuvrer pour faire une différence : « Cela ne m’empêche pas de penser qu’il n’est pas équitable et mette en péril la diversité. C’est peut-être d’ailleurs ma position de gagnant qui me pousse à défendre les perdants », poursuit-il. « J’aime l’idée qu’un abonné qui dépense 10 euros par mois pour écouter Neil Young ou Jeanne Added ne se retrouve pas à financer Jul ou Vianney, qu’il n’a même pas écoutés ! Lorsque je demande une baguette à ma boulangère, je trouve normal que l’euro que je lui donne ne revienne pas à la boulangerie d’à côté. Le principe du « user centric »* me paraît plus équitable et logique ».

De nombreux artistes se sont déjà exprimés sur le manque d’équité des systèmes de rémunération proposés par les plateformes de streaming. Il y a quelques années, Taylor Swift avait notamment fait le choix de retirer l’intégralité de sa discographie de certaines plateformes.

*l’idée du « user centric »voudrait que chacun puisse rémunérer avec son abonnement les artistes qu’il écoute.