Pendant que les Niçois sont allés voir Coldplay, Paris était divisée. D'un côté, Radiohead au zénith et de l'autre, Panic ! at the Disco à la Cigale. Nous, nous étions boulevard Rochechouart et clairement, on ne le regrette pas. Report.
Ils ont fait la queue pendant des heures et quand les portes s’ouvrent enfin, des centaines de fans se précipitent en courant, envahissant la Cigale. Il est 19h00 et la mission, c’est d’être bien placés. Hier soir, Panic ! at the Disco était de retour dans la capitale après deux ans d’absence (absence totalement rattrapée depuis l’annonce d’une nouvelle tournée européenne en novembre) et dire que les fans présents bouillonnaient d’impatience serait un euphémisme. Pour ouvrir ce show, c’est Rocky NTI qui a été choisi – un artiste britannique qui, après quelques minutes, s’est mis la salle dans la poche. On ne le dit jamais assez, jouer la première partie, ce n’est pas toujours une partie de plaisir. Pour lui, ce fut « le premier mais sûrement le meilleur show joué à Paris ». Rock énergique qui rappelle le style underground Londonien, sa musique ne tarde pas à soulever la Cigale. Au cas où personne ne l’aurait encore compris, il fait scander à la foule « je ne suis pas américain, je suis un anglais » et promis, c’est ancré dans notre système Pour les plus curieux, sachez que les titres Reflections et Ride On valent le détour.
21h. Après une attente clairement rallongée par l’impatience, Brendon Urie et ses acolytes entrent en scène. Don’t Threaten with a Good Time résonne et à peine a t-il commencé à chanter que la foule hurle déjà – cette fois nous en sommes sûrs, ce sera une bonne soirée. Le but hier soir était de défendre le dernier album de Panic ! , Death of a Bachelor et à voir le public chanter chaque parole, force est de constater qu’Urie était en terrain conquis. Parmi les nouveaux titres, on reconnait Victorious, Hallelujah ou encore L.A Devotee mais parce que chaque fan digne de ce nom a un album préféré, les cinq albums de la formation ont été représentés. Ceux qui ont adoré Too Weird to Live auront ainsi pu hurler sur Vegas Lights ou Miss Jackson pendant que ceux qui ne jurent que par Vices & Virtues auront pu apprécier les prouesses vocales du frontman sur Mona Lisa ou Ready To Go. Sans oublier Nine in the Afternoon (Pretty Odd). En l’entendant jouer avec sa voix de cette manière, on en vient à deux conclusions – la première, c’est que Brendon Urie est un instrument à lui seul et la seconde, c’est que fort heureusement, il ne nous entendra jamais massacrer Miss Jackson sous la douche ou en voiture.
Une heure trente de show passent incroyablement vite, c’est vrai. Mais s’il ne fallait garder qu’une seule chanson jouée lors de ce concert, ce serait sûrement Bohemian Rhapsody. Certes, c’est une cover mais très franchement, c’est l’une des meilleures qu’il nous ait été donné d’entendre (non, nous ne sommes pas complaisants, simplement honnêtes). Pour preuve, même les parents restés vissés à leurs sièges (il y a des choses qui ne changent pas) se sont levés pour apprécier le spectacle tandis que les accros aux réseaux sociaux en ont lâché leur téléphone – well done, Brendon.
Pour clôturer ce show, Panic ! opte pour le classique et mythique I Write Sins Not Tragedies (que le public connait par coeur, forcément) avant d’enchainer avec This is Gospel. Ils quittent la scène après avoir tout donné sur Emperor’s New Clothes – clairement, Brendon Urie aurait pu être sacré empereur de la Cigale hier soir. Qu’on aime ou pas, qu’on ait pu être « blasé » ou pas (entendu sur le chemin du retour), les plus perplexes devront au moins reconnaître qu’il sait tenir une foule. Même si nous aurions voulu entendre Death of Bachelor, nous en sommes ressortis trempés, muets et avec l’envie de les revoir en novembre prochain.