Le premier film de Max Joseph, We Are Your Friends, va vite, un peu dans le mur et quelques fois à côté. Mais il répond parfaitement au spleen de la fin de l'été. Décryptage d'un guilty pleasure à consommer rapidement.
« Cole, un DJ de 23 ans vit dans le milieu de l’électro et des nuits californiennes. La journée, il traîne avec ses amis d’enfance. La nuit il mixe, dans l’espoir de composer le son qui fera danser le monde entier. Son rêve semble alors possible lorsqu’il fait la connaissance de James, un DJ expérimenté, qui décide de le prendre sous son aile… » Un jeune homme ambitieux mais dont les dents ne rayent pas le plancher, qui aime les excès mais n’abusera pas de la MDMA, qui est amoureux de la femme de son ami mais culpabilise, tout ça n’a rien de novateur. Tourner à Los Angeles des fêtes au ralenti et des poitrines rebondies, non plus. La longue quête initiatique de sa propre paix intérieure a également été filmée mille fois au cinéma. Alors pourquoi We Are Your Friends fonctionne aussi bien ? Certainement parce qu’il est parfaitement calibré pour le public auquel il s’adresse. À savoir cette tranche désenchantée mais pas déprimée des 15-34 ans, connectée à Instagram, qui se biture en festival et fait tourner, sans complexe, des playlists comprenant des pointures de la musique électronique minimale et des gros sons mainstream -la très sous-estimée Electro Dance Music- dans ses playlists Spotify. Max Joseph, dont c’est le premier long-métrage, a déjà travaillé sur un documentaire au sujet d’un label de musique électronique et est un fan avoué de Justice, dont le morceau We Are Your Friends donne le titre au film.
Parsemé de références youth et pop culture, le film fait le même effet qu’un cocktail bon marché : aucun des ingrédients n’est parfait, mais la mixture est efficace et enivrante. Un shoot de musiques, de fêtes et d’expérimentations d’une heure trente minutes, sans aucun plan contemplatif. Une pastille qui donne envie d’abuser, de taper du pied et de remuer du bassin. Pas que sur la piste de danse. Le premier rôle plutôt timoré (Zac Efron est loin de sa performance dans Paper Boy) laisse la place aux autres acteurs, de sa bande de potes caricaturale à l’énergie sexuelle d’une atomisante Emily Ratajkowski ; tant mieux pour elle, dommage pour les autres. Générationnel, ce film est à consommer rapidement sous peine qu’il ne se démode aussi vite que sa bande-originale.