Écrit par helene-ccw - Publié le 26 Juil 2016 à 15:32

À l’occasion de leur passage au Fnac Festival 2016, europe2.fr est allé à la rencontre de Yaël Naim et David Donatien quelques heures avant leur concert. On a parlé de leurs attentes, du dernier opus ou encore de leur label Tôt Ou Tard. Découvrez notre interview !

Pour une de ses seules dates françaises de l’été, Yaël Naim a choisi le Fnac Live, un festival gratuit et ouvert à tous du 20 au 23 juillet sur le Parvis de l’Hôtel de Ville à Paris. Accompagnée du musicien et son partenaire dans la vie David Donatien, l’artiste franco-israelienne connaît un succès international et s’est fait une place de choix sur la scène musicale française avec notamment les trois Victoires de la musique à son actif. Quelques heures avant leur show, europe2.fr est allé s’entretenir avec Yaël et David pour parler de leurs attentes du festival, leur album Older Revisited sorti en février dernier ou encore leur label Tôt Ou Tard qui fête ses 20 ans cette année. Découvrez notre interview !

europe2.fr : Se produire au Fnac Live, qui est festival gratuit et ouvert à tous, implique de chanter devant des fans mais aussi une partie du public qui ne vous connaît pas, un peu là par hasard. Est ce que ça change la façon dont vous composez votre set list ?

Yaël Naim : Non, on ne change pas la manière dont on compose la setlist, vu qu’elle marche plutôt bien déjà !

David Donatien : Mais on adore cette situation en tout cas. C’est super de jouer des gens qui ont envie de te voir déjà, et devant des gens qui nous connaissent pas, on est toujours content de découvrir de nouvelles personnes et de voir des nouvelles réactions. Ça nous arrive parfois dans d’autres pays aussi de jouer devant des gens qui nous connaissent moins. C’est toujours un exercice différent mais super appréciable.

VR.fr : Vous préférez partir à la conquête de ce public, ou vous êtes plus confiants en jouant devant une foule de fans ?

Yaël : On ne sait pas, on ne sait jamais lors d’un concert quel va être le public. Moi j’ai l’impression que même notre propre public on a envie de le conquérir, même si ce n’est pas vraiment le mot… De vivre pleinement ce moment parce que c’est un moment qui dans une heure sera passé à jamais. Donc soit on le vit à fond soit on le loupe un peu émotionnellement, que ce soit pour nous ou pour eux.

David : C’est vrai que quand on joue pour notre public dans une salle, il y a beaucoup d’attente, donc parfois il y a quelque chose de différent, mais d’aussi fort dans les deux cas.

VR.fr : Ce soir c’est votre Label Tôt ou Tard qui est à l’honneur, est ce que vous avez un ou des chouchou(s) parmi les artistes programmés au Fnac Live ?

David : C’est difficile ce que vous nous demandez !

Yaël : Alors avec qui on va se fâcher ? (rires)

David : Non, c’est un peu difficile ce que vous nous demandez, on aime tout le monde ! En tout cas c’est vrai que c’est un label auquel on est fier d’appartenir. Déjà parce que c’était notre choix d’y appartenir, ce n’était pas un hasard. On avait la chance à l’époque d’avoir le choix, et lorsqu’on a choisi, on avait déjà choisi car c’est un label où l’identité artistique est assez forte, et où le côté commercial ne prime pas sur le côté artistique de l’artiste. On est très fier que presque 10 ans après, il ait toujours cette même identité.

Yaël : C’est vrai que chaque artiste, peu importe la direction qu’il prend, c’est très variable car il n’y a pas de choix élitiste, ça peut être du rock, de la variété, du hip hop etc., mais chacun est entier dans ce qu’il fait. Il n’y a pas de pression de label comme il peut y avoir ailleurs. Chacun fait vraiment ce qu’il veut, et c’est l’artiste qui a le dernier mot.

« Tôt ou tard est un label où le côté commercial ne prime pas sur l’identité artistique (…) C’est l’artiste qui a le dernier mot. »

VR.fr : Il y a quelques mois vous sortiez Older Revisited , un album qui remixe chaque chanson de votre troisième opus, comment est née cette envie de revisiter totalement Older ?

