Yael Naïm : « L’album parle de créer la vie mais aussi de la perdre » (Interview)

Yael Naïm et son compagnon David Donatien se confient à europe2.fr sur les thèmes de leur nouvel album « Older ». Un entretien passionnant.

Yael Naïm avouait que « composer en couple est un bonheur incroyable ». Mais pour un couple, l’une des plus grandes joies est celle de la maternité. Une expérience que la chanteuse a vécue avant cet album. Cette « expérience incroyable » a posé son empreinte sur ce troisième opus, tout comme le décès de la grand-mère de la chanteuse « L’album parle de créer la vie mais aussi de la perdre. J’ai été très touchée par le fait qu’on est éphémère et c’est un peu ça qui a changé ma vie ». Véritable prise de conscience, cette naissance et cette mort ont fait comprendre à Yael Naïm qu’il fallait « profiter de l’amour, des gens qu’on aime, du temps qu’on a, de la vie qu’on a, car un jour ce sera fini ». « Older » s’ouvre sur une naissance « Make a Child » et se conclue sur une mort « Meme Iren Song », mais le couple n’a pas voulu faire un album sur le cycle de la vie « C’est un peu inconscient, on a pas dit ‘faisons un album sur le cycle de la vie’, ça représente simplement ce qu’on a vécu ces dernières années ». Yael Naïm voit la musique comme une expérience quasi-thérapeutique, l’aidant à évacuer ce qu’elle traverse « C’est une manière de digérer la vie. C’est un moyen d’expression incroyable qui permet à l’inconscient de s’exprimer librement. C’est un bonheur tellement incroyable quand tu arrives à donner forme à quelque chose d’abstrait. La musique est une matérialisation du vécu ».

Dans « Coward », Yael Naïm aborde les peurs de la maternité, et là encore elle explique à quel point la musique l’aide « Quand je vis des expériences fortes je les crache sous forme de chanson. Ce n’est pas tant la maternité que je souhaitais évoquer mais plutôt le changement. Le changement peut faire remonter des anciennes peurs, certaines enfouies depuis l’enfance. C’est un pas vers l’inconnu. J’ai besoin de le sortir en musique, mais je ne contrôle pas vraiment comment ça sort ! ». Cet album est également l’occasion pour la chanteuse franco-israélienne de rechanter en hébreu, sur la berceuse « Ima » : « Sur notre premier album il y avait 8 chansons en hébreu et c’était génial de pouvoir rechanter dans cette langue. Cette berceuse est en hébreu et en créole, on est très heureux de pouvoir s’exprimer dans des langues moins connues, qui ont une autre sensibilité ». Les prochains mois seront chargés pour Yael Naïm et son compagnon, ils se produiront de nombreuses fois en France jusqu’à l’été, avec une participation aux Solidays ou encore au Printemps de Bourges. « La deuxième grosse partie de la tournée débutera en septembre et elle nous emmènera dans l’Europe entière et sur d’autre continents » nous explique David. Lorsqu’on leur demande ce qu’on peut leur souhaiter pour cette année, le couple répond simplement « Profiter de la vie ».

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