Après des mois d'attente et des journées passées à rafraîchir nos fils d'actualité, il est enfin là - le neuvième album studio de Radiohead est sorti en version digitale. Comment se sent-on après ça ? Chamboulé. Heureux. Fébrile. Tout de suite, la review.
Lorsqu’il évoque la réalisation de cet album, le producteur qui a travaillé avec Radiohead parlait d’une « expérience intense » (selon NME) et après avoir écouté l’album, on ne sait pas trop comment on se sent. D’abord, on est heureux qu’il soit là en intégralité. Ensuite, il y a nécessairement la joie de retrouver des tires « connus » qui n’avaient encore jamais eu de véritables versions studio. Avec cet opus, Radiohead offre un joli condensé de piano, d’électro et d’instruments à cordes, le tout porté par la voix mélancolique de Thom Yorke. Au final, seuls trois titres peuvent être véritablement considérés comme étant inédits ; Decks Dark’, ‘Glass Eyes’, ‘Tinker Tailer Soldier Sailor Rich Man Poor Man Beggar Thief.
True Love Waits a enfin la version studio qu’elle mérite et en ce qui nous concerne, c’est le titre à retenir avec The Numbers et Glass Eyes. Ce premier morceau est l’un des favoris des fans depuis 20 ans et parce que Radiohead ne le jouait qu’en live, il n’avait -jusqu’à présent- eu droit qu’à un live enregistré. Cette fois, l’émotion est totalement décuplée – un piano et Thom Yorke, autant vous dire qu’il ne faut pas être sensible. C’est typiquement le genre de morceau à écouter un jour de pluie avec une cigarette et le coeur brisé. Du côté des vieux titres, on retrouve Identikit et pour l’occasion, Radiohead s’offre le London Contemporary Orchestra. rien que ça.
Burn The Witch et Daydreaming avaient ouvert la voie à un album qui, symboliquement, compte pour les fans simplement parce que tous ces merveilleux titres ont enfin trouvé leur place. La tracklist (classée par ordre alphabétique) défile et après écoute, on se sent transcendé par tout un tas d’émotions. En même temps, ça a toujours été le propre de Radiohead, ça ne va pas changer maintenant.
Dans la mesure où l’album est majoritairement constitué de « vieux » morceaux, les fans s’interrogent : serait-ce le dernier album studio du groupe ? Est-ce qu’il faudra regarder A Moon Shaped Pool avec un oeil nostalgique ? Très sincèrement, c’est quelque chose de difficile à pronostiquer. Bien sûr, nous aimerions attester et signer que non, ce n’est pas possible et que Radiohead a encore de belles années qui s’annoncent. Sauf que venant d’eux, on n’est jamais sûr de rien. Ils peuvent très bien décider de rester silencieux quelques temps pour mieux revenir, comme ils peuvent lentement mais sûrement se retirer. Honnêtement, nous avons du mal à y croire. Radiohead est un mythe, un pilier de la culture rock et clairement, le paysage ne serait plus le même sans Yorke et sa bande. Toujours est-il qu’avec cet album, la formation prouve que même après tout ce temps, la voix des fans compte et que l’émotion est toujours là. Pour l’heure, ils se préparent à honorer quelques festivals en Europe et seront de passage à Paris courant mai. Pour ceux qui n’auraient pas encore écouté cette pépite, sachez qu’elle est disponible en streaming (notamment sur Apple Music) et que Spotify fait son maximum pour rapidement faire de même.