Yaël : On avait envie depuis longtemps de collaborer avec d’autres artistes mais on n’y arrivait jamais parce qu’on était pris par pleins de choses géniales, le succès, la course etc… Sur cet album on avait déjà pu commencer en collaborant avec d’autres artistes et la première idée spontanée a été d’appeler Brad Mehldau pour interpréter Coward avec nous et ça nous a comme qui dirait ouvert l’appétit et entrainé une rencontre avec le Metropole Orkest. Puis on s’est dit « tiens faisons un EP autour de Coward et allons voir quelque chose de plus extrême, quelqu’un de la musique électronique. » On est donc allé voir Rone qu’on adore. On s’est retrouvé avec un premier EP, et là on a voulu continuer et voir ce que d’autres pouvaient faire avec nos morceaux. Par exemple, un concert surprise à Lyon a entrainé la rencontre avec le Quatuor Debussy et donné une version autour de Trapped. Ensuite on a juste proposé à des gens autour de nous, connus ou non, de prendre le morceau de leur choix et faire ce qu’ils avaient envie avec. On s’est retrouvé du coup avec General Electrik, Circle Square, Rag and Bones, Arandel… C’était incroyable la sensation de voir ce que nos morceaux, nos bébés pouvaient devenir dans la vision de quelqu’un d’autre.

VR.fr : Votre dernier album, Older, semble d’ailleurs explorer des genres musicaux plus divers que vos précédents disques. Au moment de la préparation de l’album avez-vous écouté des styles de musique plus variés ou le fait d’être “older” vous a-t-il donné envie d’afficher toutes les facettes méconnues de votre personnalité musicale ?

David : C’est vrai que pour le premier il y avait déjà ce truc là de morceaux en hébreu, en anglais, pop, folk… Mais c’est vrai que ça s’est un peu plus amplifié, il y a un peu plus cette énergie, ne serait-ce que dans la voix. Mais ça fait juste partie de l’évolution et dans les envies du moment. Il n’y a pas cette volonté de faire le plus large possible. C’est vrai que Yaël et moi on a des influences très différentes et très complémentaires, ça nous amène du coup à avoir de grands écarts un peu plus que la moyenne.

« C’était incroyable la sensation de voir ce que nos morceaux pouvaient devenir dans la vision de quelqu’un d’autre. »

VR.fr : A chaque nouvel album, vous gagnez une Victoire de la Musique, cela vous met-il une pression supplémentaire quand vous préparez le disque suivant ?

Yaël : On a un abonnement c’est pour ça !

David : Super cher… (rires) Non mais, on sait que ça peut arriver maintenant. C’est très particulier parce que le fait de faire tout à la maison fait qu’on offre aus gens quelque chose de personnel donc on n’imagine pas que ça puisse être si grand à chaque fois. Quand ça arrive, c’est toujours une surprise pour nous, ce n’est jamais un but. C’est un supplément incroyable, c’est toujours dur de savoir si on l’aura ou pas… Nous on essaie d’être sincère, et puis après on voit ce qui tombe.

VR.fr : New Soul est votre tube iconique, celui que tout le monde connaît sans exception, est ce que c’est devenu un fardeau pour vous ou est ce que vous arrivez à renouveler le plaisir de le jouer sur scène ?

Yaël : Moi je prends toujours du plaisir à la jouer, je ne peux pas oublier d’où vient cette histoire. C’est d’apparence une chanson légère mais elle n’est pas du tout légère dans le texte, et c’est des choses que j’affronte jusqu’aujourd’hui le fait d’évoluer, de se planter, de faire des erreurs dans les relations humaines etc. Le texte est toujours d’actualité, et la musique a un tel impact, un tel souvenir que c’est chouette. Et d’un autre côté, mais ce n’est pas lié à New Soul en particulier, c’est lié à toutes les chansons du passé, c’est vrai que quand on sort un nouvel album, si on pouvait que jouer le nouvel album je préfèrerais, parce qu’on change tellement au fil des années et on a envie de jouer sur scène un univers qui est entier et pas emmener des bouts du passé. Mais après sur scène c’est quand même un moment très jouissif…

David : Et au delà de ça, ce qui est extraordinaire avec une chanson, ce n’est pas que de la musique, c’est aussi partager un moment heureux autant pour nous que pour le public. Ce morceau là, c’est comme une machine à voyager dans le temps. Quand on le joue, il se passe quelque chose entre les gens et nous qui fait que ça dépasse le fait que ce soit New Soul.

« New Soul, c’est comme une machine à voyager dans le temps. »

VR.fr : Vous êtes lancés dans une tournée internationale jusqu’en janvier 2017, quels sont vos plans après ? Une pause bien méritée ? La préparation d’un nouvel album ?

Yaël : Notre prochain album est en préparation, il sortira en 2018. On a des projets d’écriture pour autre chose que l’album, que ce soit l’écriture pour des danseurs ou des films. Et il y aura aussi un projet qui va être joué dans des lieux particuliers. On ne peut pas encore trop en parler mais il c’est une collaboration avec le monde de l’art contemporain pour 2017.