Phénomène de l’été, Pokémon Go est dans toutes les conversations et tous les téléphones. Tous, sauf le mien et aussi étrange que ça puisse paraître, je le vis bien. Prisée de tous, l’application ne fait pourtant pas toujours l’unanimité. Aujourd'hui, c'est l'heure du bilan.
Comme 90% d’entre vous, j’ai grandi avec Pokémon. Moi aussi, je pleurais pour que ma mère m’achète les films, je collectionnais les figurines et les cartes et pour finir, je passais des heures à allumer et éteindre ma Game Boy pour recommencer mes combat contre la ligue Pokémon (la stratégie la plus vieille du monde, la sauvegarde). Pendant 12 ans, j’ai vécu une vie normale et là, d’un coup, Boum ! Pokémon est de retour avec l’application que tout le monde s’arrache. Sauf que nous sommes passés de simple jeu à phénomène mondial et flippant et ça, en moins de deux mois. Résultat, deux camps s’affrontent : d’un côté, il y a ceux qui crient au scandale devant tant de « conneries » et de l’autre, ceux qui sont devenus tellement accros qu’ils ne font plus un pas sans checker les alentours. Le trucs, c’est que quand on y réfléchit, nous sommes tous pris dans l’engouement – même sans y jouer.
Le phénomène résumé en quelques secondes
Au delà de raconter ma vie passionnante, c’est surtout une question qui me taraude. A quel moment un simple jeu à t-il pu prendre autant d’ampleur ? Qu’on soit content de retrouver Pikachu et de se prendre pour Sacha, je veux bien. Mais de là à se foutre en l’air sur l’autoroute pour capturer un Tortank ou créer des mouvements de foule pour un ronflex, il y a un monde. J’admets avoir eu un choc en lisant « celui qui conduit, c’est celui qui ne joue pas » sur l’A13. Ah ? Alors comme ça, Pikachu, c’est la nouvelle téquila* ? Or, c’est précisément ce type de message, le genre qui montre la dangerosité, qui témoigne du conflit. Pokémon Go c’est bien marrant mais c’est dangereux, diront certains. Quand il ne sont pas en train de dire que c’est un jeu débile. Peut-être que c’est débile, peut-être que c’est complètement bête de chasser des Pokémon aux quatre coins de sa ville alors que clairement, ils se passe bien plus grave dans le monde et dans le pays. Quand on voit que certains pleurent (vraiment) parce qu’un Staross leur a échappé, on est en droit de se poser des questions. Mais d’un côté, Pokémon Go est arrivé au bon moment. Parce que pendant qu’on sort et qu’on coure (en ruinant ses Air max hors de prix), on oublie qu’un mois plus tôt, on avait peur de mettre le nez dehors.
Il faut dealer avec les tricheurs, il faut faire évoluer ses Pokémon et tous les capturer en un temps record mais au moins, pendant ces deux derniers mois, personne n’aura pensé au pire – dans la mesure du possible. Et puis soyons honnêtes, même quand les médias en profitent pour descendre le jeu, ils surfent sur la vague. On ne va pas se mentir, à l’heure actuelle, tout n’est qu’une question de statistiques. Plus on en fait, plus on gagne – que l’article descende ou pas, il aura fait de l’argent. Après quelques semaines d’utilisation effrénée, Pokémon Go serait sur le déclin avec moins de 10 millions d’utilisateurs en un mois. Ca aura été incompréhensible pour certains, génial pour d’autres et complètement inutile pour quelques uns mais force est de constater qu’on ait eu l’application ou pas, on aura été marqué par ça.
* Bien sûr, l’alcool est à consommer avec modération.